Les Tomos

Bonjour

Oui, la pluie entre par les alvéoles Ø50mm de plantation. Théoriquement, 10mm de pluie apportent 0,3l dans le module 15 plants, 0,5l dans le 25 plants. Pratiquement, il en rentre plus ! Je suppose qu'il s'agit d'un phénomène de ruissellement depuis les feuilles le long des tiges. L'incidence est minimale voire négligeable ; peu ou pas d'effet sur le pH, très légère dilution de la solution nutritive.

Le NFT présente 2 avantages inattendus par rapport à une culture classique ... D'une part, pratiquement pas de pourriture des fruits, suspendus ils sont vite séchés après la pluie. D'autre part, aucune prédation par les oiseaux, les merles ne connaissent pas le vol stationnaire ! Corollaire, moins de gluants également, juste quelques intrusions de limaces sous le couvercle du réservoir.

Contrôle ce matin des 2 systèmes, la consommation d'eau et d'engrais est logiquement à la hausse, la concentration d'engrais est stable, le pH progresse tout doucement, rien d'anormal, pas d'action à entreprendre. Les plants se requinquent après la première montée dans une météo pourrie, la production a été moyenne avec 2,5kg au global, il faut patienter 2 semaines avant d'aborder un rythme normal de récolte... si tout va bien !

Voici le réservoir du NFT 25 plants, il peut contenir 200l ce qui sera très utile cet été. Un fraisier consomme 0,5l par jour en cas de beau temps, 0,75l en cas de canicule (chiffres relevés en 2020) ; le thermomètre sert juste à satisfaire ma curiosité.
Le réservoir du NFT 15 plants est une poubelle de volume utile 60l ; j'utilisais auparavant un bac de 30l dont la capacité était juste en été (surveillance, manque d'inertie thermique). Un tampon de 4l/plant me semble une bonne base. Contrôle EC et pH avec des outils chinois à moins de 10 € l'unité. Devinez où se cache le thermomètre, superflu ?
J'ai également contrôlé ce matin les autres systèmes (Kratky circulant/RDWC) ; les tomates et les piments boivent bien ! J'ai rajouté globalement 65l d'eau et 2x125g d'engrais (les engrais hydroponiques sont pour la plupart à 2 composants A+B).

Bon dimanche ensoleillé à tous !

Bonjour

Fin de la première étape pour les fraises, celle de la première montée justement... Implantée un peu plus tôt cette année (toute fin février), cette culture a souffert évidemment de la météo après un mois de mars très correct qui laissait entrevoir de belles perspectives. La production a tardé bien entendu mais cette première montée s'est achevée pourtant comme l'an passé le 31 mai ! Pour mémoire, il s'agit de la variété Anabelle. J'en avais apprécié le goût à plusieurs reprises, cela change de l'omniprésente Cléry ; de plus, elle est référencée dans le catalogue comme adaptée à l'hydroculture .

Le système 15 plants a donné 1,2kg soit 30% de moins qu'en 2021. Il reçoit le soleil toute la journée pratiquement au printemps, l'ombre du catalpa lui est bénéfique l'après-midi en été. Le système 25 plants en est à 1,6kg... Ramené au nombre de plants, c'est décevant mais peut s'expliquer par l'exposition, ombrée le matin au printemps, et la configuration de ce lieu à courants d'air. Ce dernier point vient d'être réglé par la pose d'un brise-vent et cet été, le système sera particulièrement exposé au soleil l'après-midi.

La qualité des plants est disparate. Ils ont souffert du vent qui les sollicite au niveau des racines ; tant qu'ils ne sont pas matures, leur ancrage dans le système n'est pas très solide. De plus, ils ont subi quelque stress lors du renouvellement de la solution nutritive, malgré mes précautions. Je ne rentre pas dans le détail, je retiendrai qu'en début de saison il est inutile de remplir les réservoirs et de faire durer en conséquence la solution.

Voici les 3 cas de figure proposés par le système 15 plants. Les plants 1 et 15 ont failli être arrachés par le vent, j'ai dû attacher le 15. Le plant 2 vivote depuis un moment, toutes petites feuilles, tout petits fruits... Si tous étaient comme le plant 3 dont les fleurs arrivent à profusion pour la suite..! Il faut maintenant patienter une quinzaine de jours, les paramètres pH/EC sont stabilisés, l'aspect global s'améliore de jour en jour, la chaleur fait du bien.
Autres fruits rouges, les framboises, la récolte commence. Après une bonne taille cet hiver, les plants ont bénéficié de la vidange de la solution nutritive lors de leur reprise ; les premiers fruits mûrs sont plus gros que les autres années, la suite s'annonce bien...
Le "buisson" n'a jamais été aussi beau que ce printemps : Les salades ont été sorties de la serre avant le coup de chaleur. Les Red Bowl ont foncé en 24h, le plein soleil fait son effet (probablement les UV). 8 litres de solution par bac, je vais refaire le niveau avant le week-end, en plain air, elles boivent bien ! Les parpaings sont particulièrement rugueux, puissent-ils décourager les limaces...

Bonjour Alvige,

jolie installation, mais qui prouve que la nature réserve des surprises malgré toutes les précautions prises... Tes framboisiers sont resplendissants tout comme le reste

je plussoie !

...oui, tant dans nos jardins extérieurs qu'à l'intérieur de nos "petites" serres, la stabilité au moins relative du climat relève de l'utopie...

Les Moon Glow ont accusé le coup dans la serre, placées près du pignon sud la chaleur et le soleil de ces dernières 48h ont eu raison des quelques fructifications qui faisaient de toute façon peur à voir. Je viens de rajouter une petite voile d'ombrage très ciblée.

Les Rose de Berne sont dans la norme, les Osu Blue plus réservées que d'habitude. Les Black Cherry sont moins "susceptibles", je l'avais déjà noté, et poussent vaille que vaille. L'écart entre le plant de la véranda et ceux de la terrasse est pourtant édifiant, mais dans les 2 cas tout va bien et le nombre de grappes en formation identique ; je posterai plus tard sur le sujet.

La surprise, ce sont les piments et les poivrons qui s'en sortent vraiment bien eu égard aux conditions qu'ils ont dû endurer en avril/mai.

Rien n'est jamais acquis, l'humilité reste de mise, quelle que soit la méthode de culture ; quel bonheur en tout cas de voir de quelle (belle) manière beaucoup de nos plantations surmontent ces épreuves !

Bonne soirée à tous...

Les limites de la permaculture...

Après la pluie orageuse de ce matin (10mm en un quart d'heure), petite photo pour illustrer un problème rencontré l'an passé et réglé, sauf que...

La planche a gauche a été recouverte des tontes de la semaine, celle de droite, partiellement pour le moment ; là n'est pas le propos.

Les plants de courges (melonnette de Vendée - délicieuse - et potimarrons) y ont été transférés il y a quelques semaines, en même temps. Ceux de gauche ont été boostés par l'arrivée de l'été, ceux de droite sont à la peine et présentent semble-t-il une carence en azote que j'essaie de compenser progressivement par fertirrigation.

L'an passé, les courges placées à gauche n'ont pas été à la hauteur des attentes, contrairement à celles de droite, vous suivez ? Du coup, en début de printemps, j'ai ajouté une bonne poignée d'engrais bleu à gauche. A droite, je m'en suis tenu à l'épandage automnal de compost et de feuilles mortes.

Conclusion ? Malgré l'alimentation régulière de la planche en végétaux (les tontes séchent puis se décomposent à l'automne, le compost est ajouté en une couche d'environ 5cm et le tout est recouvert d'une bonne épaisseur de feuilles mortes pour passer l'hiver...), l'apport de nutriments est insuffisant même si nos amies les petites bêtes ont fait leur boulot.

Autre hypothèse, la fameuse "soif d'azote" consécutive à une décomposition insuffisante des feuilles ou du compost (de mémoire) ? Je ne sais pas, mais au prochain printemps, chaque planche aura droit à une bonne poignée de 12-8-16 !

Affaire à suivre...

Bonjour

Voici le 41ème fraisier... Il y en avait un de plus dans la quarantaine de plants frigos (racines nues) achetés pour être implantés dans les NFT fin février. Je l'ai donc placé dans un pot de Ø20cm en méthode Kratky, dans la véranda.

Il a démarré plus vite que ses copains en extérieur, bien entendu, et nous avons eu droit a quelques fraises courant mai.

Léger effeuillage il y a quelques jours, la remontée s'installe, il continue sa vie, toujours dans la véranda...

Bon dimanche à tous

Bonjour Alvige,
C’est extrêmement intéressant comme installation. Peut-être que tu l’as expliqué précédemment et dans ce cas désolée pour cette question redondante mais quelles ont été les raisons qui ont guidé ton choix pour faire de l’hydroponie plutôt qu’une méthode plus classique ?

Bonjour Lili

Non, je n'ai pas détaillé mon cheminement vers l'hydroculture, j'ai seulement mis en opposition complémentarité mon biais permaculture et mon inclination hydroponique.

Comme déjà écrit, bien qu'ayant un peu la main verte je suis pourtant un jardinier très moyen, guère aidé par la pauvreté de la terre de mon tout petit potager. J'aurais pu prendre depuis le temps des conseils auprès de mes trois beaux-frères jardiniers (très) traditionnels autant que productifs, mais labourer, traiter, désherber ne m'ont jamais motivé ! Je suis de plus d'un tempérament rationnel et si par exemple j'ai de bons souvenirs de très belles saisons de Gariguette, j'ai toujours trouvé aberrant de devoir arroser les plants tout l'été pour les garder jusqu'au printemps suivant. Pour ce qui est des tomates, à part les cerises, mes résultats ont toujours été moins que moyens, au contraire des courgettes, mais qui n'est pas champion de la culture de ce dernier légume ? Bref, je me suis cantonné pendant quelques années à ce trio végétal sans plus d'intérêt que cela.

L'envie de faire mieux est venue ces dernières années. D'abord construire la serre pour enfin, espérais-je, ne pas avoir à traiter les tomates à la bouillie ; je pensais que ce serait plus pratique en cultivant dans des bacs de terreaux, ce n'était pas idiot et relevait déjà d'une certaine méthodologie. De saines lectures (merci Internet) m'ont fait lorgner du côté de la permaculture, démarche évidente puisque mon terrain engazonné pourtant pas très grand et les arbres autour me permettent d'être autosuffisant en déchets végétaux pour amender mes 50m² de potager. Ne parlons pas des conférences sur le sujet, je me suis fait "bien voir" en soulignant auprès d'un orateur qu'il était incapable de répondre aux questions simples de son auditoire sans proposer autre chose que des stages payants. La permaculture, ce n'est pas de l'ésotérisme mais du simple bon sens très accessible !

Très vite, je me suis rendu compte que la culture en bacs de terreau n'était pas si pertinente que cela... Milieu stérile, besoin d'engrais et d'arrosage de toute façon, renouvellement régulier au moins partiel nécessaire. A posteriori, chiffres à l'appui, bien que l'engrais hydroponique (indispensable) coûte six à huit fois plus cher que l'engrais bleu à NPK équivalent, le budget est le même pour ces deux cultures terreau/hydro ! Et parallèlement, comme je m'étais mis à faire mes semis, implicitement ai-je abordé la culture en intérieur ; eh oui chers collègues forumeurs, dans vos poupos vous faites de la culture indoor, tout simplement ...

De fil en aiguille, j'ai remplacé le terreau de semis par des démarreurs de laine de roche et commencé à cultiver de la salade en pot Kratky, cette méthode est abondamment documentée sur le web notamment par son instigateur (ingénieur agronome à l'université d'Hawaï). Et je me suis tout simplement pris de passion pour la culture hors-sol, les vidéos - américaines pour la plupart - abondent sur le sujet, j'ai énormément appris sur le sujet.

La serre a été entièrement basculée en Kratky pendant 2 années avec succès : tomates et poivrons aux beaux jours, choux et salades le reste du temps. Et cette saison, je suis passé à des systèmes de culture un peu plus élaborés, c'est une suite logique, je ne rentre pas dans les détails. Le système des fraisiers (NFT) a été testé une saison, y compris avec de la salade et des choux... Et l'an passé, entrée dans le vif du sujet : 15 plants frigo installés début mars, plus de 25kg de fraises au compteur à la Toussaint. Suivi quasi quotidien, quelques problèmes rencontrés vite réglés (on apprend, comme partout, tous les jours) des améliorations envisagées et concrétisées cette année, ramenant en particulier la surveillance à moins d'astreinte.

Ne parlons pas des avantages et des inconvénients que l'on se complaît à énumérer lorsque l'on compare le jardin traditionnel et l'hydroculture ; il faut plutôt apprécier la complémentarité de ces deux philosophies, la première plus extensive, la seconde plus méthodique, les deux très complémentaires selon la configuration de votre jardin. Elles ne sont pas plus pertinentes l'une que l'autre mais le poids de la tradition potagère est très lourd. Le vocable "hors-sol" a un sens péjoratif, celui de "culture indoor" un sens sulfureux. Dommage !

Très bon dimanche, le plaisir d'une belle journée ensoleillée.

Bonjour Alvige,

Merci pour cette réponse complète et détaillée . Je comprends ton intérêt de diminuer les traitements notamment des tomates, est ce que cela sous entend que maintenant en hydroponie tu ne traites plus du tout ? Après tu peux choisir de traiter avec des produits moins accumulateurs du sol que le cuivre en utilisant en préventif du bicarbonate et certaines huiles essentielles dont l’inra a démontré expérimentalement le réel potentiel.

J’avoue que ton installation à fraise m’intéresse diablement, Peut-être pas de prime abord pour le côté hydroponie mais peut-être plus pour la verticalité, sachant que si j’entreprends une croissance verticale du jardin c’est que j’ai un peu d’espace à ma disposition. Cependant, ces installations en gouttière nécessitant une irrigation et un apport de nutriment constants pour éviter l’assèchement et l’épuisement du milieu, finalement le système d’hydroponie est très adéquat. Tu envisages s’ouvrir un poste pour l’expliquer en détail ou pas ? De mon côté au jardin il est vrai que normalement je préfère arroser peu car j’ai beau avoir une citerne de 12 m3 qui sert pour les toilettes la machine à laver et le jardin, les deux derniers été je me suis retrouvé à sec. Bon ok cela ne va pas avec l’hydroponie mais j’aime bien les fraises donc je sacrifierai cet objectif d’économie d’eau par gourmandise et prendrai de l’eau sur le réseau de la ville.