Quel porte-greffe

Le choix d'un porte-greffe doit se faire en fonction des attentes du jardinier (puissance végétative et/ou générative; résistance à une ou quelques “maladies” spécifiques). En théorie, ce choix devrait être précisé pour chaque variété de cultivar par le niveau d'adéquation entre le PG et la variété qui servira de greffon.

Parmi les PG envisageables, on peut distinguer entre les PG “naturels” et les PG commerciaux qui sont tous (ou presque) des PG inter-spécifiques et des hybrides F1.

Il est tentant et les résultats sont parfois positifs d'utiliser des variétés ayant démontré une grande vigueur et/ou une résistance naturelle à diverses “maladies”. En dehors de quelques expériences intéressantes mais isolées (comme celle consistant, pour des tomates, à utiliser comme PG des variétés de Pomme de Terre connue pour leur résistance au mildiou comme par exemple Sarpo Mira ou Sarpo Axona), le principal PG “naturel” utilisé est la variété de tomate “petit-moineau” (ou encore Red Currant ou Matt's Wild Cherry qui seraient des “cousines” de petit-moineau) qui serait resté proche des premières tomates sauvages.

Petit moineau (Lycopersicon pimpinellifolium ou solanum pimpinellifolium) est une variété de tomate sauvage (comprendre cousin proche des tomates qui sont des Solanum lycopersicum) -donnant des tomates groseilles à peau un peu épaisse et au gout correct- d'une vigueur impressionnante (il est sage de prévoir une “cage” comme système de tuteur) et naturellement résistante à nombre de maladies (lesquelles précisément : je n'ai pas trouvé d'information fiable à ce sujet).
Certains PG commerciaux sont des hybrides avec une “ascendance” (partielle) solanum pimpinellifolium.

Les résultats semblent assez concluants, mais je n'ai pas trouvé de résultats détaillés et surtout de résultats comparatifs permettant de comparer des plants greffés sur solanum pimpinellifolium, avec des pieds francs et des plants-greffés sur des PG F1 du commerce.

ATTENTION	il circule, sous le nom de “petit-moineau”, une autre variété de tomate cerise qui n'est pas solanum pimpinellifolium. Le véritable solanum pimpinellifolium porte systématiquement des grappes de 7 fruits plutôt petits (de taille groseille plutôt que cerise).

Il existe sur la marché quelques dizaines de PG commerciaux qui sont tous des hybrides F1. Savoir quelles sont les variétés parentes de ces hybrides relève du secret industriel, il est donc impossible d'obtenir des informations précises et fiables à ce sujet. Il semblerait que beaucoup de ces PG soient issus de croisements avec des variétés sauvages (comme notamment Lycopersicon pimpinellifolium ou encore plus souvent Solanum habrochaites aussi connu sous le nom de Lycopersicon hirsutum) ou proches.

les principaux PG utilisés par la communauté “Les-Tomos” et pour lesquels on retrouve des retours d'expérience dans le forum sont Brigéor, Grounforce, Arnold, Aegis, SuperPro, Protector.

A FAIRE	Liste à enrichir au fur et à mesure de nos expériences…

(ce qui est différent de “incompatibilité”)

• Un PG peut/vise à compenser certaines “faiblesses” d'un cultivar donné mais il convient de rester dans des limites raisonnables :
• Un PG trop puissant peut donner de mauvais résultats sur un cultivar naturellement chétif.
• Certains cultivars apprécieront plus un PG orienté génératif et que végétatif et réciproquement.

En pratique ce critère d'adéquation PG / cultivar paraît hors de portée de la majorité des jardiniers amateurs, car ces derniers ne sont pas en mesure de faire des tests comparatif entre les PG pour chacune des variétés qu'il va cultiver (ces tests d'adéquation devraient se faire sur plusieurs plants et au moins 2 ou 3 ans).

La seule solution -partielle- réside dans le partage des retours d'expérience, permettant principalement d'être mis en garde contre les éventuelles incompatibilités flagrantes entre certains PG et certains cultivars.

On rencontre souvent dans la littérature, le conseil suivant pour ceux qui ne peuvent pas faire de rotation de culture et recourent à des PG pour se prémunir des “maladies” du sol, qui tôt ou tard finissent par s'installer dans leur terrain :

Changer de porte-greffe après quelques années (typiquement de 2 à 4).

La raison qui en est donnée est que, avec le temps, bactéries et/ou virus vont développer des mutations leur permettant de passer outre les défenses du PG. Le changement de PG empêcherait donc cette évolution contraire aux objectifs du jardinier greffeur. Cette explication rationnelle est plausible, mais il reste difficile de faire la part des choses entre la réalité et la tendance des semenciers à inciter à passer à leurs nouveaux PG.

MAJ mars 2019 :

ATTENTION: une majorité des greffeurs qui utilisent comme PG soit une variété de l'espèce solanum habrochaites, soit un PG F1 à ascendance “solanum habrochaites” (Arnold en est un exemple mais aussi une majorité des PG commerciaux) sous éclairage LED ont constaté un désordre grave de type intumescence (souvent appelé “pustule” ou “oedème” dans les suivis). Voir intumescence dans le Tomowiki.

Le constat quasi général est que un ajout dans l'éclairage d'une proportion significative (~15%) de lumière très froide (soit des LED bleu royal -455 nm, soit encore des LEDs blanc très très froid (-entre 12500K et 20000K), soit encore mieux l'ajout d'une ampoule/CFL UV) permet d'éviter ce désordre (ou “a minima” le réduire très fortement).

RECOMMANDATION	Il est plus que recommandé pour les PG à ascendance “habrochaites” sous LED de prévoir d'ajouter au spectre des lumières très très froides (>=15000K) ou, mieux, une source d'UV

La cible commerciale des semenciers producteurs de semences de PG est celle des professionnels de la culture qui les achètent par milliers voire centaines de milliers. Il semble en outre que la vente de plants-greffés soient un négoce très rentable (plants vendus 2 à 5 fois plus chers que les pieds francs correspondants alors qu'on peut estimer le surcoût entre 30 et 50% !) qui n'incite pas les producteurs de PG à mécontenter leurs gros clients en rendant les PG facilement accessibles aux petits jardiniers amateurs.

Le constat est que les semences de PG sont le plus souvent vendues en très grosses quantité (typiquement par lot de 1 000 ou plus) ou alors, lorsque parfois elles le sont en petites quantités, c'est le plus souvent à des prix prohibitifs.

A titre d'exemple alors que notre groupe de greffeurs avait prévu d'acheter fin 2014 environ 2000 graines de Arnold (comme l'année précédente) nous avons été prévenu en décembre que dorénavant la commande minimale pour ce PG était passée à 10 000 graines .

Cela a conduit les greffeurs amateurs à se regrouper pour leur permettre d'acquérir ces PG à des prix raisonnables. C'est ce qui se passe au sein de communautés comme celle des Tomos qui chaque année organise une commande groupée d'une ou deux variétés de PG (par exemple Brigéor et Aligator en 2013, Arnold en 2014, Protector et Superpro F1 en 2015, etc…).

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