Les Tomos

Allez, on rêve un peu, partons aux antipodes...

Voici une vidéo tout juste diffusée par un Géo Trouvetou en hydroponie, basé en Australie. Une idée à la minute, une publication (au moins) par semaine, des choses qui marchent, des trucs qui déconnent, un fou pensant en quelque sorte...

Alors oui, c'est en anglais, mais même en coupant le son, la compréhension est immédiate pour tout bon jardinier amateur de tomates... Vous pouvez activer également les sous-titres...

Rien que pour le timelapse (y compris des racines), cette vidéo vaut le détour !





Bon, un bref résumé quand même...

- Hoocho, après avoir testé voire inventé nombre de systèmes hydroponiques considère que la méthode Kratky est quand même sacrément performante malgré sa simplicité...

- cultivées dans des poubelles 65l, les tomates à la fin de la vidéo ont exactement 2 mois (semées mi-novembre)...

- le problème, ce sont les prédateurs et les ravageurs, le bush est voisin, Hoocho protège même ses chiens, le piégeage des rongeurs est efficace mais insuffisant...

Bonne séance !

Bonjour Alvige,
pour cette vidéo

Je viens de la regarder, c'est impressionnant, le personnage maitrise à la fois la technique de production et aussi la vidéo, c'est très instructif même sans maitriser la langue, il passe très bien à l'écran, les deux chiens ajoutent un côté humain et bricoleur, par contre cela ne me donne pas du tout envie de manger ses tomates, j'ai du mal, certainement un apriori avec des fruits aussi poussés, je ne préjuge pas de la qualité de ses récoltes, c'est simplement que je retrouve ce qui se fait à grande échelle sur des hectares de serres hollandaises et qui remplissent les étals de supermarché en hiver. .

...même si l'Australie peut passer d'un extrême météorologique à l'autre, on peut penser que les dites tomates ont bénéficié d'un été austral stable et sans excès de chaleur. En effet, à aucun moment il n'est question d'un complément de solution nutritive alors qu'un plant mature peut boire près de 2l/24h sous 30°C... Autre point qui me semble excessif a priori, il évoque une EC - concentration d'engrais - de plus de 3 au départ de la culture, ça me semble "hénaurme".

Le côté anecdotique de la vidéo, c'est le test de la soucoupe remplie de substrat sous le couvercle : une élucubration dont il a l'habitude, pourquoi faire simple ?

Sacré personnage que ce Hoocho !

Je viens de visionner la vidéo et effectivement le développement racinaire est édifiant

Bonjour à tous...

Non, je ne succomberai pas à la tentation suscitée par l'empressement de beaucoup de Tomos à semer cap's puis tomates si tôt dans l'année...

Au delà de l'impatience et de la passion propres à tout jardinier, il y a des contraintes et des constantes qui me confortent dans cette attitude.

Les contraintes d'abord : une bonne partie des bacs de la serre ne seront pas disponibles avant la mi-avril, occupés qu'ils sont par les choux et autres salades. De plus, y transplanter les cap's avant début avril est autant risqué (gelée) que contre-productif (fraîcheur). Jongler entre les poupos encombrées et la véranda-tampon exigüe pour y placer des plants "en attendant", ce n'est pas une sinécure...

Les constantes ensuite : comme l'on maîtrise normalement sans trop de soucis nos poupos (lumière, température), obtenir un plant de tomate requiert six semaines, un plant de cap's huit semaines...

Un autre paramètre (mineur) incite à la patience également : en hydroponie, sous réserve d'acclimater les plants à l'ambiance - comme on le fait de toute façon en jardinage traditionnel - leur transplantation dans leur bac définitif n'est qu'une formalité et n'engendre pas de pause dans la croissance ("reprise").

Y'a pas le feu, je prévois donc de semer les cap's ce week-end, ainsi que quelques tomates pour l'avant-saison dans la véranda. Le gros des tomates attendra fin février/début mars. Malgré ce séquencement, les poupos seront bien chargées à la mi-mars !

Bon, il faut quand même préparer les démarreurs, ne serait-ce que pour s'occuper un peu ; l'occasion de faire un petit topo sur le sujet, maintenant que certains Tomos abordent les substrats de semis "industriels".

Voici donc les démarreurs que j'utilise :


A gauche, les 1,5 pouces soit 37x37x40. Vendus par plaques de 77 (eux aussi...), compter un peu moins de 15 centimes/unité.
A droite, les "plugs" Ø20x25. Vendus par plateaux de 240, l'unité revient à 4 centimes.
Au milieu, la version "éco", on en reparle plus bas.

Les gros démarreurs me servent pour les tomates, les cap's et les courges, ils logent pile-poil dans les pots-paniers et ont une bonne capacité hydrique (40ml). Les petits (8ml) sont réservés aux salades ; leur compacité permet de limiter l'encombrement des semis mais requiert un calage avec des billes d'argiles dans le pot-panier au moment du transfert en Kratky.

Bien voir que les petits modèles ("plugs") peuvent très bien être utilisés pour de grandes plantes, à l'instar des pros : les plaques de polystyrène dans lesquels ils sont conditionnés sont ensemencées à la machine, puis les plantules une fois développées sont transférées dans des blocs 100x100 de laine de roche pourvus du trou Ø20 correspondant, un vrai Meccano. Quand les plants sont suffisamment développés, les blocs sont simplement posés sur des pains de laine de roche ("slabs"), les racines poursuivront leur progression...

Dans les plaques de 240, j'ai découpé des blocs pour 4, 8, 12 démarreurs, bien pratiques pour les semis...

La laine de roche est un substrat minéral hydrophile, inerte et stérile, capable d'absorber 90% de son volume en eau. Il faut donc immédiatement y apporter des nutriments, en pratique on sature les démarreurs par immersion dans une solution de faible concentration d'engrais hydroponique au moment du semis.


Au milieu, le démarreur "éco" : moins de 2 centimes l'unité, un volume de 30/35ml. Il suffit d'acheter un "slab" de 1000x150x75 au prix unitaire de 5 € environ et de se munir d'un bon couteau de cuisine :


On coupe une "tranche" de 30mm d'épaisseur, on la recoupe dans le sens de la longueur, puis on y taille 2 x 5 démarreurs de 30x30x37 donc. J'ai expérimenté la chose la saison passée, si la qualité d'aspect du démarreur est moindre (un peu d'effilochage, variations de densité dans la tranche) je n'ai guère vu de différence à la germination puis à la croissance ! Bien affûter le couteau, c'est dingue comme c'est abrasif la laine de roche...

Ah, j'oubliais... La laine de roche pour l'isolation ne convient pas ; celle destinée à la culture reçoit un traitement lors de sa fabrication qui la rend hydrophile.

Wow fameux boulot Alvige. Merci pour la vidéo. Ça doit te prendre un temps fou non?

Bonjour Alvige,
si si, tu succombe puisqu'un petit semis est prévu se week-end rassure moi, tu ne découpe pas les petits bouchons

Bonsoir Alvige, tu utilises un masque quand tu travailles tes blocs de laine de roche ?

Merci pour votre intérêt...

...un temps fou ? Non, avec un bon couteau de cuisine (lame bien large) il n'y a qu'à prendre soin de couper "droit". Un cutter, ça ne marche pas parce que, d'une part on ne le dirige guère, d'autre part dès la seconde coupe, il perd son fil. Pour faire 30 démarreurs (3 tranches) il ne me faut pas plus de cinq minutes je pense.

Je porte un masque (on n'en manque pas...) juste le temps de "fabriquer" les démarreurs, sinon je ressens bien cette poussière urticante et désagréable. En fait, les démarreurs petits ou grands ne sont manipulés à sec que les quelques secondes qui précèdent leur mouillage, ça ne pose aucun problème.

Bon, je ne succombe pas, je maintiens qu'en termes de semis, la procrastination est de mise... sans excès !