Notre végétarien de fiston s'est fixé une ligne de conduite aussi simple qu'exhaustive : il n'accepte pas que l'on tue un animal doté de conscience - élevé, chassé ou pêché - pour le manger. Il s'autorise donc œufs et coquillages mais veille tout de même à choisir des fromages dont la présure est certifiée - c'est rare - d'origine végétale.
Ce gamin que pourtant l'on tannait pour qu'il finisse ses légumes après s'être enfilé un bon steak nous a amenés au fil des ans à doucement changer nos habitudes alimentaires, nous sommes devenus flexitariens avec une approche très sélective quant à la viande que nous considérons désormais... comme un accompagnement .
Au delà de l'aspect globalement écologique de la chose, nous avons aussi découvert un nouvel univers de textures et de saveurs au prix faut-il le reconnaître d'un peu plus de travail en cuisine. Du coup, j'accompagne volontiers Madame aux fourneaux... quand je ne l'y précède pas !
Si dans la discussion, la diversité des avis est utile, elle est déplorable dans l'exécution. (A. Thiers)
"quant à la viande que nous considérons désormais... comme un accompagnement"
Je me reconnais dans cette phrase. Un poulet nous fait 3 ou 4 repas (à 3) et nos portions ne doivent pas dépasser 50 g.
J'aime bien ta description valde.
Maice je trouve ce que tu dis et la façon dont tu le dis émouvant.
Alvige ça me fait penser à Alain qui est dans le même cas.
Perso je n'ai pas d'origines paysannes, mais dans le val de marne en zone très urbaine nos voisins étaient des auvergnats qui apportaient la campagne à Paris! Le moindre bout du terrain était cultivé, ils avaient des lapins et je ne sais où ils trouvaient parfois un cochon qui était tué et préparé sur place. Je n'ai pas vu mais entendi.
Elle m'a appris à tuer dépouiller et vider un lapin quand j'avais 7 ou 8 ans. Exactement comme tu le dis valde. Elle m'avait donné un lapereau que j'adorais et qui vivait en liberté dans la maison et le jardin, que j'adorais, comme tous les animaux.
Inépuisable longtemps je mange essentiellement ce que je produis, légumes fruits œufs. Je n'ai pas le cœur à empêcher les poules de couver, c'est toute leur vie! Mais dans les poussin il y a 50% de mâles et arrive un moment où ils terrorisent tellement les poules qu'elles refusent de descendre des perchoirs, je dois les nourrir à la main en hauteur! Les coqs eux même vivent dans un grand stress car ils se battent à mort. Là on est temps de tuer le plus agressif d'abord, puis celui qui prends sa place etc. Il ne peut pas en être autrement. Les poules c'est facile de les donner ou les vendre, les vieilles restent à la maison y compris quand elles ne pondent plus jusqu'à leur mort naturelle- renard maladie vieillesse. Je tue moi même les coqs, hélas je n'y arrive que quand ils font une vie infernale aux autres.
Donc pareil un " poulet" me dure longtemps!! Et je n'en perds rien.
1. Ou 2 fois par an je vais dans une ferme bio qui vends une fois par moi boeuf/veau/porc, et je prends surtout les trucs que les autres ne veulent pas, qui partiraient à l'equarissage: têtes de cochon, queue de veau, épluchures diverses, os... je fais beaucoup de bouillons. Je déteste que l'on jeté des parties d'un animal tué !
Mais je tiens beaucoup à la diversité, des espèces mais aussi des races, aux paysages variés et riches que façonne l'élevage, les bêtes au près ont la belle vie, et surtout le seul moyen de ne pas mourir c'est de ne pas vivre. Quand on mange de la viande un animal est mort pour nous mais il est tout aussi vrai qu'il a vécu grâce à nous; de plus contrairement aux champs, très pauvres en biodiversité, les prairies grouillent de vie.
Il est incontestable que de ne pas manger d'animaux n'empêchera aucun animal de mourir, absolument tous les animaux comme les humains mourront, ça empêchera juste que beaucoup vivent- et donc meurent, il est vrai. Qui suis je pour juger si la vie d'un animal valait d'être vécu, de son point de vue?!.. impossible à savoir. Alors j'essaye de faire attention à ne manger que des animaux qui ont eu une belle vie, même plus ou moins écourtée, et en quantité compatible avec la place dispo et l'intégration harmonieuse sur cette terre!
Tu fais quoi de la tête de cochon, du fromage de tête ? Ma femme en fait une fois par an mais c'est du boulot, faut être à la retraite.
Entièrement d'accord avec le fait que l'important est la façon dont un animal est élevé. La vraie maltraitance ce n'est pas l’abattage si c'est fait proprement et avec le minimum de stress, ce sont les conditions de vie indignes. A cet égard l'élevage industriel complètement déshumanisé est une hérésie totale. D'ailleurs le simple fait d'accoler les mots élevage et industriel est déjà une hérésie en soi.
Vu qu'ils les vendent 1 euro le kg et que sinon c'est perdu j'en prends souvent deux ; je retire les oreilles quecje fais sécher pour faire des friandises pour les chien ( ça se vends 1 euro la demi oreille!)
Éventuellement je preleve les joues pour faire à part( en ragoût...)
Le reste après éventuellement une journée en saumure et cuisson je garde les morceaux trop gras ou trip de peau ou qui ne me plaisent pas pour la pâtée des poules et pâte de tête avec le meilleurs. A vrai dire ensuite je donne les 3/4 du pâté , parfois j'en fais de petits bocaux stérilisés.
Cat, ta vision des choses ne me déplait pas. Je n'imagine pas la campagne française sans ses vaches au pré, ses brebis sur le causse et ses chèvres dans les halliers. Mais existe-t-il encore des exploitations réellement paysannes à taille "écolo"? Les paysans ont de plus en plus de mal à survivre et l'agro-industrie prend le pas sur la paysannerie. Il faut un cheptel suffisant pour toucher les subventions qui aident à tenir, faute de pouvoir vivre de leur seule production. Ici, il y a des paysans qui réclament l'abattage à la ferme, mais on leur oppose une fin de non-recevoir donc c'est le transport et l'abattoir dans des conditions de stress intense pour les grands animaux, seules les volailles sont tuées sur place. J'en reste donc aux poulets.
Tu as raison, il y a des tentatives- abattoir ambulant, possibilité d'abattre à domicile en suisse- hélas l'abattoir ambulant n'a pas tenu, mais il faut essayer de faire pression en ce sens...
C'est très bon l'oreille de cochon, ils en servent ici dans les restos, frites. En même temps à peu près tout est frit en Espagne, si on retire l'huile de friture le pays sombre dans le chaos
j'ai dans ma famille un portugais qui s'y connait un rayon au niveau charcutailles, et ils ont là-bas nombre de spécialités à bases de ce qu'on appelle ici les "bas morceaux", oreilles, museau, joue, pieds, ... "tout est bon dans le cochon", mais le citadin lambda d'aujourd'hui ne consomme plus que les morceaux "nobles" (filet mignon, jambon, ...);
le "fromage de tête", avec in pêt de moutarde, c'est toute mon enfance, ma madeleine de Proust ...