Les Tomos

Une journée type dans la serre d’alvige….

Le petit matin se lève, un aspirateur automatique déambule doucement au sol dans la veranda traquant la moindre poussière.

A midi le soleil tapant un peu trop fort déclenche l’interrupteur automatique associé au détecteur de chaleur, le ventilateur/extracteur d’air chaud se met alors instantanément en marche sauvant les végétaux du stress thermique.

Le soir les données de concentration des bacs sont relevés automatiquement par la sonde connectée à l’ordinateur, ce dernier envoie les chiffres sur le portable d’alvige qui décide alors des paramètres de la séquence d’irrigation

Le soleil éclaire une dernière fois cette alliance entre plantes et hautes technologies et se couche sur cette culture du futur…. Que dis je du présent (lire cette dernière phrase avec dans la tête de la musique de « bonne nuit les petits »… )


Je te taquine un peu Alvige mais c’est pour masquer mon admiration A mon sens, l’hydroponie a un intérêt certain et permet de balayer les excuses des personnes qui souhaitent cultiver des végétaux et renoncent par manque de temps, d’espace, ou d’expérience. Merci pour ce suivi attentif et explicatif.

...tout existe dans ce que tu décris si bien Lili...

Le robot-aspirateur, n'en parlons pas, mais l'extracteur piloté (et pour moins de 50 €), je n'ai rien inventé...

Le pilotage en temps réel de la concentration et du pH de la solution, c'est courant chez les amateurs et obligatoire chez les pros, mais investir dans ces automates doseurs n'est pas rentable à mon échelle bien évidemment et ne remplace pas le plaisir de tremper sa sonde dans la solution. Et puis le portable et la montre connectés, ce n'est pas mon genre bien que je sois de la génération Apple II... Je me souviens lors d'une visite d'une immense serre à tomates du téléphone de notre guide qui sonnait suite à une alerte sur une ligne d'irrigation...

Tu as raison, il s'agit bien d'une culture du présent, raisonnée, très complémentaire des méthodes traditionnelles, agricoles ou de loisirs, mais injustement mise de côté par atavisme, méconnaissance et amalgame malsain avec les cultures industrielles ou "confidentielles "...

Ça ne coûte pas grand chose d'essayer, je suis surpris que lorsqu'un jardinier rêve de construire sa serre, il ne songe pas plus avant à cette méthode de culture qui est justement parfaitement adaptée en la circonstance.

Ta vision de ma passion, Lili, est très juste !

...un intérêt "collatéral" de l'hydroponie...


Comme les bacs doivent être couverts avec (le plus souvent) du polystyrène pour une meilleure stabilité thermique, cela permet de déceler au plus vite la présence des chenilles, de par leurs excréments qui se voient du coup comme le nez au milieu de la figure.

Et si l'on passe régulièrement l'aspirateur dans la serre, on ne peut rien louper...

Blague à part, ce coup là, c'est en extérieur sous une Blush Tiger dont le feuillage recroquevillé rend difficile la détection des premiers dégâts :


Toutes petites crottes bien vertes, apparues dans la nuit, quelques feuilles - il faut vraiment les chercher - atteintes. Cet après-midi, quand le feuillage aura bien séché, un petit coup de BT, le tour sera joué.

Pour apprécier la différence, le couvercle d'à côté, pratiquement exempt d'excréments :


Dans la serre, où les couvercles sont globalement plus propres, c'est imparable !

A noter qu'à l'instar des années précédentes, ici c'est bien fin juillet que les chenilles font leurs apparitions...

...et ce matin, le cadavre d'une chenille traînait sur le couvercle...

Mais à côté des tomates traitées au BT, il y a les fraises, elles ont bien mérité un sérieux effeuillage ainsi qu'un sévère nettoyage des hampes récoltées ou sans avenir :

Qu'est-ce qu'elles ont souffert ces pauvres fraises, cette année ! Un printemps phénoménal qui a engendré une fructification exceptionnelle, deux épisodes caniculaires historiques qui ont mis à mal des plants en "surrégime"... Eh bien je suis surpris de leur résistance ; sur les 25 pieds d'origine, seuls 5 ont trépassé...

Mieux, même en tenant compte de l'anticipation de la récolte 2022 d'une dizaine de jours, le NFT m'a donné 14kg de fruits à ce jour contre 11kg l'an passé à la même date.

En période de fortes chaleurs, la gestion devient un peu plus délicate ; les plants boivent énormément (20 litres au quotidien), absorbent moins d'engrais voire pas du tout, la solution monte en température (>30°C le soir) et son pH descend à des valeurs <5 ce qui m'oblige à tamponner à l'eau du réseau. Bon, je suis rôdé désormais à ce type de situation, les données des saisons précédentes - merci Excel - me permettent de relativiser et d'anticiper...

Bonne fin d'après-midi à tous...

A un niveau très prosaïque je viens de voir en revenant des poules que l'un de mes trois pieds en hydro a les feuilles un peu affaissées... Celui qui a le plus petit bac. A mon avis, il l'a vidé

... c'est à boire qu'il leur faut ...

On arrive à la charnière !

Je veux dire par là que du côté des tomates par exemple, il ne reste guère que "des vertes et des pas mûres" sur les plants ; on va donc revenir à un flux plus raisonnable au mois d'août.


Néanmoins, du côté des cerises, je reste surpris de la productivité (nombre, calibre) de Green Envy dans la serre. Black Cherry est en fin de course, il ne me reste qu'un plant. Blush produit toujours, mais la génération de fin juin est bien marquée par le cul noir, cette variété est plus sensible à la canicule.

A noter que les Rose de Berne dans la serre ressemblent... à des Rose de Berne ! En extérieur, en plein cagnard, elles deviennent vermillon avec une collerette jaune/vert.

Charnière également pour Petit Marseillais, les mûrs ont tous été récoltés ce matin, il reste une profusion de verts dans les plants, une année d'anthologie ! Les "rouges génériques d'Espagne" et Anaheim sont en vitesse de croisière, de très beaux fruits bien fermes et ces jours-ci exempts de forficules. Par contre, nib du côté des Rewia et Etiuda, quelques rares floraisons seulement.

Vous vous souvenez des frisées de Louviers dans le NFT ? Elles me prennent de vitesse et commencent à nécroser (tip burn des jeunes pousses) malgré une conduite raisonnable de la solution nutritive :


Les plants plus jeunes en sont exempts pour le moment, mais le NFT est un sacré outil permettant de produire des scaroles en à peine 2 mois et demi !


Les concombres pour info, j'en suis déjà à 50 fruits en un mois, l'hydroponie est vraiment un must pour cette espèce ...

Bon appétit les Tomos !

L'année prochaine concombres en hydroponie pour moi!
J'adore ça et en pleine terre je n'arrive à rien.

...concombre à (presque) chaque repas !

En Kratky dans une poubelle 70l (50l utiles au maxi) avec un bon couvercle polystyrène, ça doit le faire sans problème ; la seule contrainte déjà exprimée c'est que le concombre n'aime pas les fortes variations (à la hausse) de niveau de la solution nutritive, donc ne jamais aller au delà du repère précédent lors des remplissages. Prévoir également un moyen aisé de vidanger l'ensemble (3 ou 4 fois dans la saison) pour renouveler la solution.

...et se souvenir qu'une plante adulte sous le cagnard tète 5 litres au minimum au quotidien, le double d'un beau pied de tomate...

Tu crois que si j'en sème un aujourd'hui ça peut encore être intéressant ( je peux mettre la poubelle dans la serre des orchidées). ?