Re: Comme un gosse heureux
Publié : 10 mai 2020, 18:13
Tour infernale, paillage, buttage
Début avril, j’ ai repris une jachère qui était autrefois une fraiseraie.
Orientée Sud-Nord, cette parcelle souffre en période de canicule, ce qui a justifié son abandon.
Le confinement, la crise à venir, l’ envie de pommes de terre nouvelles, me firent tenter à nouveau ma chance.
Défrichage paisible, effectué manuellement. J’ ai le temps, aucune contrainte. Les journées sont douces et agréables. Je retire de grosses mottes herbeuses, que je ne cherche pas à décompacter.
Je les mets de côté, racines en l’ air, et je les laisse sécher.
Ma terre est sablonneuse. Pauvre. Très pauvre.
Je ressens à nouveau le besoin d’ expérimenter. Je ne cherche pas à gagner contre la canicule, juste à composer avec elle, surtout sur ce bout de terrain.
Je plante une rangée de pommes de terre primeures, que nous devrions consommer en juin.
La seconde rangée est une variété tardive, c’ est un pari.
Je butte les 2 variétés, et je paille avec de la tonte.
Après séchage, je secoue les mottes dans une brouette pour récupérer le maximum de terre.
Terre et mottes sont stockées séparément.
Les racines persistantes et vigoureuses sont stockées à part, dans ma tour infernale ; c’ est de la récupération, c’ est simple et efficace. Et cela se transforme en compost grossier réutilisable.
Tout ceci n’ est pas esthétique, mais cela m’ économise des gestes et des efforts -transports des déchets à l’ autre bout du terrain.
Le 10 mai, le feuillage est beau, le paillage disparaît et les buttes se sont affaissées.
Les mottes de terres sont mises en priorité côté sud. J’ ai déjà constaté le rôle d’ éponge de ces mottes. Je cherche en permanence à piéger l’ humidité.
Avec la terre récupérée, je butte les pommes de terre tardives.
Entre les rangs, j’ai épandu des déchets de cuisine, et je paille le tout.
C’ était une belle matinée de travail. Juste le chants des oiseaux au lever du jour. Puis le chant des grillons.
J’ ai perturbé tout cela en tondant un peu, juste un peu, histoire de me refaire un stock de tontes.
Le chat est passé quelquefois, me surprenant en courant entre les rangées de feuillage des pommes de terre. Il s’ est créé des sentes dans les hautes graminées.
Je n’ai pas tondu ces graminées. C’est trop beau. Le moindre souffle de vent créait du mouvement, de la vie, de la présence, de la musique.
Et c’ est le domaine du chat. Et des coquelicots.
Je n' ai rien perdu de cette jachère. J' ai organisé mon chantier de sorte de ne pas me fatiguer. Tout a été ré-utilisé.
Je me suis souvent assis un peu plus loin, sous l' ombre d' un pêcher.
J' y ai bu des bols de café, de thé, des verres de menthe à l' eau.
Je me suis demandé si j'arriverai un jour à rendre cette terre fertile.
J' ai réfléchi. Soupesé le pour et le contre. Échafaudé des théories. Envisager le pire, comme le meilleur.
J' ai jardiné.
Début avril, j’ ai repris une jachère qui était autrefois une fraiseraie.
Orientée Sud-Nord, cette parcelle souffre en période de canicule, ce qui a justifié son abandon.
Le confinement, la crise à venir, l’ envie de pommes de terre nouvelles, me firent tenter à nouveau ma chance.
Défrichage paisible, effectué manuellement. J’ ai le temps, aucune contrainte. Les journées sont douces et agréables. Je retire de grosses mottes herbeuses, que je ne cherche pas à décompacter.
Je les mets de côté, racines en l’ air, et je les laisse sécher.
Ma terre est sablonneuse. Pauvre. Très pauvre.
Je ressens à nouveau le besoin d’ expérimenter. Je ne cherche pas à gagner contre la canicule, juste à composer avec elle, surtout sur ce bout de terrain.
Je plante une rangée de pommes de terre primeures, que nous devrions consommer en juin.
La seconde rangée est une variété tardive, c’ est un pari.
Je butte les 2 variétés, et je paille avec de la tonte.
Après séchage, je secoue les mottes dans une brouette pour récupérer le maximum de terre.
Terre et mottes sont stockées séparément.
Les racines persistantes et vigoureuses sont stockées à part, dans ma tour infernale ; c’ est de la récupération, c’ est simple et efficace. Et cela se transforme en compost grossier réutilisable.
Tout ceci n’ est pas esthétique, mais cela m’ économise des gestes et des efforts -transports des déchets à l’ autre bout du terrain.
Le 10 mai, le feuillage est beau, le paillage disparaît et les buttes se sont affaissées.
Les mottes de terres sont mises en priorité côté sud. J’ ai déjà constaté le rôle d’ éponge de ces mottes. Je cherche en permanence à piéger l’ humidité.
Avec la terre récupérée, je butte les pommes de terre tardives.
Entre les rangs, j’ai épandu des déchets de cuisine, et je paille le tout.
C’ était une belle matinée de travail. Juste le chants des oiseaux au lever du jour. Puis le chant des grillons.
J’ ai perturbé tout cela en tondant un peu, juste un peu, histoire de me refaire un stock de tontes.
Le chat est passé quelquefois, me surprenant en courant entre les rangées de feuillage des pommes de terre. Il s’ est créé des sentes dans les hautes graminées.
Je n’ai pas tondu ces graminées. C’est trop beau. Le moindre souffle de vent créait du mouvement, de la vie, de la présence, de la musique.
Et c’ est le domaine du chat. Et des coquelicots.
Je n' ai rien perdu de cette jachère. J' ai organisé mon chantier de sorte de ne pas me fatiguer. Tout a été ré-utilisé.
Je me suis souvent assis un peu plus loin, sous l' ombre d' un pêcher.
J' y ai bu des bols de café, de thé, des verres de menthe à l' eau.
Je me suis demandé si j'arriverai un jour à rendre cette terre fertile.
J' ai réfléchi. Soupesé le pour et le contre. Échafaudé des théories. Envisager le pire, comme le meilleur.
J' ai jardiné.