Fleurs de magnolia

[Anne]

Aux amateurs et amatrices (dont je suis) de floraisons aux senteurs enivrantes et puissantes qui embaument à des mètres à la ronde et vous mettent les sens en jubilation, je me permets de citer mon tiercé gagnant
Voici donc, dans l'ordre alphabétique parce que je les aime tous autant

- le galant de nuit (cestrum nocturnum).
C'est l'arbuste qui trône dans tous les jardins publics ou particuliers du sud de l'Espagne et nimbe les rues, terrasses, les porches dans un nuage paradisiaque.
Les fleurs s'ouvrent traditionnellement au crépuscule et embaument jusqu'au lever du jour, mais il doit y avoir des variétés qui sont davantage lève-tôt, parce que pendant 12 ans, j'en ai eu un sous mes fenêtres qui me mettait en transe dès la fin de matinée.
Il est gélif, hélas, et même en zone méditerranéenne, il est condamné à la culture en pot et à la serre ou la véranda pendant tout l'hiver, mais c'est un régime dont il s'accommode fort bien, refleurissant comme un métronome chaque année pendant plusieurs semaines.

- le jazmín sambac ou jazmín d'Arabie
Infiniment plus parfumé que le jazmín commun, il est également beaucoup moins gélif.
Dans le sud, avec une bonne exposition, on peut sans problème l'avoir en pleine terre et le faire grimper sur une tonnelle pour des apéros estivaux au goût de paradis.
Ce qui est marrant, c'est que je l'ai découvert au marché aux fleurs hebdomadaire de Nîmes où j'étais en vacances, alors que je vivais en Espagne, dans un coin où il y a des jazmíns vraiment partout.
Avec la puissance de son jus, celui que j'avais ramené avait scotché tous mes copains espagnols qui passaient commande chaque fois que je revenais faire un tour en France.

- les tubéreuses
Extase olfactive garantie avec ces fleurs blanches qui ne paient par ailleurs guère de mine.
J'en ai eu pendant longtemps, mais malgré toutes les protections que j'ai pu imaginer et mettre en place, mes garces de poules ont fini par en venir à bout.

[Anne]

Roumba, +1: c'est exactement pareil pour moi!


Merci pour l'identification Serge, du coup je me demande pourquoi il n'est pas plus courant.

Oui, un grand merci pour l'identification !
Pour être tout à fait honnête, c'est une question qui ne m'avait jamais tellement préoccupée dans la mesure où je ne connaissais que cette variété et ignorais qu'il en existait d'autres.
Par ici, il y en a pas mal, on en voit dans beaucoup de jardins.

[sergio.]

Anne j'ai du jasmin sambac chez moi. Très populaire en Inde aussi. En zone tropicale il peut devenir lianescent. Il y en avait au Cameroun dans mon jardin aussi. C'est vrai que son parfum est fabuleux. La tubéreuse pousse chez nous mais moyen, trop tropical humide. Je trouve son parfum presque violent !

[Anne]

Ah oui, la tubéreuse, ça envoie du bois ! Je raffole de son parfum.
De toutes façons, j'avais prévenu, c'est mon tiercé gagnant des senteurs les plus puissantes.

Je les aime tous les trois autant, mais le plus puissant, celui qui embaume jusqu'à la plus grande distance,, c'est de loin le galant de nuit.
Même avec un petit sujet, c'est ambiance mille et une nuits à des mètres et des mètres à la ronde.

Dans un genre bien différent, le parfum qui me rend dingue, c'est celui du thym. Partout où j'en vois, je fais ma cueillette, puis je compare et classe mes crus.
J'en mets dans des sachets dans les placards, armoires, penderies, quand on ouvre les portes, c'est toute la garrigue qui vous saute au visage. J'adore !
J'en ai aussi tout une collection en HE, dont mon préféré est le thym à linalol, star du diffuseur de la maison.

En version sauvage, le champion toutes catégories, c'est la "pebrella" (thymus piperella) une variété qui ne pousse que dans les garrigues scie-jarrets de la région d'Alicante, et qui est d'ailleurs bien présente dans la gastronomie locale traditionnelle. Un trésor !

[Cat69]

Mais tubéreuse j'ai essayé plusieurs fois donc cultiver sans grand succès. J'aime beaucoup le seringat et au moins c'est adapté à mon climat j'ai regardé mais le galant de nuit c'est mal barré, ça gèle à -5!

[Anne]

Le galant de nuit, en pot, ça marche très bien. Il ne devient évidemment pas aussi grand qu'en pleine terre, mais même sans soins particuliers, il fait chaque année de belles et surtout enivrantes floraisons.
Le souci, c'est que d'aspect, il ne paie guère de mine, et encore moins pendant les mois d'hiver où il est tout déplumé.
Si on dispose d'une serre ou une véranda hors gel, c'est pas un problème, mais quand on doit le rapatrier dans une pièce à vivre de la maison, l'aspect déco laisse à désirer. Et quand on est, comme moi, affligé de griffus qui ne rêvent que d'utiliser les pots de fleurs comme litière... Bref, moi, j'ai fini par jeter l'éponge, mais la nostalgie des soirées d'été à l'ambiance étourdissante est tenace

[Cat69]

Et est ce que ça supporte bien la sécheresse? Car j'ai des chambres rarement utilisées où je pourrais le garder l'hiver, le problème c'est de penser à l'arroser.

[Anne]

Oui, il est très sobre et encaisse bien le manque d'eau, même pendant les grosses canicules (si tu voyais où ça arrive à pousser !), mais peut-être pas au point de pouvoir rester plusieurs mois d'affilée sans une goutte d'eau.
Mais je serais prête à parier que toi qui aimes les floraisons puissamment parfumées, après avoir senti la première, tu vas virer accro et que tu ne risques pas de l'oublier et le laisser mourir de soif.

[Cat69]

Bravo, tu m'as percée à jour
Les chambres sont à l'étage alors quand ce sont des plantes qui se moquent du calcaire ça va j'y pense de temps en temps, le souci c'est pour les plantes qui détestent ça et à qui il faut monter de l'eau de pluie et là il faut que j'y pense alors j'en suis loin et c'est beaucoup plus dur !

[Anne]

Avec le calcaire, je suis formelle, il n'y a aucun problème.
Là où je vivais en Espagne, eau et sol hyper calcaires, voile blanc sur les verres et l'inox en quelques semaines, pommeau de douche bouché tous les mois, croûte sur le tambour du lave-linge etc, j'avais un budget assouplissants, adoucissants, anti-calcaire et vinaigre blanc hallucinant, et pourtant, il y a des galants de nuit, dans chaque jardin, chaque bosquet, chaque square, chaque paseo.
Ici, c'est le même topo. Quand maman a commencé son jardin et se désespérait de tout voir crever très vite, elle a fait analyser l'eau du forage, et les gens du labo ont voulu refaire l'analyse encore deux fois (et gratos), parce qu'ils ne pouvaient pas le croire. Ils disaient qu'ils n'avaient jamais vu ça, et pensaient que ce n'était pas possible, qu'il y avait forcément une erreur quelque part. Ça ne l'a pas empêchée d'avoir pendant pas loin de 30 ans des galants de nuit en pleine forme.
On peut donc affirmer sans risque de se tromper que tout ce qui résiste au calcaire chez Madame Mère résistera partout.
Moi, je n'ai pas fait analyser l'eau du mas, mais c'est le même topo...
Je jalouse terriblement mon amie du Puy de Dôme qui a carrément la Volvic au robinet. Se faire un shampooing chez elle, c'est passer un temps fou pour se débarrasser de la mousse et zapper le rinçage au vinaigre sans se retrouver avec un pot de colle sur la tête. Une merveille !