Bonjour les Tomos
Un gourmand de Rose de Berne jouait à cache-cache dans la véranda, je l'ai coupé ce matin et décidé de le bouturer pour voir jusqu'où je pourrai l'amener cet automne. Orientée plein nord, la véranda ne voit guère le soleil après la Toussaint et reste froide et humide l'hiver.
Bien sûr, bouturage hydroponique, non mais... Encore que le bouturage soit par essence hydro ou aéroponique... Avec le matériel décrit ci-dessous, ce plant de Rose de Berne peut pousser sans problème jusqu'à devoir être tuteuré (30/40cm). A ce moment, il devra être transféré en quelques secondes dans un récipient plus spacieux avec un système de tuteurage comme vu plus haut dans ce suivi. Rassurez-vous, les racines même très développées sortiront sans problème par le trou de Ø50mm du couvercle

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Le matériel pour le bouturage selon la méthode Kratky :
Je ne vais pas vous bassiner avec la question de l'eau, essentielle en hydroponie ; à l'occasion, on on reparlera plus tard. J'ai la chance de disposer d'une source à 50m de la maison, en altitude

, ce qui permet avec un tuyau de remplir par siphonnage ma citerne. Cette eau ferrugineuse est plutôt douce puisque son EC (électroconductivité) est de 360, soit la moitié de celle du service d'eau local. Son pH est naturellement acide (5,6) ce qui est un plus en hydroponie.
Dans cette eau, je verse d'abord 1ml d'engrais A, je mélange bien, puis 1ml d'engrais B, je mélange bien. Dosage de l'engrais "Atami B'cuzz Hydro" pour 1 litre de solution, ce qui permet au niveau d'arriver au repère qui correspond à quelques mm sous le pot-panier une fois installé. La concentration obtenue, EC 1000, est plutôt basse. D'expérience, elle est suffisante pratiquement jusqu'à la floraison, je ne monte pas au-dessus de EC 1200 ensuite.
On fait traverser le fond du pot-panier par la tige, et on remplit de billes d'argile pour caler le tout et limiter l'intrusion de lumière dans la solution nutritive :
Si j'avais disposé de plusieurs gourmands, je les aurais bouturés à 4 par pot, cela ne pose aucun problème, c'est vraiment pratique et compact, les plants peuvent croître jusqu'à 20cm sans trop se gêner ni s'emmêler les racines. Sur le couvercle monotrou, je clipe le pot-panier, la tige trempe dans la solution, je ne taille même pas quelques feuilles car le gourmand n'est pas surdimensionné, je place le pot dans la véranda :
Pendant une semaine au moins, il n'y rien d'autre à faire que veiller à ce que le pot ne demeure pas en pleine lumière/chaleur trop longtemps dans la journée. Certains préconisent la pénombre, je préfère stresser légèrement le plant... Bien noter que le pot est gris très clair ; il est impératif de choisir une couleur qui évite de capter les calories du soleil, la solution doit rester la plus tempérée possible même si la tomate est plutôt résistante de ce point de vue là.
Puis les racines vont sortir, soit de l'extrémité de la tige, soit plus haut à travers les billes d'argiles. En 2 semaines, la messe devrait être dite. Jusque là, guère de différence avec le bouturage classique dans un verre d'eau. C'est après que l'hydro prend l'avantage, car le plant continue son plein développement sans autre surveillance que le niveau d'eau qui ne bougera pas de toute façon avant une poussée significative de la feuillaison. A ce stade de croissance végétative, contrôler la concentration, en atmosphère tempérée il est plus que probable que la plante consomme plus d'engrais que d'eau. Ne pas laisser l'EC tomber sous les 700.
Le "plante-mère" de Rose de Berne a été obtenue strictement de cette manière ; le gourmand bouturé le 31 mai n'a pas quitté la véranda depuis, j'ai commencé à manger les tomates, excellentes.
On en reparle dans une dizaine de jours...