Les Tomos

Alors la sangria... Vaste sujet
Il n'y a pas une recette de la sangria, il y en a autant que de personnes qui la préparent, chacun fait ça à sa sauce, et qui suit est juste ma sauce à moi.

Quand je dis que je ne suis pas fan, il faut nuancer.
L'idée est largement répandue que comme on va monter le degré avec des alcools raides et qu'on va rajouter plein de trucs dedans, le vin n'a aucune importance, ils utilisent une horrible piquette, et y'a pas de mystère, on peut élever au rang d'axiome l'équation suivante
mauvais vin = mauvaise sangria

Et si c'est un bon vin, je l'apprécie davantage nature.

1°/ le vin
Donc puisqu'apparemment ce n'est pas une évidence pour tout le monde, la clé d'une bonne sangria, c'est un vin de bonne qualité. Pas un truc hors de prix, juste un vin agréable et un peu corsé (minimum 13°).
En général, je privilegie ceux à base de grenache, merlot ou pinot noir.
En Espagne, j'utilisais des Ribera del Duero, nettement supérieurs, à mon sens, aux Rioja, qui sont pourtant plus connus.

Comme je suis une gourmande curieuse, et que l'idée me démangeait, un jour, j'ai tenté... la sangria au vin blanc ! Eh ben, c'est pas mal du tout, et pour moi, c'est même meilleur qu'au vin rouge. L'idéal, c'est avec un blanc semi-sec, bien rond, un peu moelleux sans être trop doux.
Et détail qui a son importance quand on fait une sangria pour beaucoup de monde, donc en quantité, on trouve des blancs de ce type sensiblement moins chers que des rouges de qualité équivalente.
Faut juste oser...


2°/ les fruits
Des oranges, beaucoup et avec la peau (moi, je rajoutais aussi du zeste et des feuilles d'oranger), du citron (pas trop), des pêches (beaucoup, mais hélas, la saison est courte), pommes et poires.
Un peu de jus de litchis en conserve.

3°/ le sucre
De la cassonade, à volonté, faut goûter.

4°/ pour corser
Le roi de la sangria c'est le 43, un liquoreux espagnol à dominante d'agrumes et de vanille, qu'on trouve dans toutes les grandes surfaces en France. À défaut, du Cointreau.
Et puis de l'armagnac ou à défaut du cognac ou même du rhum (j'ai même vu des gens utiliser du gin ou de la vodka) Pour les quantités, c'est comme pour le sucre, c'est selon qu'on aime plus ou moins corsé, faut goûter.

5°/ les épices
bâtons de cannelle, gousses de vanille, une pincée de muscade, une de poivre, des fèves de cacao torréfiées concassées.

Bon, en fait, on met un peu ce qu'on veut...

Ce qui est important, c'est de la préparer au moins 24 heures à l'avance et de la remuer de temps en temps pour que les arômes des fruits et des épices aient bien le temps de se diffuser dans le vin.

Tout ça finit par faire une espèce de soupe d'aspect peu engageant, les morceaux de fruits ont pris une vilaine couleur, donc on filtre, et moi, je rajoutais toujours quelques morceaux d'orange et de citron bien frais et bien propres pour la déco.

Au moment de servir, on peut ajouter de la limonade, mais dans ce cas, il faut bien la corser en alcool et en fruits, car la limonade va faire tomber le degré et diluer les arômes. Au pire, on peut toujours rattraper le degré au dernier moment avec une rasade d'armagnac, mais attention, quand on commence comme ça... on trouve ensuite que ça manque d'autre chose, qu'on rajoute aussi en catastrophe, et ainsi de suite jusqu'a bousiller tout l'équilibre de sa sangria (eh oui, c'est du vécu, et pas qu'une fois)

Et pour les fèves de caco, je suis allée voir sur le net, et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça n'a rien d'une denrée rare. Il y a des dizines d'offres, pour des fèves entières ou du grué.
Dans le commerce traditionnel, par contre, je ne sais pas où on peut en trouver. Peut-être dans des épiceries fines ou chez des chocolatiers.

Anne a écrit : ↑23 juin 2023, 12:59 ... y'a pas de mystère, on peut élever au rang d'axiome l'équation suivante
mauvais vin = mauvaise sangria

Je suis bien d'accord avec ça !
Dans mon cas, je l'ai déjà dit du lambrusco amabile, c'est un vin rouge pétillant (on en trouve quelques uns en Italie) qui n'est pas hors de prix et c'est déjà un bon vin; tandis que pour les fruits en plus des oranges je ne met pas de pommes ni de poires mais des fruits rouges : fraises et framboises.
Et prochainement je testerai les fèves de cacao !

Alain, comment fais-tu pour préparer ta sangria ?
Est-ce que tu mets tes fruits à macérer avec tous les autres ingrédients sauf le vin, que tu ajoutes au dernier moment ?
Parce que sinon, je ne vois pas comment tu te débrouilles pour que les bulles ne se fassent pas la malle... (ou alors, tu as un secret, et tu es un cachottier).

Le lambrusco, je connais, j'ai eu plusieurs fois l'occasion d'y goûter, et c'est vrai qu'il se laisse boire, ça me semble un bon choix pour une sangria à bulles.

Pour les fruits, et pourquoi pas des fruits rouges ?
En fait, on peut mettre tout ce qu'on veut.

En Espagne, où on vous met d'office un verre de sangria dans les mains dès que vous arrivez dans une soirée, une paella ou une fête, en 12 ans, (et pas mal de fêtes) on ne m'a jamais servi deux fois la même.
Néanmoins, deux exceptions (à mon goût), jamais de melon ni d'ananas, je trouve que ça donne un mauvais goût. Mais je suis certaine qu'il y a plein de gens qui adorent.
Pareil por la menthe fraîche. Y'en a qui en mettent dans leur sangria, et pour moi, c'est beurk.

Pour les alcools et les épices, c'est pareil, c'est chacun à son idée.

En fait, la recette de la sangria tient en deux lignes, du vin rehaussé en degrés par un alcool fort, et légèrement sucré dans lequel on met des fruits et des épices à macérer..

Qu'on puisse y mettre ce qu'on veut ne veut pas pour autant dire n'importe quoi, et on m'en a servi plus d'une redoutable, insipide, voire carrément dégueu...
Quand je dis que je ne cours pas après la sangria, c'est que j'ai bonnes raisons et de mauvais souvenirs. Ça dépend qui l'a faite.

La sangria à base de vin pétillant me rappelle la marquisette, aussi populaire et consommée que la sangria dans les fêtes de village du sud, sud-est de la France. Là aussi, pas de recette précise, c'est chacun à sa sauce...

Anne a écrit : ↑23 juin 2023, 18:17 En Espagne, où on vous met d'office un verre de sangria dans les mains dès que vous arrivez dans une soirée, une paella ou une fête, en 12 ans, (et pas mal de fêtes) on ne m'a jamais servi deux fois la même.

Je confirme, pour aller régulièrement en Andalousie d'où est originaire mon amie, chacun fait la sangria à sa sauce, et je trouve que c'est plutôt sympa, c'est une découverte à chaque fois.
Je ne me suis jamais penché sur la question, mais c'est à douter qu'il y ait réellement une recette "officielle".
Ca me rappelle, dans une moindre mesure, mes quelques années passées à Pau, et mes dégustations de Garbure ( Je suis fan de ce plat! ) où c'était pareil, à part le choux, c'était à chaque fois différent...
Certains plats ou boissons sont relativement codifiés, d'autres ont une base et après c'est au bon vouloir.

Pour revenir au chocolat , je vois bien ce que vous voulez dire, c'est un exhausteur de goût. Je connais. Deux autres substances dans cette catégorie, une bien connue pour ça : le beurre, le slogan " avec du beurre tout est meilleur" n'est vraiment pas usurpé pour moi, l'autre est bien moins connu dans ce rôle mais très performant, c'est le yuzu. Une cuillère à café de jus de yuzu dans un bouillon quelconque, et il est vraiment upgradé: on ne sent pas son goût mais tout prend du relief et se relie en même temps.
Pour la sangria j'aime bien ça mais n'en fais pas ,pas l'habitude, depuis que je suis en Champagne je fais de la soupe champenoise. Je ne connaissais pas avant. Du champagne, du Cointreau, du jus de citron et du sucre de canne. Ça se boit très facilement et comme souvent ce genre de mélange c'est assez traître

Voilà, un exhausteur de goût, c'est exactement ça !

Le yuzu, à ma grande honte, jamais utilisé..

Le beurre, yes ! Et plus généralement la matière grasse. Je me souviens d'avoir vu, dans une émission télé, Cyril Lignac qui préparait une soupe, vider une brique entière d'un litre de crème fraîche dedans, et claironnant devant l'air atterré de ses co-invités, "Quoi ? Le gras, c'est le goût !".

Pour moi, le premier des exhausteurs de goût, et de loin, c'est le sel. J'aime encore mieux les pâtes sans beurre que sans sel.
Y'a quelques mois, la boulangère s'est trompée, et m'a filé une baguette sans sel au lieu d'une baguette normale. Je ne m'y attendais pas, et à la première bouchée, pouah !

La cuisine sans sel, c'est vraiment une purge.

Une des choses que j'aime le plus manger au monde, c'est une belle tomate, tout juste cueillie et tiède de soleil, les pieds dans l'herbe, et je ne risque pas d'oublier la salière quand je vais faire mon tour au potager, parce que la pointe de sel, ça change tout !

Mon médecin est anti produits light.
Pour lui le sucre est le véritable ennemi (et il a raison), et un yaourt non allégé est bien plus agréable à consommer.

Les bonnes graisses/huiles, c'est indispensable et tous les jours.

Pour ceux qui connaissent kaamelott... "le gras c'est la vie"

Maintenant Anne tu as raison. Le sel est tellement indispensable en cuisine (j'ose pas imaginer le goût de cette baguette).

+1

Aimons le gras (sans exagérer), fuyons le sucre (avec courage) !

Le sel tu peux le "remplacer" par des épices, par contre dans le pain c’est compliqué !
Lors de ma première grossesse j’étais au régime sans sel stricte, heureusement mon fils est arrivé beaucoup plus tôt et en bonne santé ! Et moi j'ai repris un peu le sel...