Bourguignon maison

[Cat69]

+1 avec Anne une fois encore!
Je te plains roumba Dédé oir faire régime sans sel, je serai très malheureuse. Je suis embêtante sur le sel car je n'aime vraiment pas quand je trouve que ce n'est pas assez salé, mais je suis aussi sensible au trop salé ! En fait je ne suis pas très tolérante à la quantité de sel la zone que j'aime bien est étroite !
Et on dit souvent ça mais je ne trouve pas que les épices remplace le sel. Et je me passerai bien plus facilement du sucre que du beurre...

[Heidi]

j'ai déja mangé des oeufs à la coque, avec de la ciboulette, et sans sel, et c'était bon !


mais c'est vrai, la plupart du temps, un peu de sel, c'est quand même mieux !
mais pas beaucoup, et on n'en rajoute pas...

(par exemple sur les frites, c'est sans sel, chez nous. ailleurs... des fois y'en a déja....

mais ce n'est pas évident de trouver les chips sans sel... kaura n'en fait pas, karefour n'en fait plus, ochamp, oui, leuclair oui, mais souvent en rupture, lideul non, haldy non)

[alvige]

Je fais mon pain en le salant au sel fin fluidisé (anti-agglomérant) d'une marque bien connue.

J'ai été amené à utiliser du sel fin de Noirmoutier, un peu plus grossier et plus humide, avec le même dosage en volume.

Remarque systématique de la famille : il manque de sel ton pain...

Dieu que nos palais sont bien plus affûtés que l'on pourrait penser !

Il me semble que l'on remarque davantage le manque de sel (fadeur) que l'excès.

[Anne]

Ah oui, le régime sans sel, c'est terrible... Tous ceux qui y sont passés le disent.
À une époque, il a été à la mode comme régime amaigrissant, et les personnes qui l'ont tenté disent qu'il marche très bien, parce que tout est tellement dégueu, qu'en fait, on ne bouffe plus rien.

Chez une copine, je trouvais que tout ce qu'elle servait avait un goût bizarre, ou plus exactement n'avait pas de goût, un peu comme si après avoir cuisiné, elle avait longuement rincé chaque élément sous un robinet d'eau froide, ce qui me laissait perplexe.
Un jour, au détour d'un bavardage, elle me dit qu'elle n'utilise que du "sel de régime". Et ça a fait tilt, voilà, c'était ça bien sûr !

Exactement comme quand on remplace le sucre par un succédané. Les publicitaires ont beau nous raconter ce qu'ils veulent, évidemment qu'on sent la différence, et pas qu'un peu !
Après, quand pour des raisons de santé on doit renoncer au sucre ou au sel, c'est mieux que rien, et on finit peut-être par s'y habituer.

Quant au fameux gomasio, très utilisé par mes potes vegans, et qui d'après eux, remplace parfaitement le sel, ben non, désolée, ça ne le remplace pas du tout. Quand je bouffe chez eux, j'ai toujours l'impression de brouter le champ d'à côté !

La meilleure preuve en est que si les fabricants de bouffe industrielle en abusent dans leurs produits, c'est justement parce que ça intensifie les saveurs, et que les consommateurs les trouvent meilleurs.

[Chrysopale]

C'est pas vegan le sel? Pourquoi ils utilisent un substitut?

C'est sûr que l'absence de sel c'est toujours flagrant.

[Anne]

Pour autant que je sache, le veganisme ne proscrit pas le sel.
Je pense que si pas mal de vegans tendent à l'éviter, c'est dans l'esprit que c'est plus sain.
Après, je ne suis pas une spécialiste du veganisme, c'est juste ce que je constate à l'échelle (réduite) de mes copains pratiquants

Attention, je ne me moque de personne, et je ne dénigre rien. Je regrette juste une référence trompeuse.

Si j'ai la dent dure avec la salade d'une copine qui me donne l'impression de brouter un champ, c'est parce qu'elle est quand même très spéciale. Un mélange sympa de crudités, du gomasio, point. Non, pas de vinaigrette non plus. Elle a une théorie selon laquelle l'eau rendue par le concombre ou les tomates constitue une sauce parfaite et naturelle. J'y ai eu droit chaque fois que j'ai mangé chez elle, et je continue à y aller, c'est dire si je l'aime (la copine, pas sa salade).

[alvige]

C'est un comble, car devenir végétarien ou végan ouvre une formidable porte vers les saveurs tellement diverses du végétal.

De là à en faire une ascèse au sens privation du terme, quel dommage !

La saveur puissante du sel et la sapidité de l'huile font bon ménage mais sentent le diable pour certains "diététiciens". Ce qui me fait penser au reportage de France 2 sur Naples hier soir : la pizza calzone cuite dans l'huile bouillante, si, si ! Commentaire du pizzaiolo : "il faut bien la fermer, sinon l'huile rentre dedans"...

[Anne]

On est bien d'accord, Alvige !

J'ai beaucoup de sympathie et affinités avec les vegans, notamment sur la question de la souffrance animale, mais néanmoins deux problèmes avec leurs recettes

Le premier, c'est quand je suis aux fourneaux pour des invités vegans. Je vois bien ce que je dois ne pas faire, mais ne pratiquant pas, je ne connais pas les très nombreuses recettes spécifiques qui existent certainement, donc en fait, je bidouille mes recettes omnivores, ratatouilles, salades, risottos de riz ou de lentilles aux légumes, tartes sur pâte à la margarine... Mais je m'en sors.
Là où ça se corse, c'est pour le dessert. Déjà que je ne suis qu'une médiocre pâtissière, sans beurre, ni oeufs, ni lait ni crème, ni miel, à part la salade de fruits, je ne sais plus à quel saint me vouer
Là où ça vire au cauchemar, c'est quand je reçois à la fois des omnivores et des vegans et qu'il faut contenter tout le monde. J'avoue que j'ai plus ou moins renoncé à organiser ce genre de réunion, je les reçois à part, parce que c'est frustrant pour eux et compliqué pour moi.

Mon second problème, c'est quand je suis dans la catégorie des invités chez des vegans. Gourmande et curieuse, je suis ouverte à toute nouvelle recette.
Mais..
Pourquoi les vegans donnent-ils toujours des noms de plats conventionnels à leurs préparations ?
J'ai eu l'occasion de goûter à du "fromage" vegan fait maison.
Moi, quand j'entends "fromage", j'ai aussitôt le cerveau qui envoie à mes papilles des ondes positives de comté, de munster, de pélardon, de saint-nectaire, de brie, de roquefort etc., et l'eau à la bouche. Donc forcément, quand on me sert une pâte de pommes de terre et levure maltée, je tombe de haut, parce que, même en cherchant bien, ça ne ressemble en rien à aucun fromage. Si on m'avait annonce une tartinade aux herbes, mon ressenti aurait sans doute été différent.

Autre exemple, pas plus tard que le weekend dernier, saucisse (vegan) au barbecue chez des copains.
Aspect parfait de bonne grosse saucisse d'artisan charcutier en train de grésiller sur le gril, et même une légère mais bonne odeur de barbaque sur les braises. Puis en bouche... quelque chose de bon, de très bon même, mais qui n'a rien à voir, ni de près ni de loin, avec la vraie saucisse de viande conventionnelle. Donc pour résumer, un bon plat, mais une mauvaise saucisse.
C'est d'autant plus dommage qu'une fois que j'ai réussi à faire abstraction de l'idée de la saucisse de viande, j'ai trouvé ça vraiment très bon.

Je trouve vraiment dommage que les vegans s'obstinent à parler de steak vegan, de pâté vegan, de fromage vegan, de saucisse vegan, de mayonnaise vegan, etc, pour des préparations qui n'ont rien à voir avec la recette conventionnelle et sont sans doute à l'origine de la mauvaise réputation des recettes vegans chez les omnivores. Combien de fois n'ai-je pas entendu "t'as déjà goûté un steak vegan ? C'est dégueu !".
Comme steak, c'est sûr, mais comme "galette de....", j'en ai mangé de vraiment bonnes.

Comme quoi, la bouffe, c'est avant tout dans la tête, et l'idée qu'on s'en fait.

Dernière réserve, tous mes potes vegans, sans exception, ne boivent pas une goutte d'alcool (mais c'est peut-être une coïncidence). Même pas une cuillerée à café de rhum dans une salade de fruits. Et moi, désolée, mais sans être pour autant une pochetronne, j'apprécie du vin pour accompagner.

Mine de rien, partis du boeuf bourguignon, nous voilà rendus à la nourriture vegan, après des méandres sur le cacao et la sangria...
Maudits français, comme dirait ma cop' montréalaise !

[Heidi]

c'est très pénible, en effet, le fait de donner des noms existants à des choses qui n'en sont pas, au lieu d'en inventer !!!

tu veux pas manger de viande, t'en manges pas, mais tu dis pas "je veux un truc qui ressemble, parce qu'en fait, j'ai envie quand même" !

[alvige]

Alors là, on est en phase, pour ne pas dire en résonance !

Il y a quelques jours, documentaire TV sur l'alimentation du futur, avec un chapitre emblématique de tout ce que tu viens d'écrire : le poulet synthétique ! A s'y méprendre, les cobayes ont la sensation de manger un filet de poulet plus vrai que nature, alors qu'il ne s'agit que d'un pur artefact. Des millions d'euros investis, une production de laboratoire pour le moment... Tout ça pour que l'on se souvienne du goût de la volaille quand elle sera cuite sur pattes à cause du réchauffement climatique ?
D'un autre côté, bien des palais sont incapables de différencier le porc du veau ou de la dinde, de toute façon, on ne cherche pas d'alternative au triumvirat pomme de terre, riz et pâtes ! La gamme des petits pots pour bébés est plus riche que celle à laquelle on se cantonne bien souvent quand on est adulte...

Avec mon épouse, nous sommes devenus flexitariens sans le savoir car le mot n'existait pas à l'époque où notre petit dernier, grand ado, qui mangeait la viande en dédaignant la garniture, a décrété qu'on ne devait élever ou tuer aucun animal pour s'en nourrir. Nous sommes alors tombés dans ce que tu décris si bien, faire à manger quand "tiens, le fiston vient ce soir" ou accepter une invitation en précisant "vous savez que le fiston ne mange pas de viande, hein ?".

Du coup, on a découvert qu'en ce qui nous concernait, la viande pouvait très bien accompagner le reste voire passer (presque) aux oubliettes. Le végétarisme ambiant a du bon quelque part et oblige à sortir des entiers battus occidentaux sans renier notre culture, non mais... J'ai le souvenir d'un restaurant uniquement végétarien (Noirmoutier) où notre fiston nous a emmenés ; une véritable surprise que la vraie richesse de cette cuisine ! Du coup, le repas de famille du Noël suivant l'a été, végétarien, comme un facétieux pied de nez à notre entourage "viandard"...

Je n'ai pas relu le sujet "Bœuf bourguignon" pour vérifier, mais il me semble que paradoxalement, le choix de la viande est pratiquement occulté par les aspects prétendument "accessoires" : vin rouge ou blanc, chocolat exhausteur de goût, etc. Un signe ?