Les Tomos

Apparemment, c'est les jeunes feuilles qui sont bonnes.
Celles que j'ai goûtées étaient adultes, c'était dur, un peu filandreux, amer et piquant, et j'ai pas trouvé ça bon.
J'avoue un a priori négatif pour tout ce qui est salade sauvage, à cause de ma grand-mère qui quand j'étais gamine m'a traumatisée avec ses salades de pissenlits horriblement amers.
Mais je referai un essai avec des bébés feuilles de diplotaxis, ne serait-ce que pour tester les effets secondaires qui ont l'air du tonnerre.
En tous cas, par ici, les amateurs auraient de quoi se régaler parce que c'est du genre envahissant.

Anne ,ici on mange la salade au lard : un plat de de miséreux ardennais. C'est un des rares plats ardennais avec la galette au "suc" et le boudin blanc ( pas celui de Rethel, non celui de la "valleye" d'Hargnies ou d'Haybes, au vin nouveau du beaujolpif il y a toujours trop pain et pas assez de boudin ni de vin)).
Tous les retardataires demandent : mais que va t'on faire de tout ce pain la?

La vraie salade au lard est faite avec des pissenlits et la bonne uniquement avec ceux qui ont été enfouis dans les taupinières.
Dans la commune, il y avait même un droit de cueillette dans toute les pâtures jusqu'au premier avril, et le propriétaire n'avait rien à dire. Mas de toute façon après, il y avait plein de ruminants dans les pâtures.

Mais honnêtement, je n'y suis pas allé souvent. Alors je la fait avec des chicorées, mais en automne.
A chaque fois, que j'ai semé quelques lignes de pissenlits améliorés, et que je les ai bien buttés avant l'hiver, je n'ai fait que nourrir les campagnols.

Partante pour la salade au lard, mais pas pour les pissenlits sont je garde un trop mauvais souvenir.
Je ne sais pas ce que tu appelles les pissenlits améliorés.
Ceux de mon enfance, personne ne les semait, c'était du sauvage, et ma grand-mère nous expédiait les cueillir, mes cousins et moi.
C'était dur, amer, avec des espèces de petits piquants qui raclaient la gorge au passage.
J'en garde un si mauvais souvenir que même adulte, je n'ai jamais pu me résoudre à y regoûter.
Mais mes poules en raffolent, je leur en cueille souvent, et pas mal de copains viennent s'approvisionner autour du mas.
Autres détestations que je dois à ma grand-mère, les asperges sauvages, elles aussi très amères, avec lesquelles elle arrivait à gâcher les omelettes, dont je raffolais pourtant, et les choux de Bruxelles.
Par contre, j'ai toujours aimé les épinards qui semblent avoir traumatisé dans leur enfance la plupart de mes copains.
Je ne connais pas le boudin blanc à la mode de chez toi, mais il a l'air fameux !

J'ai oublié un plat peut être pas qu'ardennais : la cacasse à cul nu
C'était un plat qui n'était fait, que lorsque que lorsque la maitresse de maison ne savait pas comment elle nourrirait sa famille en fin de semaine.
Alors je ne rechercherai la recette que le plus tard possible.

Moi, c'est la doucette, que je n'aimais pas ramasser dans les bois clairs Et dans le jardin même maintenant, lorsque j'en sème elle monte à graines,
Les épinards j'aimais bien et puis je suis allé au lycée. A chaque fois qu'ils tondaient la pelouse ; on savait qu'il y aurait des épinards le midi.

On ne comprenait pas vraiment l'humour du directeur, d'autant plus que son chien allait faire ses besoins dans la pelouse.

Ta cacasse à cul nu fleure bon le terroir et le mijoté gourmand. Je ne me ferais pas prier longtemps pour y goûter !
Par contre, tes "épinards" à la mode du lycée ont de quoi en être dégouté à vie.
J'ai goûté aussi un jour des épinards hachés en conserve et j'ai compris comment on avait pu traumatiser des générations de marmots avec un inoffensif légume.

J'ai retrouvé la recette de la cacasse, mais elle est en patois champenois ( un peu wallon aussi)
Je la mettrai un de ces jours avec les recettes de "canadas" et de tartouffes du chnord.
Les jours de fête , on y mettait des " quertons d'lard"
Celui qui en mange un peu trop souvent et qui "n'travaillo mi autant qu'not Willi" fait plus de lard que l'âne de Mogui.

Bon, on attendra sagement la recette de la cacasse cul nu. Il me tarde d'y goûter et aussi d'en servir à des potes rien que pour le plaisir de leur annoncer le nom du plat.
La traduction en français serait la bienvenue pour ceux qui ne sont pas du cru.
À ce sujet, en m'inscrivant sur ce Forum, je m'attendais à y trouver surtout des gens du Sud, et j'ai été très étonnée de voir qu'ils brillaient par leur tout petit nombre.
En même temps, je reconnais qu'en bonne méditerranéenne, j'ai une notion très étendue du "nord", qui commence à hauteur de Montélimar et s'étend indistinctement jusqu'en scandinavie.

Oui Anne, j’admets que les gens du nord font le taf sur le forum ! C'est sans doute que la rudesse et les difficultés climatiques stimulent alors que la facilité du climat du sud pousse plus à regarder pousser ...
Par ici les pissenlits font le bonheur de mes lapins nains !

Le premier moment de surprise passé, c'est aussi ce que je me suis dit.
Pourquoi aller chercher des complications quand ça pousse tout seul ?

Le lapin aux pissenlits ,ce n'est pas un plat local e je n'en demande pas la recette.

Et pour la cacasse, le patois écrit est compréhensible dans la quasi totalité de l'hexagone.
Sinon , tous les deux cents km on trouveras bien un traducteur et de fils en aiguille...
Le patois ardennais est à la croisée des chemins des
- patois de la champagne du sud
-patois lorrain
- patois chti
- patois wallon
Mais le mieux conservé est celui de la basse vallée de la Meuse et avec plein d'histoires de gabelous.

Ailleurs les "hussards noirs de la république" lui ont fait une chasse impitoyable à partir de 1850 avec l'école obligatoire.