...tu as raison de la poser Lily, parce que bien des projets dévient de leur option initiale et aboutissent à des solutions surprenantes.
Au départ, j'ai construit le NFT 15 "pour voir"... Cultiver de la salade, du chou chinois ou des fraises, parallèlement à mon apprentissage de l'hydro via la méthode Kratky. Puis la pertinence du NFT s'est imposée pour les fraises, et j'ai construit le NFT 25 en améliorant certains points.
En fait la réflexion est plus générale... La méthode Kratky est simple, efficace, amusante, didactique, même pour des cultures longues. A plus grande échelle, elle devient très contraignante tout simplement parce qu'une plante adulte égale un pot alors qu'en NFT ou en RDWC un réservoir alimente plusieurs plantes quels qu'en soient la taille et le développement. Et comme le temps passé en hydroponie est proportionnel au nombre de pots à contrôler, le calcul est vite fait !
Passons sur les autres avantages du NFT et du RDWC, notamment la meilleure oxygénation de la solution due à la recirculation, revenons sur le processus du contrôle. Pour accéder à la solution d'un pot Kratky d'une tomate tuteurée, on ne peut guère soulever le couvercle. Il faut passer un tout petit récipient (mini pot de confiture attaché à un fil dans mon cas) par un regard, prélever un peu d'eau puis en tester l'EC, puis en tester le pH. La mesure du niveau se fait par le même regard à l'aide d'une paille graduée avec un flotteur à sa base. Ensuite, il faut calculer ce qu'il faut rajouter le cas échéant en eau et engrais. Tout cela n'est pas compliqué mais prend du temps d'autant que dans une enfilade de pots, toutes les tomates n'auront pas le même comportement (gourmandise et soif), donc sur le nombre, certains pots seront complémentés, d'autres pas, etc.
Dans le cas du NFT et du RDWC, je soulève le couvercle du réservoir, je lis le niveau sur la graduation, je pose mon petit radeau avec l'ECmètre et le pHmètre, Le calcul est le même, je rajoute d'un coup eau et engrais pour une multitude de plantes dont les paramètres sont lissés de surcroît par la solution commune. Idem pour la vidange : en Kratky (tomate tuteurée) il faut siphonner le pot, en NFT ou RDWC l'opération n'est pas plus longue... là encore pour la même multitude de plantes d'un coup.
Pour récolter 500g de fraises, un plant frigo dans un pot Kratky ça le fait très bien. Pour 5kg, 10 plants dans 10 pots, c'est chronophage à souhait ! Et 2x5 plants dans 2 bacs plus grands, ce n'est guère mieux...
Sinon, tu as parfaitement raison, le fait que dans un NFT les fraises pendiochent sous les tubes, c'est un sacré avantage... tant que les merles n'auront pas appris le vol stationnaire !
Bref, pour débuter en hydroponie, l'étape Kratky est incontournable et très économique ; cependant il ne faut pas tomber (comme je l'ai fait) dans le piège de sa réplication à plus grande échelle mais aborder de suite (comme j'aurais dû le faire) l'étape du RDWC plus onéreuse. Par contre, on peut très bien débuter en NFT, plus facile à construire que le RDWC, particulièrement performant pour les fraises.
Ah, y'a quand même un avantage - dans ton cas - à cultiver les fraises en Kratky : à l'automne, tu pourras rentrer les pots dans ton salon, avec les piments !
