Les Tomos

Pardonnez mon ignorance, mais quelqu'un pourrait-il m'expliquer comment on obtient des semences F1?

Sur le site de Ferme de Sainte-Marthe

"Les semences de variétés F1 constituent une première génération homogène. Les plantes qu'elles engendrent sont toutes identiques."

Je croyais que le propre d'une première génération était de ne pas être homogène. Et qu'on stabilisait la variété précisément pour que les générations futures soient homogènes.

Merci.

Bonjour Calendula,

déjà évoqué sur un précédent sujet, je remets ça ici :

https://m.saaten-union.fr/?m=facts&nav= ... %20hybride.

Bonne lecture !

Merci, mais je me suis sans doute mal exprimé.

Je me demandais comment, si elles sont de première génération, les graines F1 pouvaient avoir une descendance homogène. Et accessoirement, ensuite, pourquoi celle de la deuxième génération ne le serait pas.

Merci. Je crois que j'ai compris.

En 2/3 mots et un peu de simplification :

• F1 : issu du croisement en première génération (de deux parents différents, en principe chacun d'une variété fixée)
• Toutes les graines/semences F1 disposent du même patrimoine génétique (si les 2 parents sont des variétés fixées) 50% du père et 50% de la mère ; tous les plants issus de ces graines sont (génétiquement dont à peu près morphologiquement) identiques
• en F2 (avec les graines/semences issues des F1) la combinatoire des génes des 2 grands parents va produire un grand nombre de combinaisons de gènes différents (et donc de morphotypes différents). Sachant que, par exemple, la tomate dispose d'un nombre de gènes sensiblement plus grand que l'être humain, on comprend la très large diversité generalement obtenue en F2
• les spécialistes considèrent qu'il faut pour les solanacées de l'ordre de 8 à 9 générations (de sélections rigoureuses des descendants présentant les caractéristiques souhaitées) pour obtenir un patrimoine génétique stable.
• il faut donc cultiver à chaque génération Fn+1 de très nombreux exemplaires (au moins des dizaines, idéalement des centaines) de fils de Fn pour avoir une bonne probabilité de trouver, parmi ces descendants, une lignée avec les caractéristiques désirées. Il faut, à chaque génération, savoir sélectionner rigoureusement les plans présentant les caratéristiques souhaitées - et ne pas changer ces critères pendant les 8 ou 9 ans- Dans un tel cas (patrimoine génétique stable après 8 ou 9 génération) on parle de l'obtention d'une nouvelle variété. ATTENTION : la grande majorité des créations/obtentions qui circulent entre "amateurs" ne le sont pas ! Une large majorité des ces "amateurs" diffusent des graines/semences de génération F3 à F5 et donc parfaitement non fixées. Pas étonnant que par la suite on trouve sous le même nom des variétés notablement différentes.
• il est fort possible qu'une ou plusieurs caractéristiques apparues en F2, F3..., ne puisse pas être fixée et qu'il soit donc impossible de "fixer" ces caractéristiques sur une variété stable.
• Bref, ne rêvons pas : l'obtention d'une nouvelle variété est certes faisable, mais au delà des capacités (en nombre plants cultivés à chaque génération/ténacité "pour les 8 ou 9 générations"/"compétence de sélection rigoureuse à chaque génération") de la gande majorité d'entre nous même en se regroupant

On peut néanmoins stabiliser une variété en cultivant un nombre limité de plants à chaque génération, à condition de ne pas avoir un cahier des charges trop exigeant et précis et de laisser sa place au hasard de la loterie génétique.

Exact, mais si l'on accepte de faire évoluer les critères au cours du processus (par exemple en F4), il faudra allonger d'autant le nombre de générations permettant d'espérer la fixation du patrimoine génétique (dans l'exemple ci-dessus, passer de F8 à F11, si on réussit à maintenir les caractéristiques retenues -adoptées/adaptées en F4- jusqu'à la 11ème génération).
-- ce n'est pas le nombre de générations depuis le croisement initial qui importe, mais les ~ 7 générations consécutives sans évolution (perceptible)

Je ne comprends pas très bien pourquoi. Le pourcentage de gènes hétérozygotes est divisé par deux à chaque génération, quels que soient les critères. On peut même n'avoir aucun critère et faire des croisements par simple curiosité, pour voir (c'est évidemment une autre démarche que la création d'une variété avec des caractéristiques précises). C'est bien le nombre de générations depuis le croisement initial qui détermine le taux d'homozygotie, indépendamment des critères de sélection. Arrivé en F11, par exemple, ce taux est de 99,9%. (Ce qui veut dire aussi que si je commercialise des graines F11, un client sur mille peut avoir des surprises (bonnes ou mauvaises). La descendance ne sera jamais stable.)