Extremadura
Publié : 04 mars 2024, 20:56
J'avais prévu de commencer mon suivi 2024 mais la météo ne m'a pas permis de faire de photos du jardin. Demain il doit faire beau...
En attendant quelques photos pour planter le décors de la région. Le principal biotope d'Extremadura est la dehesa, énorme étendue qui couvre plusieurs régions espagnole, une partie du Portugal et même du Maroc.
C'est un genre de savane, techniquement c'est un milieu sylvo-pastoral. De l'herbe sauvage avec des arbres clairsemés, essentiellement chênes verts et chênes lièges.
Au départ les chênes servaient à nourrir les cochons noirs c'est pourquoi ils sont taillés pour améliorer la fructification (ça fait aussi le bois de chauffe), mais on s'est aperçu que le rendement végétal sous les arbres était 20% supérieur, à cause de l'ombre et du relargage de nutriments.
Du coup cet écosystème est protégé, pour abattre un arbre il faut une autorisation et il y a de vastes programmes de re-plantation de chênes qui ont du mal à se régénérer à cause du surpaturage.
Outre le cochon noir ibérico, le patanegra qui donne le meilleur jambon sec au monde mais aussi le plus cher (150-300 € en moyenne mais ça peut monter à 4 000 €), l'élevage consiste essentiellement en moutons mérinos et en vaches, ces dernières plus rares.
C'est globalement de l'élevage semi-extensif, les bêtes sont en liberté sur de grands espaces. Une finca (grande ferme) ça pèse en moyenne 1000 ha mais ça peut monter jusqu'à 80 000 ha, tous les espagnols ne sont pas pauvres
Il est probable que la plupart des gros éleveurs ne savent pas vraiment combien de moutons ils possèdent car il y a de la mortalité. Pas d’équarrissage ici les vautours font le taff, il y en a des milliers...
Un groupe de vautours fauves et moines sur une carcasse de mouton.
L'Extremadura est aussi la région des grands lacs (artificiels) du fleuve Guadiana qui servent à l'irrigation, notamment de la plaine de Don Benito : maraîchage et arboriculture (pas mal de rizières également). Ici le lac de la Serena, 14 000 ha.
Cette profusion de lac hyper poissonneux a fait de la région un des haut-lieux de la pêche en Europe, c'est d'ailleurs comme ça que j'ai atterri ici, la pêche étant ma première passion. Ici avec un joli brochet de la Serena également.
Côté faune, la région dite Siberia où j'habite est très réputée et préservée, classée réserve de la biosphère par l'Unesco.
Énormément de grand gibier : cerf, daims, sangler, un peu de chevreuil. La chasse est une véritable industrie ici, c'est carrément intouchable. Une journée sur une monterilla (grande battue) en finca privée coûte environ 1000 € par tête et ça se bouscule de toute l'Europe. Certains proprios gagnent sans doute plus avec ça qu'avec leur production agricole, donc c'est géré au cordeau.
Il y a même des entreprises de vente de viande de gibier, nous mangeons fréquemment du filet mignon de cerf, on se fait du steak haché ou de la farce de sanglier.
Beaucoup de petit gibier également, perdrix rouge et lièvre notamment.
L'autre gros point fort concerne les oiseaux. la région est à la fois un lieu d'hivernage pour certaines espèces nordiques (grues notamment) et de nidification pour des espèces qui hivernent en Afrique. En fonction des saisons les espèces fluctuent donc énormément.
Cigogne, extrêmement commune. Également cigogne noire, mais plus rare et surtout beaucoup plus farouche.
Grues, population hivernale estimée à 80 000. Elles viennent de repartir.
Huppe fasciée, la terreur des grosses larves et insectes, avec ça dans le jardin vous êtes tranquille.
Grande outarde, l'oiseau le plus lourd d'Europe, jusqu'à 14 kg.
La pie bleue
Énormément d'hirondelle, dont cette rousseline qui fait une nid en forme d'igloo renversé.
Vanneau, abondant en hiver
Guêpier d'Europe, visiteur de l'été
Et une multitude de rapaces.
Faucon pèlerin qui vient de choper une palombe
Aigle botté
Percnoptère d'Egypte
Faucon crécerellette
J'ai également eu l'occasion de voir quelques hiboux grand duc, très impressionnant mais inphotographiable car ça ne dure que quelques secondes.
Côté mammifères insolites beaucoup de loutres, du lynx, de la genette et de la mangouste, assez commune. la seule que j'ai en photo était morte sur la route, je la met quand même pour la curiosité.
Voilà pour ce tour d'horizon de la région la plus pauvre d'Espagne, comme quoi la richesse n'est pas toujours là où on l'attend
En attendant quelques photos pour planter le décors de la région. Le principal biotope d'Extremadura est la dehesa, énorme étendue qui couvre plusieurs régions espagnole, une partie du Portugal et même du Maroc.
C'est un genre de savane, techniquement c'est un milieu sylvo-pastoral. De l'herbe sauvage avec des arbres clairsemés, essentiellement chênes verts et chênes lièges.
Au départ les chênes servaient à nourrir les cochons noirs c'est pourquoi ils sont taillés pour améliorer la fructification (ça fait aussi le bois de chauffe), mais on s'est aperçu que le rendement végétal sous les arbres était 20% supérieur, à cause de l'ombre et du relargage de nutriments.
Du coup cet écosystème est protégé, pour abattre un arbre il faut une autorisation et il y a de vastes programmes de re-plantation de chênes qui ont du mal à se régénérer à cause du surpaturage.
Outre le cochon noir ibérico, le patanegra qui donne le meilleur jambon sec au monde mais aussi le plus cher (150-300 € en moyenne mais ça peut monter à 4 000 €), l'élevage consiste essentiellement en moutons mérinos et en vaches, ces dernières plus rares.
C'est globalement de l'élevage semi-extensif, les bêtes sont en liberté sur de grands espaces. Une finca (grande ferme) ça pèse en moyenne 1000 ha mais ça peut monter jusqu'à 80 000 ha, tous les espagnols ne sont pas pauvres
Il est probable que la plupart des gros éleveurs ne savent pas vraiment combien de moutons ils possèdent car il y a de la mortalité. Pas d’équarrissage ici les vautours font le taff, il y en a des milliers...
Un groupe de vautours fauves et moines sur une carcasse de mouton.
L'Extremadura est aussi la région des grands lacs (artificiels) du fleuve Guadiana qui servent à l'irrigation, notamment de la plaine de Don Benito : maraîchage et arboriculture (pas mal de rizières également). Ici le lac de la Serena, 14 000 ha.
Cette profusion de lac hyper poissonneux a fait de la région un des haut-lieux de la pêche en Europe, c'est d'ailleurs comme ça que j'ai atterri ici, la pêche étant ma première passion. Ici avec un joli brochet de la Serena également.
Côté faune, la région dite Siberia où j'habite est très réputée et préservée, classée réserve de la biosphère par l'Unesco.
Énormément de grand gibier : cerf, daims, sangler, un peu de chevreuil. La chasse est une véritable industrie ici, c'est carrément intouchable. Une journée sur une monterilla (grande battue) en finca privée coûte environ 1000 € par tête et ça se bouscule de toute l'Europe. Certains proprios gagnent sans doute plus avec ça qu'avec leur production agricole, donc c'est géré au cordeau.
Il y a même des entreprises de vente de viande de gibier, nous mangeons fréquemment du filet mignon de cerf, on se fait du steak haché ou de la farce de sanglier.
Beaucoup de petit gibier également, perdrix rouge et lièvre notamment.
L'autre gros point fort concerne les oiseaux. la région est à la fois un lieu d'hivernage pour certaines espèces nordiques (grues notamment) et de nidification pour des espèces qui hivernent en Afrique. En fonction des saisons les espèces fluctuent donc énormément.
Cigogne, extrêmement commune. Également cigogne noire, mais plus rare et surtout beaucoup plus farouche.
Grues, population hivernale estimée à 80 000. Elles viennent de repartir.
Huppe fasciée, la terreur des grosses larves et insectes, avec ça dans le jardin vous êtes tranquille.
Grande outarde, l'oiseau le plus lourd d'Europe, jusqu'à 14 kg.
La pie bleue
Énormément d'hirondelle, dont cette rousseline qui fait une nid en forme d'igloo renversé.
Vanneau, abondant en hiver
Guêpier d'Europe, visiteur de l'été
Et une multitude de rapaces.
Faucon pèlerin qui vient de choper une palombe
Aigle botté
Percnoptère d'Egypte
Faucon crécerellette
J'ai également eu l'occasion de voir quelques hiboux grand duc, très impressionnant mais inphotographiable car ça ne dure que quelques secondes.
Côté mammifères insolites beaucoup de loutres, du lynx, de la genette et de la mangouste, assez commune. la seule que j'ai en photo était morte sur la route, je la met quand même pour la curiosité.
Voilà pour ce tour d'horizon de la région la plus pauvre d'Espagne, comme quoi la richesse n'est pas toujours là où on l'attend