Hippodrome à fraises
Publié : 09 oct. 2021, 18:29
Bonsoir les Tomos
Voici le préambule du tuto que je vous propose pour construire un système NFT destiné à la culture des légumes verts et surtout... des fraises !
Ce mémo et les idées basiques qu'il contient devraient vous permettre de vous forger votre opinion sur le sujet et le cas échéant, de franchir le pas.
Dans les jours qui viennent, dès que mes 2 systèmes auront été nettoyés, je pourrai les photographier sous tous les angles pour étayer le tutoriel proprement dit.
Dans cette attente, n'hésitez pas à poser vos questions.
Le lien de la version PDF
Le principe du NFT
Nutrient Film Technique : technique du film nutritif. Un filet d’eau le plus fin possible donc bien oxygéné circule au fond du conduit. Dans la pratique, quand les racines se sont bien développées, elles restreignent quelque peu la circulation de l’eau, le niveau monte… C’est pour cela que les systèmes pro sont des rigoles à fond plat et strié ; les tuyaux ronds (descente de gouttière) donnent malgré tout d’excellents résultats pour les amateurs que nous sommes !
Technique de culture particulièrement adaptée aux légumes à feuilles et aux fraises, très abordable en DIY (facilité, budget).
Matière, couleur
Le PVC des tuyaux de descentes de gouttière n’est pas de qualité alimentaire :
- ne pas envisager son utilisation dans un cadre commercial ;
- en apprécier le risque dans un usage privé.
Choisir le beige, qui ne capte pas trop la chaleur, le blanc est vraiment plus onéreux. Eviter le gris, à l’exception de quelques raccords ou obturateurs.
Considération techniques
Il existe de multiples variantes dans les systèmes NFT… Les installations pro sont constituées de batteries de conduits parallèles, alimentés par une nourrice commune ; le nombre de plants au m² est conséquent. Dans un souci de simplicité voire de rusticité – utilisation en extérieur – j’ai choisi une conception « hippodrome » qui réduit la partie hydraulique à la portion congrue.
La pompe (d’aquarium) est un tout petit modèle qu’il faut choisir à débit réglable de façon à pouvoir l’ajuster autour de 1 litre par minute ; sa capacité de relevage doit être d’au moins 60cm. Prévoir un exemplaire de rechange, le budget est vraiment modéré.
Le support du système est fonction de l’emplacement retenu (le long d’un mur, au milieu du jardin). Il doit être stable de façon à garantir le respect de la pente (2,5cm/m) du conduit malgré les charges et les intempéries. Il doit être suffisamment haut (1m) pour ménager un accès aisé sous le système (cueillette) et faciliter l’entretien (effeuillage).
Le système proposé (16 plants) est fabriqué à partir de 2 tuyaux Ø80 x 2000mm ; ils sont normalement manchonnés à une extrémité. L’un des tubes sera recoupé en 1772+228, la chute de 228mm est utilisée pour obtenir un entraxe de 350mm entre le tuyau aller et le tuyau retour.
Réservoir
La solution la plus économique est une poubelle EDA 80l, modèle très répandu. Capacité pratique 60l, adaptée au nombre de plants. Le réservoir et son couvercle devront être recouverts d’un isolant réfléchissant ou repeints en blanc afin de limiter les effets du rayonnement solaire. La sortie et le retour de la solution nutritive se feront par le côté, de façon à ce que le couvercle puisse être enlevé aisément pour le contrôle et l’entretien. Celui d’origine peut être avantageusement remplacé par une simple plaque de polystyrène.
L’eau…
Par définition, le point essentiel de l’hydroponie. Idéalement, il faudrait partir d’une eau « pure », eau de pluie ou eau osmosée. Dans la pratique, l’eau du robinet est utilisable avec cependant des limites qu’il faut cerner à l’aide du site :
https://solidarites-sante.gouv.fr/sante ... t/eaux/eau
Premier critère, le pH… Il est le plus souvent >7 donc basique, dans un souci entre autres d’éviter la corrosion des canalisations. En hydroponie, il faut viser pH 6, mais d’expérience la fourchette de 5,0 à 7,5 est acceptable, sachant que la stabilité ou une lente dérive vaut mieux que la valeur absolue tant qu’elle reste contenue.
Deuxième critère, l’électroconductivité (EC). Ce paramètre traduit la présence de sels dissous, calcium en particulier, il est pratiquement proportionnel à la dureté de l’eau. Idéalement sous 500, il est le plus souvent vers 750 dans nos eaux potables. Des valeurs élevées sont doublement pénalisantes, car elles signifient un biais alcalin (basique) prononcé et limitent la capacité d’ajout d’engrais sauf à accepter de fonctionner avec des valeurs EC élevées.
Explication … J’ai la chance de disposer à 50m de mon domicile d’une source de pH 5,6 (rare !) et d’EC 360. Si j’ajoute 2mg/l d’engrais, j’obtiens une solution d’EC 1000. Si je partais de l’eau du robinet (EC 750), j’obtiendrais EC 1400, valeur sensiblement plus élevée mais encore acceptable.
Si vous pouvez partir d’une eau de pluie « propre », n’hésitez pas. Si l’eau du service public dans votre commune présente des valeurs de pH (<7,5) et d’EC (<750) raisonnables, ça le fera…
Les instruments de mesure (pHmètre et ECmètre) sont indispensables, mais heureusement les outils basiques disponibles directement depuis la Chine sont largement suffisants car d’une fidélité très acceptable. Je les utilise depuis 3 ans sans faille et n’ai pas constaté de dérive dans les mesures. Ils sont très facilement étalonnables. S’il faut être méthodique pour bien cultiver en hydroponie, apprécier le pH à +/-0,3 et l’EC à +/-100 est largement suffisant !
Budget
L'estimation du piètement dépend du choix que vous ferez ; disons que le budget global de l'hippodrome se situe vers 120 € pour 16 plants.
Voici le préambule du tuto que je vous propose pour construire un système NFT destiné à la culture des légumes verts et surtout... des fraises !
Ce mémo et les idées basiques qu'il contient devraient vous permettre de vous forger votre opinion sur le sujet et le cas échéant, de franchir le pas.
Dans les jours qui viennent, dès que mes 2 systèmes auront été nettoyés, je pourrai les photographier sous tous les angles pour étayer le tutoriel proprement dit.
Dans cette attente, n'hésitez pas à poser vos questions.
Le lien de la version PDF
Le principe du NFT
Nutrient Film Technique : technique du film nutritif. Un filet d’eau le plus fin possible donc bien oxygéné circule au fond du conduit. Dans la pratique, quand les racines se sont bien développées, elles restreignent quelque peu la circulation de l’eau, le niveau monte… C’est pour cela que les systèmes pro sont des rigoles à fond plat et strié ; les tuyaux ronds (descente de gouttière) donnent malgré tout d’excellents résultats pour les amateurs que nous sommes !
Technique de culture particulièrement adaptée aux légumes à feuilles et aux fraises, très abordable en DIY (facilité, budget).
Matière, couleur
Le PVC des tuyaux de descentes de gouttière n’est pas de qualité alimentaire :
- ne pas envisager son utilisation dans un cadre commercial ;
- en apprécier le risque dans un usage privé.
Choisir le beige, qui ne capte pas trop la chaleur, le blanc est vraiment plus onéreux. Eviter le gris, à l’exception de quelques raccords ou obturateurs.
Considération techniques
Il existe de multiples variantes dans les systèmes NFT… Les installations pro sont constituées de batteries de conduits parallèles, alimentés par une nourrice commune ; le nombre de plants au m² est conséquent. Dans un souci de simplicité voire de rusticité – utilisation en extérieur – j’ai choisi une conception « hippodrome » qui réduit la partie hydraulique à la portion congrue.
La pompe (d’aquarium) est un tout petit modèle qu’il faut choisir à débit réglable de façon à pouvoir l’ajuster autour de 1 litre par minute ; sa capacité de relevage doit être d’au moins 60cm. Prévoir un exemplaire de rechange, le budget est vraiment modéré.
Le support du système est fonction de l’emplacement retenu (le long d’un mur, au milieu du jardin). Il doit être stable de façon à garantir le respect de la pente (2,5cm/m) du conduit malgré les charges et les intempéries. Il doit être suffisamment haut (1m) pour ménager un accès aisé sous le système (cueillette) et faciliter l’entretien (effeuillage).
Le système proposé (16 plants) est fabriqué à partir de 2 tuyaux Ø80 x 2000mm ; ils sont normalement manchonnés à une extrémité. L’un des tubes sera recoupé en 1772+228, la chute de 228mm est utilisée pour obtenir un entraxe de 350mm entre le tuyau aller et le tuyau retour.
Réservoir
La solution la plus économique est une poubelle EDA 80l, modèle très répandu. Capacité pratique 60l, adaptée au nombre de plants. Le réservoir et son couvercle devront être recouverts d’un isolant réfléchissant ou repeints en blanc afin de limiter les effets du rayonnement solaire. La sortie et le retour de la solution nutritive se feront par le côté, de façon à ce que le couvercle puisse être enlevé aisément pour le contrôle et l’entretien. Celui d’origine peut être avantageusement remplacé par une simple plaque de polystyrène.
L’eau…
Par définition, le point essentiel de l’hydroponie. Idéalement, il faudrait partir d’une eau « pure », eau de pluie ou eau osmosée. Dans la pratique, l’eau du robinet est utilisable avec cependant des limites qu’il faut cerner à l’aide du site :
https://solidarites-sante.gouv.fr/sante ... t/eaux/eau
Premier critère, le pH… Il est le plus souvent >7 donc basique, dans un souci entre autres d’éviter la corrosion des canalisations. En hydroponie, il faut viser pH 6, mais d’expérience la fourchette de 5,0 à 7,5 est acceptable, sachant que la stabilité ou une lente dérive vaut mieux que la valeur absolue tant qu’elle reste contenue.
Deuxième critère, l’électroconductivité (EC). Ce paramètre traduit la présence de sels dissous, calcium en particulier, il est pratiquement proportionnel à la dureté de l’eau. Idéalement sous 500, il est le plus souvent vers 750 dans nos eaux potables. Des valeurs élevées sont doublement pénalisantes, car elles signifient un biais alcalin (basique) prononcé et limitent la capacité d’ajout d’engrais sauf à accepter de fonctionner avec des valeurs EC élevées.
Explication … J’ai la chance de disposer à 50m de mon domicile d’une source de pH 5,6 (rare !) et d’EC 360. Si j’ajoute 2mg/l d’engrais, j’obtiens une solution d’EC 1000. Si je partais de l’eau du robinet (EC 750), j’obtiendrais EC 1400, valeur sensiblement plus élevée mais encore acceptable.
Si vous pouvez partir d’une eau de pluie « propre », n’hésitez pas. Si l’eau du service public dans votre commune présente des valeurs de pH (<7,5) et d’EC (<750) raisonnables, ça le fera…
Les instruments de mesure (pHmètre et ECmètre) sont indispensables, mais heureusement les outils basiques disponibles directement depuis la Chine sont largement suffisants car d’une fidélité très acceptable. Je les utilise depuis 3 ans sans faille et n’ai pas constaté de dérive dans les mesures. Ils sont très facilement étalonnables. S’il faut être méthodique pour bien cultiver en hydroponie, apprécier le pH à +/-0,3 et l’EC à +/-100 est largement suffisant !
Budget
L'estimation du piètement dépend du choix que vous ferez ; disons que le budget global de l'hippodrome se situe vers 120 € pour 16 plants.