Les Tomos

Je vais vous présenter ce qui m'occupe depuis l'avant vacances de Noël : la réhabilitation d'une planche que je destine principalement aux ignames indiens pour 2019.
Ici point de grand potager avec de nombreuses variétés pour chaque espèce, juste des buttes par ci, par là avec quelques plantations. Gros boulot de prépa du sol sillonné de racines, d'amendements dont, éventuellement, le chaulage car sol ferrallitique tropical très acide. Plus les soins aux fruitiers, aux végétaux décoratifs, la gestion de la matière organique et la dictature de la débroussailleuse : ici l'herbe pousse toute l'année, même en saison sèche.

Voici la planche derrière la maison en juillet 2018, c'est la première que j'ai faite, fin 2014. Elle est restée en jachère un an avec plein de sensitives en plantes dominantes. C'est une fabacée qui fixe pas mal d'azote, donne beaucoup de feuilles et restructure le sol.
A gauche un ramboutan plantureux et à l'angle de la maison une jeune fougère arborescente spontanée, je la laisse.
8 décembre 2018
Les buissons étaient encore plus développés qu'en juillet avec des grosses tiges ligneuses. J'ai donc passé la débroussailleuse avec lame au lieu du fil et mis de côté les gros éléments pour m'en resservir plus tard. Aussi arraché les plus grosses souches.
29 décembre 2018
Poursuite des arrachages et grattage à la griffe pour récupérer la précieuse terre de surface, constat de l'efficacité de la jachère : jolie terre grumeleuse et souple
30 décembre 2018
Ultime arrachage à la main de toutes les petites souches de plantes diverses, mise de côté pour paillage ultérieur.
Pose de 10 bouts de fer à béton pour matérialiser l'emplacement des futurs ignames.

La planche à la fin de ce travail préparatoire :



Vu de derrière, à droite les tas de débris qui resserviront et à gauche la terre de surface protégée par une bâche Oui hélas, le ramboutan a perdu les 2/3 de ses branches. Il a plu sans discontinuer les 26 et 27 décembre. Le poids de l'eau et celui des fruits dont il était absolument chargé, c'était trop. Craaaac ! Je savais qu'il fallait que je soutienne et haubane mais pas eu le temps.

Un sacré travail de terrassement pour parvenir à arracher à la végétation un simple coin de culture... La jungle reprend vite ses droits en cas de relâchement

On prend conscience ici de l'expression : "la nature à horreur du vide"

Oui fouque et ce n'est que le début, tu vas voir la suite.

Au fait j'avais oublié, merci fouque : bien entendu, après avoir passé la lame, entièrement désherbé et récupéré la terre de surface, il y eu aussi le "terrassement" à la fourche bêche: bêchage et dépose d'environ un fer soit en gros la terre végétale, défoncement de la terre sous-jacente puis repose de la terre végétale. Il m'a fallu deux jours pour en venir à bout. Au passage arrachage des racines. Un sacré taf !!!

ah, beau boulot !


et c'est la douche qui doit être agréable ensuite !!!!!

Oui Heidi, cette douche là est absolument délicieuse.

J'ai l'impression qu'il faut être humble pour jardiner dans ton secteur, pas question de dominer la végétation, mais plutôt de composer avec, vu de loin c'est assez sympathique comme challenge, mais sur place ce doit être assez usant, et pour quelqu'un qui arrive pour la première fois dans ce type de végétation c'est même angoissant.

Oui Matou ici les arbres sont des dictateurs si j'osé dire !
Certaines espèces à croissance rapide peuvent allonger leurs racines à l'horizontal de plusieurs mètres en une seule saison des pluies, j'ai bien dit plusieurs mètres...
Si la racine détecte une planche pleine de bonne bouffe, compost et autres, elle y plonge avec délectation et différencie un espèce de moquette de radicelles qui pompent tout, eau et minéraux.
Les racines d'agrumes sont particulièrement efficaces à cet égard et arrivent même à sécher une partie de planche lorsqu'il pleut moyen. On imagine les effets sur la plante cultivée sans compter l'effet mécanique de compression par la masse racinaire de l'arbre.

Pour ce qui est de la permaculture donc, autant oublier !
Sauf si on a flingué les arbres à plusieurs dizaines de mètres à la ronde, ce qui n'est pas ma conception.

Plus d'internet sur la zone proche de Cayenne, dommage car j'ai une série de photos pour continuer le suivi de la constitution de cette planche car à ce stade ce n'est pas fini. J'espère que ce n'est pas encore une fois le câble sous marin qui a morflé.

sois-disant, y'avait eu des travaux sur les câbles sous-marins, et des tout neufs !!!
c'est galère ça !
(bon, à La Réunion, y'a quand même eu des améliorations sur ce plan...)


effectivement, faut choisir ce qu'on plante ou ce qu'on laisse !
pourtant un peu d'ombre, ça peut être utile...

"pourtant un peu d'ombre, ça peut être utile..."
Oui, oui, d'ailleurs mon terrain est persillé d'arbres.

La suite de la planche aux ignames.

La journée du 2 janvier fut bien occupée. Après avoir fini le matin le bêchage (photo précédente qui en fait est du 2 janvier) il a fallu préparer le substrat pour surélever des buttes sur la planche :


Les ignames sont des lianes très gourmandes de matière organique, c'est pourquoi j'ai préparé des matériaux en conséquences :
- une brouette presque pleine de débris de feuilles de palmiers (limbes et nervures) et bractées de palmiers, de feuilles de bois canon, d'herbes de de vieux restes de bourre de coco, ça pourrissait depuis plus de 18 mois, derrière et à droite le tas correspond à un amas de feuilles de bois canon (riche en phosphore) et de toutes sortes de matière végétale en décomposition depuis un bon moment




Ici, un tas à mélanger, à gauche du vieux compost vert sec, à droite du fumier de chèvre très mûr, en dessous et pas visible des résidus de débroussaillage pourris et de la terre forestière argileuse de surface récupérée au niveau d'arbres abattus




Ici le tas de résidus de débroussaillage dont il est question plus haut :