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Re: Touche pas à mon os !

Publié : 30 mars 2023, 14:58
par Linquat
Ce que fait ton amie avec ses poulains est pour moi l'horreur absolue... :evil: Malheureusement, le sort des animaux de rente dont les chevaux est déjà tracé dès leur naissance : la loi sur la maltraitance ne les considérant pas comme des animaux de compagnie, on peut en faire ce qu'on veut ; les maltraiter, droit de vie ou de mort, ou leur bouffer les testicules... ça me donne envie de vomir !!!

Re: Touche pas à mon os !

Publié : 31 mars 2023, 10:28
par Manulab
Linquat, la castration des jeunes mâles d'élevages, poulains, veaux, ne me parait pas "l'horreur absolue" ; pas plus que celle des chiens et chats de compagnie.
Et il est fréquent qu'à cette occasion (enfin, pas avec les chats et chiens...), on consomme les testicules, les "rognons blancs" déjà évoqués.

Re: Touche pas à mon os !

Publié : 31 mars 2023, 11:47
par ray95
Tout cela me fait penser à cette vidéo :


Re: Touche pas à mon os !

Publié : 31 mars 2023, 15:24
par Anne
C'est compliqué car y a deux manières de considérer les choses

Rationnellement, la cartésienne que je suis se dit que le problème moral réside dans la décision de stériliser (ou pas) un animal. Je n'ai jamais eu à gérer ce genre de décision pour un cheval, mais tous mes chats et chattes y sont passés, et pour des raisons qui me paraissent toujours parfaitement légitimes.
Ensuite, une fois que c'est fait, peu importe le sort réservé à ce qui a été prélevé, qu'on le brûle, qu'on l'enterre, qu'on l'embaume ou qu'il soit consommé et par qui.

Mais émotionnellement, épidermiquement, c'est une autre paire de manches, et l'idée de manger une partie d'un de mes animaux m'est insupportable. Le jour où ma pintade est arrivée sur la table dominicale, impossible d'y goûter, pourtant je n'avais pas spécialement d'affection pour elle, je n'avais joué aucun rôle dans sa mort (elle s'était hydrocutée), je n'avais eu ni à la plumer, ni à la vider, ni à la cuisiner. Ça ne me faisait même pas de peine de voir les autres s'en régaler, mais moi, je ne pouvais pas, sans doute parce que je la connaissais. Avec celles du commerce, je n'ai pas autant d'états d'âme, et pourtant, je devrais, puisque c'est pour satisfaire ma gourmandise qu'elles ont subi l'horrible sort des animaux de boucherie, une vie pas bien gaie puis l'abattoir.

C'est en réfléchissant à ce genre de question qu'on réalise que la bouffe, si on met de côté l'aspect de nécessaire satisfaction d'un besoin physiologique vital, ce n'est que de l'émotionnel, du culturel et même du civilisationnel. Il y a ce qu'on mange et ce qu'on ne mange pas, et c'est toujours pour des raisons qui n'ont pas grand chose à voir avec la logique. Que celui ou celle qui n'est pas d'accord et ne s'est pas dégonflé devant une fricassée de blattes ou un plateau d'asticots dodus et bien vivants me jette la première pierre.

Le tabou le plus universellement répandu est sans doute celui de l'anthropophagie, et je me souviens avoir lu, le récit d'un anthropologue et explorateur qui m'avait ébranlée. Ayant eu des échanges avec des tribus qui le pratiquaient, ses membres lui avaient expliqué que la meilleure façon d'honorer un défunt et de rendre hommage à ses vertus était de se nourrir de son corps. A l'inverse, ils avaient été extrêmement choqués par nos traditions, trouvant irrespectueux et infâmant d'abandonner sa depouille comme un déchet à la voracité des vers .
Dans notre culture, le seul mot d' anthropophage suffit à flanquer la chair de poule, susciter l'indignation et soulever le coeur, pourtant, force est de reconnaître que la manière dont ces tribus envisageaient leur pratique ne manque pas de bon sens.

L'âme humaine est complexe et remplie de contradictions...

Re: Touche pas à mon os !

Publié : 31 mars 2023, 19:40
par Cat69
Anne je partage exactement tout ce que tu dis, à 100%.
C'est marrant car c'est exactement ce que décrivait ma copine mangeuse de testicule de ses chevaux, il faut dire qu'elle était bouddhiste, je ne sais pas si ça a un rapport, assurément elle n'aimaient pas tellement les rognons blancs ( j'ai horreur de ça !) , Ce n'est certe pas par gourmandise qu'elle les consommait ! Mais parce que l'idée qu'une partie d'un être aimé soit traitée comme un déchet c'est ça qu'elle trouvait dégoûtant.
Alors elle le prenait en elle , elle fusionnait avec - l'éternel fantasme des admirateurs des chevaux.
Je respecte les croyances d'autruis , tant qu'elles ne font pas de mal à autruis ( humain ou animal).

Re: Touche pas à mon os !

Publié : 31 mars 2023, 20:08
par Chrysopale
Ce qui me fascine le plus c'est qu'elle n'aimait pas ! :shock:

Bien que je comprends totalement l'état d'esprit qui la mitivaut et serais probablement prête à faire de même, c'est le morceau en lui même que je ne peux pas. Même acheté c'est quelque chose qui me rebute (et portant je fais et mange du pâté de tête).

Re: Touche pas à mon os !

Publié : 31 mars 2023, 22:58
par Cat69
Je fais et mange du pâté de tête ( je le fais pour mes animaux et j'en mange aussi) mais je partage ta répulsion pour ce morceau !

Re: Touche pas à mon os !

Publié : 02 avr. 2023, 22:09
par Anne
Cat, je comprends la démarche de ta copine. C'est le fait qu'elle n'aime pas ça qui lui donne tout son sens et là on dépasse l'émotionnel, le culturel et le civilisationnel, on est carrément dans le spirituel.
Peut-être aussi est-ce une façon pour elle, de se punir, par empathie, de la mutilation qu'elle a infligée à un animal qu'elle aime.
Il y a indéniablement une belle signification derrière, mais après... bouddhiste ou pas, faut pouvoir...

Tout ça illustre bien que c'est dans la tête que ça se passe, et que le goût qu'on peut aimer, ou pas, de certains aliments n'a rien à voir.
D'ailleurs, le mot "aliment" en lui-même est révélateur. Qu'est-ce qu'un aliment ? Quelque chose qui se mange, certes, mais alors, tout ce qui n'est pas toxique devrait être un aliment, et pourtant non... ou en tous cas, pas pour tout le monde.

J'étais toute petite le jour où j'ai appris ce qu'était la viande, mais je m'en souviens parfaitement, tellement le choc a été violent. A l'idée que la chose dans mon assiette était un morceau de la jolie vache, du mignon petit agneau ou de la belle poule aux plumes si douces, ça ne passait plus. A l'époque, il n'était pas question de céder aux caprices et aux lubies des enfants, et il fallait manger de la viande tous les jours "pour la croissance". Les repas sont devenus un cauchemar, et j'en ai pris pour dix ans.
Ça s'est arrangé quand j'ai été assez grande pour qu'on me laisse superviser la cuisson de ma viande, tout simplement 2 ou 3 fois plus longtemps que celle des autres convives.
Et c'est toujours comme ça que je la mange (une semelle dit ma mère), ou dans des préparations ne laissant plus apparaître la moindre trace rose pour me rappeler que c'est du cadavre que j'ai sous le nez.

Sinon, dans notre culture gastronomique, à part la viande pas assez cuite, les escargots, et la viande de cheval, pas de phobie alimentaire. Il y a quelques trucs que je peux pas avaler, comme le foie, mais là c'est pas dans la tête, c'est au niveau des papilles que ça coince
Les abats, ça dépend. Je raffole de la langue de boeuf , ce qui dégoûte au plus haut point la plupart de mes potes, j'adore les ris de veau et les gésiers de volaille, j'aime pas les tripes, j'ai horreur des rognons et de la tête de veau, j'aime bien les pieds de cochon et la cervelle, le coeur, bof.
Les fameux rognons blancs, je n'avais aucune envie d'y goûter, mais on m'en a servi un jour dans un bar à tapas espagnol et dans un contexte où je ne pouvais absolument pas me défiler. C'était pané et frit et j'ai le souvenir d'une texture un peu élastique et d'un goût fade, légèrement douceâtre. J'ai pas aimé.
Le pâté de tête, j'en fais rarement, mais j'adore ça.

De retour d'un voyage au Japon, des copains m'ont fait goûter des espèces de petites friandises qui ressemblaient à de la nougatine. Ils m'ont dit ensuite que c'était des insectes caramélisés. Côté goût, on ne sentait que du caramel, et ça ne serait pas un problème de devoir en remanger, même en sachant ce que c'est.
Par contre, à Madagascar, les gros cafards ou blattes frits et les énormes vers blancs à bouffer vivants, j'ai pas pu, pourtant, pour les locaux, c'est un mets de choix,

Chez nous, je sais que certaines personnes mangent le mou, et ma soeur a une copine qui adore ça. Moi, je n'ai jamais goûté, et pour être honnête, aucune envie d'essayer.

Ma meilleure amie ne supporte pas l'idée de manger de la cervelle, et ce qui est marrant, c'est qu'elle aimait beaucoup ça avant de faire ses études de médecine.

On n'y pense pas, mais il n'y a pas que le système digestif qui travaille quand on se met à table...