Mdr, pour les piscines c'est très judicieux !
Tu sembles dans une région bien sympathique niveau culture et marché, dans mon bourg il y a 4 stand: un qui vends des tabliers à petites fleurs et des gaines, un qui revends des caisses de légumes bas de gamme directement de Rungis, un boucher ce qui ne m'intéresse pas et un minuscule stand de produits asiatiques. Autant te dire qu'en 4 ans je n'y suis allée qu'une fois- et je n'ai pas trouvé ce que je voulais. À Troyes ( 1 grosse heure de voiture allé/retour plus se garer), c'est un autre genre, que de gros stands en intérieur d'un très beau bâtiment, avec des commerçants bien achalandés en produits hauts de gamme... Et hors de prix .pas un producteur. Pas du tout pour moi.
Il y a un jour dans la semaine où ils y a des producteurs dehors je suis tombée dessus une fois c'était pas mal mais je ne sais jamais quand c'est et trop loin pour ce que j'aurais à acheter!
Donc plus de marché.
Et le type de producteurs dont tu parles, j'en. Connaissais à Auxerre, c'était super! Mais ici, que pouic.
Par ailleurs Je fais mon potager pas seulement pour des raison gastronomiques, mais pour beaucoup d'autres et je qualifierais la première de ... politique. Pas si bête ton téléphone a rizkatum
Ou si tu préfères écologiques. Philosophiques aussi. Et même si souvent il faut que je me botte les fesses pour sortir, heureusement qu'il t'a ça pour m'obliger à me bouger ... Et puis finalement je ne me sens jamais aussi bien que quand j'ai fini ce qui m'apparaissait comme une affreuse corvées, qui s'est généralement avéré moins difficile et moins désagréable que prévu. Et puis parfois il y a une merveilleuse odeur, ou un groupe de chionodoxa/percé neige / jonquilles au printemps, ou un piaf pas sauvage, enfin quelque chose qui me serre le coeur en me rappelant des sensations d'enfance , de cet âge où les sensations sont si fortes. Et ça fait du bien.
Tu prêches à une convaincue, Cat, j'ai toujours été persuadée qu'avec un potager, ce n'est pas que son estomac qu'on nourrit.
Je regrette d'autant plus de ne pas avoir le courage de m'y consacrer que mes racines paysannes (et j'ai dit paysannes, hein, pas agricultrices) me rappellent chaque jour que je vis sur les terres de mon grand-père. Des terres qu'il a acquises il y a 70 ans, arrivé à un âge déjà mûr pour l'époque, et où il s'est cassé le dos jour après jour, à planter 34 hectares de vigne, seul avec son cheval. Je me sens toute petite, bien paresseuse, et vaguement honteuse chaque fois que j'y pense.
Après, il n'y a pas que la flemme. Il y a qu'on ne peut pas tout faire, et que mon grand bonheur, ce sont les bestioles. Mes priorités vont à l'animal plutôt qu'au végétal, je n'ai pas envie de rogner l'espace que je peux leur offrir. J'ai vaguement clôturé un petit espace où faire pousser quelques plants de tomate que j'ai pompeusement baptisé "potager" et où je n'ai pas la place de faire pousser grand chose d'autre.
En temps, travail, corvées, soucis, énergie et argent, ma ménagerie mobilise déjà une bonne partie de mes possibilités.
Et ce d'autant plus que je suis affligée d'un démon "créateur" qui me laisse peu de répit. Il faut que je fabrique des choses. Argile, corde, carton, bouts de ficelle, bouteilles, cailloux, morceaux de bois, vieux papiers, je passe une bonne partie de mes jours et de mes nuits à bidouiller tout ça pour en faire tout et n'importe quoi, de l'utilitaire, du décoratif, du ?. Et Dieu sait que c'est chronophage, énergivore, et envahissant à tous les sens du terme.
Alors, c'est vrai que le jardin, je néglige. J'ai la chance d'avoir quelques très grands, très beaux et très vieux arbres dont certains offraient déjà une grande belle ombre sous la Révolution. D'autres les ont plantés bien avant moi qui ne sauront jamais à quel point je leur en sais gré. Ce sont mes patriarches.
Quand j'ai décidé de restaurer une ancienne grange du domaine pour en faire ma maison, tout était dans un tel état, que j'ai fait abattre un pan de mur afin de pouvoir y faire entrer un bulldozer pour déblayer. Les patriarches, c'etait très personnel, entre eux et moi, et c'est seule que j'ai voulu m'y coller. Des semaines où je me suis acharnée à virer des mètres carrés et des mètres carrés de m... diverses accumulées autour, puis ça a été le corps à corps avec des kilomètres de lianes de ronces, de lierre et de chèvrefeuille sauvage grosses comme mon poignet. J'y ai transformé 17 paires de gros gants de jardin en cuir epais en charpie, Fallait être enragée, avoir le feu sacré et je me demande encore comment j'en suis venue à bout, mais je devais bien ça aux arbres de mon enfance.
La nature est généreuse, mais on a beau vouloir la déranger le moins possible, il y a toujours une branche qui a poussé à couper parce qu'elle déplace des tuiles au moindre coup de vent, une clôture à débarrasser du chèvrefeuille sauvage qui l'a envahie et la fait ployer sous son poids, des ronces à zigouiller, du lierre parti à l'assaut des arbres à arracher.. (s...perie de lierre qui envahit tout, mais refuse obstinément de pousser là où je voudrais pour couvrir un mur peu esthétique).
Cette année, il faut que je m'attaque à l'élaguage des deux monstrueux figuiers, et ça m'epuise rien que d'y penser...
On a beau ne pas être fan de jardinage, assurer le strict minimum représente déjà un sacré boulot, alors le potager.... Heureusement, j'ai eu le coup de bol de faire la connaissance de mes papys providentiels grâce auxquels je peux me régaler sans lever le petit doigt.
En plus, ils sont adorables et émouvants, ils sont fiers comme tout qu'une "jeunesse" comme moi s'interesse à leurs légumes, ils me racontent les bons et moins bons moments de leur vie en cueillant mes emplettes, et c'est l'ingrédient magique qui sublime la carotte, l'aubergine ou le chou que je prépare ou que je déguste.
Cat69 a écrit : ↑14 déc. 2021, 16:38
Par ailleurs Je fais mon potager pas seulement pour des raison gastronomiques, mais pour beaucoup d'autres et je qualifierais la première de ... politique.
Pierre Rabhi: "Cultiver son jardin ou s'adonner à n'importe quelle activité créatrice d'autonomie sera considéré comme un acte politique, un acte de légitime résistance à la dépendance et à l'asservissement de la personne humaine."
Tout ce qui vise à une plus grande autonomie j'imagine, mais dans le cas du jardin il y a aussi l'apport , si minime soit il, que l'on fait au monde:
En prenant soin de son petit bout de terre et le laissant plus riche et plus fertile qu'on ne l'a trouvé, ça c'est pour le dessous
en laissant de nombreuses plantes que l'on n'a pas désirées mais qui ne vont pas vraiment nuirent à nos récoltes, parce qu'il faut bien qu'elles poussent quelque part, et pour toute la faune micro ou macroscopique qu'elles abritent ou nourrissent,
pour les ressources qu'apportent les plantes qui poussent sur notre bout de terrain enfin, à la faune - insectes, oiseaux, batraciens etc...
Bien sûr avec 1500 M3 on peut dire que cela ne compte pas mais il y a de très nombreuses vies qui en dépendent et pour qui ça compte! Et puis c'est bien connu, les petits ruisseaux...
Au fait calendula et Lili vous m'avez demandé ce que l'on faisait du mellilot, Lili je sais que tu n'as pas de place d'où les suggestions que je t'ai faites, calendula je ne sais pas, si tu as une zone un peu sauvage, tu peux y jeter les graines. Je trouve cette plante précieuse parce qu'elle a des racines très puissantes, profondes, qui améliorent la structure du sol, d'autant qu'en bonne fabacées elle fixe l'azote de l'air. Elle fleuri en plein été , période de disette pour les insectes butineurs, et donne son pollen de qualité et son nectar même en cas de sécheresse. Sa floraison est très longue. Elle est très riche en coumarine, ce qui lui donne un parfum doucement sucré très agréable, par exemple en été après une pluie. Cela confère aussi un goût agréable aux fleurs en infusion, mais attention, la coumarine est un très puissant fluidifiant sanguin, contre indiquée si l'on prends des fluidifiants!
Comme c'est une bisannuelle on peut assez facilement s'en débarrasser si elle devient trop présente, même si elle se naturalisé très facilement. Elle fleuri quasi uniquement la deuxième année, et est très difficile à arracher cette deuxième année. Coupée à ras elle repousse plusieurs fois, comme la luzerne dont elle est proche.
Elle donne un excellent miel en monofloral , avec un goût vanillé. Malheureusement aussi rare que les champs de mellilot !
Oui c'est vrai qu'il y a toute une approche proche de la nature au jardinage.
J'aime les jardins un peu sauvages justement et j'ai mis des hôtels à insectes un peu partout les abeilles semblent apprécier.
Merci Lydie !
Quelle bonne idée ce recyclage des épluchures !
Et qui plus est, même en cette saison, un velouté d'asperges froid, ça me parle bien...
Ça ne vient pas forcément à l'esprit mais il n'y a pas que le gazpacho andalou et beaucoup de soupes sont extra servies froides.
Enfin, pas les soupes épaisses et roboratives qui tiennent au corps, mais les soupes fluides et légères, notamment les veloutés de légumes.
Ça me rapelle que ça fait bien longtemps que je n'ai plus fait un velouté de courgettes que je sers glacé en été et qui a toujours beaucoup de succès. Il faut que je ressorte la recette...