L'utilisation d'un porte-greffe (PG) vise à pourvoir le plant greffé d'un système racinaire plus développé et/ou plus résistant.
Disposer d'un système racinaire plus développé (que celui de la variété du cultivar greffon), est un facteur important et nécessaire pour augmenter la vigueur de la plante. On distingue la vigueur végétative et la vigueur générative.
On conçoit aisément que ce qui est recherché est un bon équilibre entre les deux :
Les résistances supplémentaires pouvant être apportées par un porte-greffe sont naturellement les résistances aux maladies et parasites venant du sol par les racines.
Cependant on constate également assez souvent, probablement en raison de la vigueur supérieure des plants greffés une meilleure tolérance à des maladies aériennes quand les attaques ne sont pas trop graves. Par exemple, plusieurs jardiniers greffeurs de Tomodori ont constaté que les plants greffés, à conditions égales, résistaient mieux ou plus longtemps au mildiou que les mêmes cultivars en pied francs.
Quand il n'est pas possible de pratiquer une rotation de culture sur cycles longs -au minimum 4 ou 5 ans sans solanacées“- ce qui est très souvent le cas dans les serres, il est malheureusement fréquents que des maladies finissent par infester le sol. Pour les amateurs qui ne peuvent ou ne veulent pas pratiquer de fumigation ou de traitements phytosanitaires “violents”, la seule réponse appropriée est alors la greffe, en choisissant un porte greffe résistant aux maladies identifiées.
| Il convient de ne pas idéaliser ces résistances et rester prudent. A titre d'exemple : la mésaventure de Papo4334 avec ses plants de tomates greffés sur le PG Superpro en 2015. Sur 18 plants greffés et mis en terre en mai, à partir de fin juin et en quelques jours 15 de ces plants ont été victime d'une maladie (probablement virose ou bactériose) qui les a détruits en quelques jours, alors qu'aucun des pieds francs ou des pieds greffés sur d'autres PG n'a été atteint. Pourquoi ? On peut imaginer que c'est du à la présence d'un gène spécifique à ce PG. Voir quelques messages et photos sur ce problème |
Pratiquement tous les PG pour tomates et aubergines sont présentés en indiquant leur résistance relative à différentes “maladies” en utilisant une nomenclature plus ou moins bien standardisée, dont voici un extrait (qui essaie de donner les variantes usuelles de ces sigles)
ToMV | Tomato Mosaic Virus ; Mosaïque de la Tomate |
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V ; Vd ; Va | Verticillium ; Verticillium Dalhiae ; Verticillium albo-atrum |
N ou Ma, Mi, Mj | Nématode à galles ou Meloidogyne arenaria |
TSWV | Tomato Spotted Wilt Virus |
FR ou For; F/F1/F2 ou Fol Fom | Fusarium Oxysporum vr. radicis lycopersici, lycopersici, lycopersici 1, lycopersici 2 ; les variantes de Fusariose |
Oi ou On | Oidium neolycopersici |
Wi | Argenture |
TYLCV | Tomato yellow leaf curl virus |
Pl | Pyrenochaeta lycopersic ; racines liégeuses; corky root |
Ff A/E | Cladosporiose ; Fulvia fulva (variantes 1 à 5 ou A à E) |
XX | xxx |
Assez souvent les semenciers producteurs de PG ne se limitent pas à indiquer “résistance” ou pas à telle ou telle maladie, mais précisent “Résistance” ou “Résistance partielle”, ce qui se traduit généralement dans les sigles par les sigles R ou RI (I pour intermédiaire).
En fonction de ce que le jardinier connait de son sol, il devra sélectionner le ou les PG qui sont résistants au maladies qui infestent son terrain.
Lectures intéressantes | Résistances aux maladies vasculaires apportées par les porte-greffes |
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A côté de la meilleure résistance procurée par les PG, l'autre raison majeure justifiant la greffe est l'amélioration de la productivité.
Cette amélioration de la productivité ne se réduit pas à l'augmentation en nombre de fruits ou en kilogrammes de la production par pied sur la saison, mais selon les besoins et attentes du jardinier peut comprendre un ou plusieurs des critères suivants :
Pour la tomate il existe de nombreuses études comparatives crédibles (études universitaires ou études de groupements de producteurs, a priori plus fiable que les affirmations des semenciers) qui démontrent des gains selon ces différents critères. Il convient toutefois de prendre les chiffres obtenus avec du recul puisque ces études
La majorité de ces études démontrent effectivement un gain sensible, tant en productivité globale qu'en pourcentage de fruits “commercialisable” (taille moyenne des fruits supérieure avec les plants greffé) et même souvent en longueur de la période de production.
Les chiffres les plus spectaculaires (du genre gain de 100% voire plus) correspondent aux cas ou une maladie a sérieusement perturbé la production des pieds francs… ce qui au passage démontre la réalité de la résistance apportée par le PG.
En l'absence de maladie, la majorité des études concernant la tomate rapportent, selon les PG et les variétés de cultivars des gains de productivité se situant dans la fourchette de 20% à 50%. Ces chiffres correspondent raisonnablement bien aux constats moyens faits par les jardiniers greffeurs du forum.
Concernant les aubergines, je n'ai pas trouvé d'étude comparative chiffrée, cependant les retours d'expérience des Tomos sont sans ambiguïté et font état de résultats chiffrés encore plus probants qu'avec les tomates, avec des gains constatés de productivité moyenne se situant généralement entre 40% et 100%.
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Version initiale par | Papo4334 | Sur le wiki de Tomodori | février 2016 |
Version actuelle par | Papo4334 | Document revu et complété pour Les-Tomos | janvier 2019 |
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