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Fantasmes et vérités sur l'hybridation des cucurbitacées
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Le genre met hors de cause
La famille des cucurbitacées compte près de 800 espèces réparties en 130 genres. Leur reproduction est assurée par la pollinisation des fleurs femelles par les fleurs mâles grâce aux insectes butineurs. Dans nos jardins potagers, nous sommes essentiellement concernés par trois genres principaux dont découlent une dizaine d'espèces. Ces trois genres, dont les croisements sont totalement impossibles sont les cucurbitas (courgettes, courges, potirons…), les citrillus (pastèques) et les cucumis (concombres et melons). Une abeille ayant butiné une fleur de concombre mâle ne pourra donc jamais féconder une fleur de pastèque femelle.
L'espèce aussi
Au sein d'un même genre, il peut exister plusieurs espèces qui sont logiquement infécondes entre elles. Ainsi, chez les cucumis, le concombre (Cucumis sativus) ne peut pas se croiser avec le melon (C. melo). De même chez les cucurbitas, nous cultivons essentiellement quatre espèces distinctes qu'il est impossible d'hybrider entre elles : les potimarrons et les potirons (Cucurbita maxima), les courgettes, pâtissons, courges spaghettis, citrouilles (C. pepo), courges musquées, butternuts, musquées de Provence etc. (C. moschata), et la courge de Siam (C. ficifolia).
Mais pas les variétés !
Par contre, au sein d'une même espèce, les hybridations sont possibles : courge musquée de Provence x butternut, concombre x cornichon… Il est ainsi fréquent de rencontrer des « patigettes », croisement curieux d'une courgette et d'un pâtisson. Pour être clair, si vous avez semé ces deux variétés cette année et que vous ressemez vos graines l'année prochaine, il est possible que vous récoltiez des « patigettes ». En revanche, cette année, vous ne constaterez aucune anomalie sur les fruits de la génération « mère », les courgettes resteront courgettes et les pâtissons, pâtissons.
Précautions utiles et inutiles
De manière générale, si vous semez une seule variété par espèce de cucurbitacées vous ne courez aucun risque d'hybridation. Cependant, si un voisin en cultive d'autres un peu plus loin, le risque n'est pas nul. Donc, si vous souhaitez récupérer des graines de variété pure, il faut prendre de solides et fastidieuses précautions (isolation des fleurs femelles préformées, pollinisation manuelle, ligature...). Sinon, vous avez le choix entre prendre le risque de ressemer des graines de variétés croisées « maison », ce qui ne donne cependant pas toujours de mauvais résultats, soit racheter tous les ans des semences de ligne pure du commerce.