De la connexion ce soir, je vais essayer de poster avant que ça coupe.
7 jours d'enfer de mercredi dernier à hier mardi, même scénario de dupe à chaque fois : le temps se couvre l'après-midi, ça devient de plus en plus sombre et au final il ne pleut pas. Hier j'y ai cru un moment, une bonne partie du ciel est devenue ardoise, pas un pet d'air, temps atrocement lourd puis le vent se lève et des roulements de tonnerre se font entendre, je me suis dit enfin ça va tomber. Et puis rien, pas une goutte !
Vous avez sans doute vu les news sur la sécheresse exceptionnelle en Amazonie, le pire c'est dans l'état d'Amazonas au Brésil, là où il y a la fameuse ville de Manaus sur les bords du Rio Negro. Ce affluent de l'Amazone, le principal, n'a jamais été aussi bas depuis 121 ans, les gens sont dans le dénuement. En aval, l'Amazone a baissé de 6 mètres et perd 30 cm par jour en ce moment. C'est catastrophique. On en est pas encore là en Guyane mais on va y arriver s'il ne pleut toujours pas en novembre.
On est en très fort déficit hydrique couplé à des températures nettement supérieures à la normale. La première moitié de l'après-midi je ne peux pas rester à l'étage de ma maison en bois, c'est intenable. 35 degrés dans la chambre, c'est un peu trop pour faire la sieste... Alors je descend au RDC et je dors sur le matelas des chiennes installé sur la dalle de ciment, c'est à l'ombre et plus supportable. Au sud c'est pire, la fille d'une amie travaille dans le village amérindien de Camopi sur le fleuve frontalier Oyapok. Il y a régulièrement, 36, 37 voir 38 degrés à l'ombre !
C'est comme chaque année le top de la grande saison sèche, l'époque où le soleil est le plus haut dans le ciel. Mais cette année il est vraiment brûlant. Cette sécheresse exceptionnelle qui affecte toute l'Amazonie et le plateau des Guyanes (mais aussi le reste de l'Amérique du Sud) est provoquée par 3 choses combinées : le réchauffement climatique, la déforestation et El Nino. Selon les experts, la déforestation est sans doute le facteur le plus important, le réchauffement et El Nino l'amplifient. Ils nous prédisent que c'est un avant goût de ce qui attend l'Amazonie dans les prochaines décennies, ces saisons sèches extrêmes pourraient devenir la norme et une partie de l'Amazonie se transformerait en gigantesque savane. Heureusement, je serai mort avant d'avoir vu cette horreur.
Au niveau du terrain, je me suis entêté à arroser tous les jours les gombos ce qui m'a permis de profiter d'une agréable prolongation. Mais il y a un moment que je n'arrose plus, ce serait absurde actuellement. Les 2 pieds de gombos ne sont plus que des candélabres desséchés et même les amarantes épinard, hyper résistantes à la sécheresse, sont en train de crever sans avoir eu le temps de mener leurs graines à la maturité.
Alors je me recentre sur tout ce qui est en pot et ça me prend beaucoup de temps tous les matins. Certains pot doivent être arrosés 2 fois par jour quand ce n'est pas trois (mon terrain est exactement dans l'axe est/ouest de la course du soleil et balayé par les alizés qui assèchent encore davantage). J'avais fait pas mal de plants de piments végétariens, j'en ai donné et il m'en reste 6, j'avais beau maintenir le substrat humide toute la journée, le soleil était en train de les tuer. J'ai du les mettre dans une situation ombragée sous le carbet. Idem pour 2 baccatum Cambuci que j'ai failli perdre. Après rempotage et mise à l'ombre, ils repartent bien et vont refleurir, je dis "re" car il y a eu une première vague de boutons bien formés mais aucune nouaison. Ce doit être comme les tomates, trop chaud pour féconder ! Cat, j'avais un Cattleya maxima en fleurs, normalement ça dure 3 semaines, là il a été fusillé en 10 jours par la chaleur malgré les bassinages.
Je m'inquiète pour mes deux citernes, l'une pour la cuisine et l'autre pour la salle de bains. Je vais monter sur les châteaux d'eau demain pour voir les niveaux.
Bon à part ça, si j'ose dire, voici les jolis perroquets qui venaient en petite bande de 4/5 tous les matins exploiter les Norantea. Ils prélevaient une bractée rouge pour en suçoter le nectar puis la jetaient et en prenaient une autre et ainsi de suite. Ca ne durait jamais longtemps, 2-3 minutes guère plus pour des questions de risque prédateur je suppose. Ils venaient toujours tôt, vers 6h30/6h45 avant la fournaise (le jour se lève à 6h15 actuellement) et ce n'était pas difficile de savoir qu'ils arrivaient grâce à leurs cris. Ce ne sont pas des oiseaux discrets. J'en profitais avec les jumelles sur la terrasse en prenant mon petit déj, un régal pour les yeux !
Maintenant que le Norantea n'a plus que quelques épis en fleur ils ne viennent plus sauf une fois dimanche dernier.
Ces perroquets font partie du groupe des Caiques. C'est l'espèce Caique à tête noire plus souvent appelée
Caique maipouri (prononcer ma - i - pouri). Le maipouri c'est le tapir en créole, plus gros animal terrestre d'Amérique tropicale. Par extension, tout ce qui est qualifié de "maipouri" fait allusion à la grosseur. Cette espèce est donc la plus grosse de tous les caiques. Donc voilà, photos du 5 au 12 septembre.