Je sais ce que tu veux dire hélas. J'ai des origines citadines par mon père et rurales par ma mère (Vendée intérieure). Cette Vendée de mon enfance et ma jeunesse (je vais avoir 65 ans) n'a plus aucun rapport avec la Vendée actuelle. C'était d'une richesse incroyable avec le bocage. Puis il y a eu le catastrophique remembrement. Il a fallu qu'ils se mettent à creuser des mares car l'eau n'était plus retenue par les haies surélevées.
Ces haies aussi, quelle diversité ! Les chênes et autres frênes têtards étaient des écosystèmes à eux tous seuls. A présent, pff ...tu as bien dit ce qu'il en est.
Comme tu le soulignes, paradoxalement la faune trouve de meilleures conditions dans un certain nombre de villes aujourd'hui. Paris, pour l'exemple que je connais le mieux, a interdit les pesticides dans tous les espaces publics depuis des années et ça commence à payer. Mais ils font encore des conneries : autour des arbres d'alignement il y avait traditionnellement un cerclage en fer ajouré. Et l'espace de terre ainsi à l'air était toujours bourré de toutes sortes de plantes. Sauf que depuis quelques années on a vu fleurir un bétonnage particulier : une espèce d'amalgame de particules de bois ou d'écorces aggloméré par je ne sais trop quoi. Ca produit un carcan très dur et durable et plus rien, strictement plus rien ne peut se développer autour du tronc. L'horreur !!!
Mais ça fait "propre" puisqu'il n'y a plus la moindre herbe autour de l'arbre !
Et je ne suis pas très en forme moralement car j'ai appris juste avant ce message la mort de Pierre Rhabi. J'aimais beaucoup ce Monsieur que j'ai cotoyé 2/3 fois, je ne sais plus, la première fois en 2001 au Niger dans l'Aïr (à l'époque on pouvait encore aller dans ce genre d'endroit, il n'y avait pas de groupuscules terroristes sillonnant ces états de l'Afrique de l'Ouest) pour un stage d'agroécologie tropicale en collaboration avec des touaregs qu'il connaissait.
Certes, on pouvait lui trouver des points faibles, comme le fait d'être très souvent sur les routes pour ses conférences plus que sur son terrain en Ardèche par exemple. Mais qui n'a pas ses contradictions ? J'ai toujours trouvé sa pensée remarquable. Et le concept de "sobriété heureuse" me va très bien. C'est un peu comme ça que je débute ma retraite ici en Guyane forestière.
Excuse-moi de squatter ton suivi, mais
vague à l'âme ce soir...
