Les Tomos

Merci bien Heidi d'avoir récupéré cette photo que je n'arrivais pas à poster. Sauf que c'est l'arbre sur lequel j'ai implanté les 2 boutures de Renanthera. C'était donc la première photo de la série Renanthera sur mon suivi.
Le jeune Schefflera que j'ai choisi comme support pour cette orchidée.

Heu sur mon suivi qu'est-ce que je raconte on y est déjà. Non sur la série Renanthera que j"ai postée chez Cat69.

hé ben alors ? !!!!

Cette année je n'ai pas cultivé grand chose à cause des multiples voyages en métropole pour mon père. Mais j'ai pu quand même faire un petit peu : 2 pieds de gombo, 11 pieds d'amarante épinard, 4 spots d'ignames et niebe.

Avant la découverte/conquête/destruction des Amériques par les colons occidentaux, ce qu'on appelait "haricot" en Europe n'était pas notre haricot commun (Phaseolus vulgaris) rapporté par les premiers colons mais le haricot tropical : Vigna unguiculata. D'origine africaine subsaharienne, il s'était répandu depuis des siècles dans le bassin méditerrannéen mais pas au nord, trop exigeant en chaleur. Il a gagné aussi l'Asie du sud est.
Dans le sud on l'appelle banette, cornille ou encore Dolique. Moi je préfère utiliser son nom courant en Afrique : le niebe. C'est en Asie que fut sélectionnée sa variété à très long filets, la fameuse Dolique asperge, le Vigna unguiculata sesquipedalis. D'ailleurs, les asiatiques ne cultivent quasiment pas les autres formes prisées, selon les varitétés, en haricot vert, grains demi secs ou grains secs. Tout le monde connaît le fameux "pois yeux noirs" très populaire au sud des Etats Unis, c'est un niebe ! L'espèce a été introduite en Amérique par le trafic d'esclaves africains...

J'ai restructuré une butte où j'avais fait des ignames blancs il y a quelques années et laissée en jachère depuis. J'ai désherbé, aéré le sol et bien amendé (que de l'organique) et j'ai mis 4 spots d'ignames : 2 ignames blancs, un igname indien violet et un igname indien blanc. J'ai rajouté quelque temps plus tard 3 plant de niebe.
Ma souche est particulièe, elle est grimpante et extrêmement vigoureuse et se ramifie. Si on la cultive pour ses gousses, il faut absolument un tuteur grand et solide.
Cette souche a aussi l'avantage de résister aux nématodes (la sensibilité est un défaut de beaucoup de variétés). Elle dérive probablement de niebe de couverture qu'on laisse ramper pour couvrir le sol et fixer de l'azote car il en fixe beaucoup.
Le grain mûr est beige, la couleur "tan" des américains.

Je vais mettre quelques photos.

Voici la butte en saison des pluies à la fin janvier. La masse de verdure correspond au mélange de vignes d'ignames et de niebe. L'escabeau c'est pour récolter les gousses les plus hautes, un peu casse gueule mais bon...
On voit que le niebe est tellement vigoureux qu'il envoie des ramifications sur le sol que j'ai fini par laisser vivre leurs vies. Les petites fleurs blanches sont des touffes d'une décorative cultivée ici. Il y en avait une l'année dernière dans la butte à l'abandon. Avec tout le miam miam que j'ai mis, plein de graines ont germé et je les ai laissées.
Les fleurs sont très jolies et un peu parfumées. Mes photos tirent un peu trop sur le bleu, dans la réalité ça va plus sur le mauve. Elles sont très peu durables et fanées à midi. Très mellifères, elles attirent pas mal de monde.

à Madagascar, c'est aussi ce haricot qui est le principal (enfin, meilleur !) des repas
du coup, c'est ce que les associations donnaient pendant la sécheresse...


(sinon, à défaut d'autre chose, les gens mangeaient les "feuilles" de cactus... ce qui n'est pas suffisant pour la croissance des enfants !)

Les récoltes maintenant. On peut manger le grain en frais ou en sec. Je préfère en frais. Donc, durant les semaines de bonne production je passais tous les matins récolter les gousses prêtes pour le grain frais.
Dans le fouillis on loupe quelques gousses qui sèchent, je les mettais de côté pour les semences. A gauche en frais, à droite pour la semence.

Bon beh comme dab, photos verticales pourtant passées en 800 x 600, comme pour Cat69 il en veut pas ! Je n'essaye même pas de réduire davantage car je l'ai déjà fait pour d'autres photos et ça ne fonctionne pas Donc pas de photos des graines sèches, j'espère que je pourrai passer les autres photos...

Bon, y a plus qu'à prier pour la suite. Alors les grains frais maintenant. Remarquez ici 2 grains avec des marques sombres = piqûres de punaises, ces grains sont impitoyablement rejetés. Une récolte intéressante ce jour là : Le pochon au congèl qui se remplit progressivement. Au total j'ai eu de quoi en manger 5 fois, en accompagnement d'un riz ou d'un tubercule. Remplace aisément une viande, un poisson ou des oeufs car très riche en protéines. J'aime bien le goût, différent du haricot commun. Ca tient de la lentille et du pois un peu noisetté. Les peaux sont un peu épaisses mais ce n'est absolument pas pétogène ! Je faire en faire beaucoup plus l'an prochain. Là tout est en stand by car la saison sèche vient de commencer bien hard, il fait très chaud déjà et le soleil est violent. Le sol est déjà sec et en train de durcir. Travaux pour la prochaine saison à partir de début décembre.

Oui Heidi, ça ne m'étonne pas que ce soit important à Madagascar car c'est aussi très consommé en Afrique.
Mais là il s'agira de variétés naines ou demi naines avec des feuilles beaucoup plus tendres que ma variété géante à rames. Ce qui fait que les jeunes feuilles sont.t aussi consommées et vendues sur les marchés.

Tiens j'ai oublié un autre nom commun : mongette et mogette. Mais c'est source de confusion car dans l'Ouest, je pense à la zone Vendée Deux Sèvres par exemple, où j'avais ma famille maternelle, ils appellent le haricot commun "de la mogette".
Il y a aussi dolique mongette, là il n'y a pas d'ambiguïté et ça désigne les variétés naines à demi naines cultivées pour le haricot vert ou le grain sec.
C'est pour ça qu'avec toutes ces dénominations je m'en tiens au terme africain de niebe.

Je ne connaissais pas toutes ces origines et subtilités concernant les haricots, j'ai déjà une ou deux fois planter des doliques sans grand succès, avec tes explications je comprends mieux pourquoi.

Oui matou tes difficultés se comprennent sachant que Vigna unguiculata est bien plus exigeant en chaleur que Phaseolus vulgaris.

Pour la récolte chez moi, il s'est passé la même chose que les fois précédentes et particulièrement l'an dernier.
Quand ça monte en production, on a quand même du temps pour bien récolter. Rarement une petite piqûre de punaise comme sur la photo.
Et puis brutalement, presque du jour au lendemain, les punaises débarquent en nombre et au bout d'une semaine c'est fini on ne récolte plus rien.
Elles piquent tous les grains à un stade très précoce et même si on a une gousse qui apparaît bien formée quand on ouvre il n'y a plus que des petites ragougnasses complètement desséchés.
Ce ne sont pas des punaises larges et en forme de trapèze mais des punaises noires étroites et allongées. L'exubérance tropicale humide c'est celle de la végétation et aussi des insectes notamment les ravageurs. Il faut l'accepter si on cultive sans pesticides chimiques.