Cet article vise à présenter une synthèse de nos expériences et pratiques en matière de greffe de tomates et aubergines.
| Contrairement à ce que l'on trouve trop souvent sur Internet, la greffe de piments/poivrons sur les porte-greffes pour tomates et aubergines ne fonctionne pas! Les capsicums ne se greffent que sur eux-mêmes! |
Le regroupement de tomates et aubergines s'explique parce que ce sont les mêmes PG (porte-greffes) qui peuvent être utilisés et que les techniques et méthodes de greffe sont identiques.
Dans la suite de document chaque aspect de la greffe sera présenté en détail, soit dans un chapitre ou sous-chapitre, soit dans une page liée.
La greffe ne modifie en rien le patrimoine génétique de la variété de la plante greffée.
En dehors du nombre et de la taille moyenne des fruits, ceux-ci sont absolument conformes à la variété du plant. En particulier il n'y a aucun problème pour recueillir les graines d'un fruit d'une plante greffée.
Les bénéfices attendus de la greffe de solanacées sont de deux ordres : une meilleure résistance et/ou un gain de productivité.
La page suivante présente les raisons de greffer tomates et aubergines : ⇒ Pourquoi greffer
Quels porte-greffes répondent aux besoins identifiés dans le “pourquoi” ?
Les questions concernant les résistance des PG commerciaux ou non et la compatibilité entre PG et cultivars (sous l'aspect vigueur végétative et ou générative) sont abordées dans la page : ⇒ Quel porte-greffe
Il existe de nombreuses 'méthodes de greffe
' applicables au tomates et aux aubergines (japonaise, en fente, par approche, “au cure-dent”, …).
Même si actuellement la greffe japonaise est de loin la plus pratiquée, la page suivante présente ces méthodes : ⇒ Méthodes de greffe. On y trouvera, après une présentation de ce qui est commun au différentes méthodes, une description rapide de chacune d'elle, à l'exception de la greffe japonaise décrite plus en détail (voir ⇒ Greffe japonaise en texte et en photo-reportage).
Une page spécifique traite du ⇒ Confinement post greffe.
Todo | pages à créer avec i) synthèse d’études universitaires et associations et ii) résultats des Tomos Retours d'expérience |
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La greffe sur ces boutures interviendra à environ G+17 (ie. environ 17 jours après le greffe et donc la bouture de la tête)
Les conditions qui permettent au moins 85% (et souvent plus) de réussite des boutures (pendant environ 10 jours après le bouturage) sont les suivantes :
Les principaux jalons calendaires sont
Spg | date de semis des PG |
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Sc | date de semis des cultivars pour greffons |
G | date de la greffe |
C | date de la sortie de confinement |
P | date de la plantation des plants greffés |
La planification doit se faire à partir de la date visée pour la plantation des plants greffés, en estimant la durée de chacune des étapes permettant de passer d'un jalon au suivant.
Ce qui est important pour établir le calendrier prévisionnel c'est d'avoir une bonne 'estimation de la durée des étapes
'.
Ces durées varient en fonction des conditions de culture de chaque jardinier greffeur, de la méthode de greffe utilisée et des variétés cultivées.. C'est au greffeur que revient la responsabilité, en se fondant sur son expérience, d'estimer la durée des différentes étapes.
Le tableau suivant donne des plages de valeurs moyennes pour la greffe japonaise et quelques variétés connues de PG.
étape | de … à … | … | durée | commentaire |
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1a | de Spg à G | selon le PG | pour que le PG atteigne la taille voulue | |
Groundforce | 18 à 26 jours | avec ou sans pouponnière | ||
Arnold | 21 à 29 jours | avec ou sans pouponnière | ||
Brigeor | 27 à 35 jours | avec ou sans pouponnière | ||
1b | de Sc à G | selon l'espèce | pour que le cultivar greffon atteigne la taille voulue | |
tomate | de 21 à 29 jours | avec ou sans pouponnière | ||
aubergine | de 31 à 39 jours | avec ou sans pouponnière | ||
2 | de G à C | 8 à 10 jours | ||
3 | de C à P | de 30 à 45 jours | c'est à ce stade que le jardinier à le plus de souplesse |
Deux exemples permettront de mieux illustrer la chose.
Exemple 1 : Le greffeur 1, utilise le PG Arnold, pour greffer des aubergines qu'il veut mettre en terre sous serre vers le 20 Avril ; il ne dispose pas de pouponnière. Son rétro planning sera donc
Jalon | date | Commentaire |
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P | 20 avril 2015 | |
C | 15 mars 2015 | plants en serre 35 jours après sortie de confinement |
G | 5 mars 2015 | 10 jours de confinement |
Spg | 5 février 2015 | 28 jours, sans pouponnière |
Sc | 26 janvier 2015 | 38 jours, sans pouponnière |
Exemple 2 : Le greffeur 2, utilise le PG Brigéor, pour greffer des tomates qu'il veut mettre en terre vers le 15 mai ; il dispose d'une pouponnière. Son rétro planning sera donc
Jalon | date | Commentaire |
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P | 15 mai 2015 | |
C | 10 avril 2015 | plants en serre 35 jours après sortie de confinement |
G | 31 mars 2015 | 10 jours de confinement |
Spg | 4 mars 2015 | 27 jours, avec pouponnière |
Sc | 10 mars 2015 | 21 jours, sans pouponnière |
Pour les tomates et aubergines en fonction de la vitesse de germination d'un PG donné
| Ce qui suit n'est valable que si le nombre de plants à greffer est suffisant (typiquement au delà de la vingtaine). |
Supposons que la planification indique que l'on doit semer Np graines de PG à la date Sp et Mc graines de cultivars à la date Sc, pour une date de greffe en méthode japonaise prévue à la date G.
Pour prendre en compte les disparités de vitesse de germination et première croissance, tant des PG que des cultivars pour greffons, une bonne pratique consiste à répartir les semis prévus à une date T, en 3 fois.
Il est alors conseillé de semer avec le calendrier suivant
Les greffes interviendront alors également en trois fois aux dates suivantes
La seule contrainte est de disposer de 2 enceintes de confinement. Deux enceintes suffisent puisque pour la troisième séance de greffe à G+5, la première enceinte sera justement libérée ce jour là.
| Ce qui suit permet d'estimer le nombre de graines de cultivar à semer pour être à peu près certain de disposer au moment de la greffe, du nombre suffisant de greffons pour utiliser les PG disponibles. On peut très bien se passer de ces calculs et semant beaucoup plus (par exemple 50%) de graines de cultivars pour greffons que de graines de PG. |
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En partant du nombre souhaité de plants greffés il convient de prendre en compte à la fois le taux d'échec de germination et et le taux d'échec des greffes.
Le taux d'échec des greffes est une donnée très variable qui dépend principalement du greffeur (son expérience et son équipement de confinement). Pour des greffeurs débutants, le taux d'échec peut atteindre 50%, alors que pour des greffeurs confirmés il sera le plus souvent en dessous de 15% pour les tomates et de 25% pour les aubergines.
Pour les débutants il est recommandé de “se faire la main” avec une petite campagne de greffe avec un nombre réduit (typiquement 5 à 10) de greffes, car rien de tel que les erreurs pour apprendre.
En fonction du nombre de greffes tentées Ng, et de la connaissance de ce taux d'échec, l'estimation du nombre de plants greffables qui seront obtenus est facile : ce sera Ng * (1-Eg). Par exemple un greffeur confirmé, pour '40
' greffes peut s'attendre à en réussir en moyenne '34
' <small> -40*(1-0,15)-</small>
Par taux d'échec échec des semis on entend l'addition du taux de non germination et celui des plantules mal-formées ou rachitiques qu'il faudra éliminer.
Le taux de germination des cultivars pour greffon dépend de la variété et de l'age des graines ou de leur condition de conservation. Si ce taux d'échec est connu, cela permet de calculer le nombre minimal de graines à semer, pour avoir de bonnes chances de disposer pour la greffe du nombre de greffons voulus. Par exemple en visant 9 greffons, avec un taux d'échec estimé de 25 %, il est prudent de semer au mininum 9 / (1-0,25) = 12 graines. il est même sage par sécurité d'ajouter 1 ou 2 graines supplémentaires.
Comme ces semences n'ont rien coûté (récolte de graines d'une année précédente ou échange) ou peu (achat) il est même sage par sécurité d'ajouter 1 ou 2 ou 3 graines supplémentaires. Au pire on disposera de pieds francs surnuméraires que l'on pourra planter pour les comparer aux pieds greffés, ou en faire cadeau à ses amis, voisins…
Avec un peu d'expérience on connait assez bien, pour chaque PG, le ratio de plants greffables obtenus à partir du nombre de graines semées. Pour la majorité des PG ce taux est en général supérieur à 80%, mais pour certains il peut être moins fort ; il est important de se renseigner à ce sujet. Par exemple avec 15 % d'échec pour Arnold, on sait que l'on obtiendra, pour 100 graines semées, en moyenne 85 = 100 * (1-0,15) plants greffables.
Données de départ
Calculs
Au final, je peux espérer en moyenne, obtenir
Cela peut sembler un peu faible en regard des 50 gaines de PG semées, mais i) c'est la réalité , ii) n'oublions pas que si l'on a bouturé les têtes de PG au moment de la greffe on va disposer, sans autre semis de PG, en moyenne de 50*(1-0,15) de 37 nouveaux PG qui seront greffables environ 18 à 20 jours après les premiers.
Si l'on pris soin de semer en temps voulu des cultivars greffons (ou la récupération de gourmands de pieds étêtés pour les tomates) on pourra de nouveau pratiquer 37 greffes, qui, avec le même taux d'échec peuvent nous donner par exemple 16 plants greffés de tomates et 10 plants d'aubergines.
A la sortie, même avec un taux d'échec non négligeable, avec les 50 graines de PG semées, il est très facile d'obtenir 36 pieds greffés de tomates et 21 pieds greffés d'aubergine, au total plus que les 50 graines initiales.
Version initiale par | Papo4334 | Sur le wiki de Tomodori | février 2016 |
Version actuelle par | Papo4334 | Document revu et complété pour Les-Tomos | janvier 2019 |
Discussions sur ce document → | Sujet dédié du forum Les-Tomos |
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