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Fusariose


Maladie vasculaire de la tomate, la fusariose est causée par un champignon du sol, Fusarium oxysporum f.sp. Lycopersici. Il a fait des ravages dans les cultures de tomates, surtout dans les régions chaudes. Pratiquement disparu avec les cultures de serres utilisant des variétés résistantes, il réapparait depuis peu surtout dans le midi, d’après l’INRA à cause de la nouvelle popularité des variétés anciennes qui aurait permis sa réémergence, mais plus probablement parce que le champignon mute et contourne les gènes de résistance, comme on le constate maintenant dans tous les cas de sélection de variétés résistantes à diverses maladies.

Plant atteint de fusariose, le feuillage d'une branche est jauni Fusariose de la tomate, plant complètement desséché Fusariose, plant avec racines et coupe de la base de la tigeFusariose de la tomate (photo gp20, Tomodori)

La connaitre

La maladie se manifeste par le jaunissement des feuilles du bas de la plante, qui pendouillent et se fanent, en général sur un côté ou une branche seulement. Le phénomène se développe vers le haut et le feuillage sèche et meurt. La croissance et la fructification s’arrêtent.

On peut identifier la maladie en coupant longitudinalement une tige malade. On repère alors des traînées brunes tout le long de la coupe, qui correspondent aux vaisseaux conducteurs de sève sclérosés par le champignon. Les symptômes de la fusariose et de la verticilliose sont très semblables et il faut souvent une analyse en laboratoire pour les identifier avec certitude.

Fusariose, coupe de tige montant les vaisseaux de sève sclérosés, de couleur brune Fusariose, coupe de tige montant les vaisseaux de sève sclérosés, de couleur brune Fusariose, coupe de tige montant les vaisseaux de sève sclérosés, de couleur brune

(Il existe une variante de fusariose, causée par Fusarium oxysporum radicis-lycopersici , qui produit une pourriture des racines et du collet.)

La fusariose se développe plutôt dans les climats chauds, dans les sols acides et sableux. La température du sol et de l’air jouent un rôle important dans sa propagation, l’optimum étant de 28°. Ajouter à cela une légère humidité du sol, un manque de soleil, une carence en azote et en phosphore et un excès de potasse qui augmente la pression de la sève et favorise la diffusion du pathogène dans le système vasculaire.

Le fusarium présent dans le sol pénètre par les radicelles, plus facilement si la plante est affaiblie par des attaques de nématodes. Véhiculé par la sève, le champignon a accès à toutes les parties de la plante et peut donc contaminer les semences. Il se répand par le sol contaminé, les tuteurs à tomates et le matériel de culture, la poussière porteuse de spores disséminée par le vent. Il peut aussi infecter d'autres solanacées.

Sous forme de spores le pathogène peut survivre jusqu'à dix ans. Présent dans les racines, il peut pénétrer profondément dans le sol (jusqu'à 80 cm). Il est également saprophyte, c'est-à-dire qu'il peut se nourrir de matières organiques en décomposition. Il peut donc coloniser des débris végétaux enterrés.

La combattre :

On ne peut pas grand-chose pour décontaminer un sol infesté, et la durée de vie du pathogène dans le sol rend la rotation des cultures inefficace. Attendre au moins 3 ans sans cultures sensibles (tomates, pommes de terre ou aubergines) pourrait réduire la pression, sans pour autant éradiquer le champignon.

Éviter d’enterrer des débris végétaux, ils seraient colonisés par le fusarium et contribueraient à sa multiplication dans le sol.

Éliminer les plantes contaminées ainsi que leur système racinaire porteur de spores.

L’utilisation de variétés ou de porte-greffes résistants est la meilleure parade actuellement.

Parmi les méthodes alternatives, signalons qu’un extrait aqueux d’Oxalis articulata apporté en arrosage au pied des plantes contrôlerait la fusariose. D’autres extraits de plantes auraient les mêmes effets (par exemple Citrus paradisi).

http://ephytia.inra.fr/fr/C/5218/Tomate-Methodes-de-protection

Rien ne vaut un sol vivant et bien colonisé par des populations de micro-organismes inoffensifs pour bloquer la prolifération d’un pathogène. Les recherches se dirigent de plus en plus vers ce genre de lutte biologique, avec des champignons du genre trichoderma, glomus et autres. L’INRA mentionne aussi un penicillium qui protégerait la tomate en provoquant une résistance à l’infection.

Pour en savoir plus:

Le site ephytia de l'INRA: http://ephytia.inra.fr/fr/C/5218/Tomate-Methodes-de-protection

L'article sur les fusarioses de la tomate de “Ecological Agriculture Projects”, McGill University au Québec:

http://eap.mcgill.ca/agrobio/ab320-05.htm

En anglais: Des photos (section de tige), sur un document de la Division of Agriculture and Natural Resources, University of California

http://www.ipm.ucdavis.edu/PMG/r783101011.html

Un document de la North Carolina State University, avec la photo d'une coupe de tige,

http://www.cals.ncsu.edu/course/pp728/Fusarium/Fusarium_oxysporum.htm


Historique, Crédits, Lien Forum

Version initiale par Linette Sur le wiki de Tomodori novembre 2014
Version actuelle par Linette Document revu et complété pour Les-Tomos janvier 2019
Discussions sur ce document → Sujet dédié du forum Les-Tomos

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