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Manque ou excès d'eau
! | Encore en chantier |
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asphyxie des racines
Ça a l'air tout simple: les feuilles de mes tomates pendouillent lamentablement, donc elles ont soif! Il faut que j'arrose… Mais non!
Beaucoup de débutants ont noyé leurs plants et leurs tomates en pots en raisonnant de cette façon. Le feuillage mou et pendouillant peut être le signe de plusieurs problèmes, et même indiquer non pas un manque d'eau, mais au contraire un excès.
Et je ne mentionne pas les pauvres cœur de bœuf et autres variétés au feuillage pleureur, naturellement fin et retombant, qui ont toujours l'air d'avoir soif et qu'on a tendance à trop arroser!
Symptômes:
Les symptômes de l'excès d'eau comme du manque d'eau se ressemblent beaucoup. Notons que ces mêmes symptômes peuvent aussi être indicateurs de maladie: Le flétrissement peut être un signe de soif ou d'asphyxie, mais aussi dû à des champignons, des bactéries, des nématodes, tout ce qui peut empêcher la circulation de sève des racines au bout des rameaux
Les tomates en manque d'eau se repèrent à un feuillage mou, pendant, mais vert. Un arrosage et la plante se redresse, tout rentre dans l'ordre.
Un paillage épais, surtout lors de fortes chaleurs, permet de conserver l'humidité du sol le plus longtemps possible.
Par contre ce même feuillage pendant et des feuilles inférieures qui jaunissent indiqueront un manque d'oxygène et une asphyxie des racines, donc un excès d'humidité.
Les feuilles de l'apex pâlissent, bouclent ou frisent, puis jaunissent et flétrissent
Dans ce cas arroser encore aggravera les choses, la plante s'affaissera encore plus, les pointes et marges des feuilles commenceront à brunir, se nécroser, puis noircir. Finalement la tige à la base va se ramollir, signe de pourrissement des racines, puis s'affaisser.
Les feuilles enroulées en tube sont une réaction de la plante au manque d'eau, bien sûr, mais paradoxalement elles peuvent aussi indiquer un excès d'eau, dans les deux cas elles apparaissent lors de fortes chaleurs. Dans le 1er cas elles se recroquevillent pour limiter l'évaporation au maximum, dans le second cas les racines asphyxiées n'arrivent plus à alimenter la masse foliaire et les feuilles durcissent et s'enroulent.
Comprendre:
La transpiration des feuilles est le moteur qui assure la montée de la sève brute du sol vers le haut de la plante. Elle est conditionnée par des différences de pression osmotique, liées aux concentrations en potassium des cellules.
Plus la transpiration est importante et plus le flux de sève est rapide et l'absorption d'eau du sol augmente.
Ce mécanisme de circulation de la sève est totalement perturbé en cas de stress hydrique (manque d'eau) où la plante est obligée de fermer ses stomates pour conserver son eau. Dans ce cas le flux de sève est très diminué, ainsi que la photosynthèse , et les feuilles se flétrissent.
Normalement lorsque les stomates sont fermés la *poussée racinaire* prend le relais: les racines “pompent” de l'eau pour assurer la montée de sève brute en absence de transpiration, ce qui demande à la plante une consommation supplémentaire d'énergie.
Mais ce mécanisme de secours est évidemment inopérant si l'eau manque.
Dans le cas d'un excès d'eau les racines ne peuvent plus respirer et ne parviennent plus à absorber l'eau et les nutriments. La tomate a un système racinaire particulièrement sensible à l'humidité excessive, la respiration racinaire est bloquée, les racines manquent d'oxygène, des micro-organismes anaérobies contribuent à leur pourrissement. Au début les jeunes feuilles à l'extrémité des rameaux ne sont plus suffisamment alimentées, elles pâlissent, se recourbent, frisent. Les feuilles du bas, plus vieilles, jaunissent et tombent.
Puis, si la situation asphyxiante perdure, le reste de la plante non alimentée s'étiole, fane, pourrit.
Si la situation s'améliore (arrêt des pluies ou de l'arrosage, drainage) et que le collet de la plante n'est pas atteint elle pourra se remettre. Dans des conditions humides la tomate (qui se bouture facilement) émet des racines adventives tout le long de sa tige, et dans certains cas on voit des bouquets de nouvelles racines au-dessus du niveau d'inondation.
Si le sol est gorgé d'eau enlever le paillage si il y en a pour favoriser l'évaporation au plus vite, creuser des canaux de drainage et butter les tomates pour favoriser la production de nouvelles racines.
L'arrosage
L'arrosage varie selon le climat, le sol et les conditions de culture. Il dépend aussi du stade de développement de la plante et de ses racines, un jeune plant aura besoin de plus d'eau qu'un plant bien développé qui forme ses fruits.
Mais attention! Dans la première phase de développement, des nuits froides et de la chaleur diurne, avec trop d'arrosage et trop de nitrates, donneront des plantes à grand développement, au feuillage très vert et abondant mais avec peu de fruits.
Après la formation des fruits un apport d'eau brutal après une période sèche provoquera le fendillement des fruits, même avant maturité, suivi de moisissures. En règle générale l'excès d'humidité donne des fruits au goût fade et favorise les maladies fongiques (botrytis, maladies des racines si le sol est compact et détrempé)
Arroser peu et souvent, ou beaucoup en espaçant les arrosages? La question revient régulièrement.
La tomate aime les sols secs et est sensible à l'asphyxie et la pourriture des racines. On pourrait donc penser que l'idéal serait d'arroser très peu, en laissant sécher la terre. Ce qui aurait de plus l'avantage de favoriser la pénétration en profondeur des racines à la recherche d'humidité, et rendrait la plante moins dépendante de l'arrosage.
L'inconvénient dans ce cas viendra de pluies soudaines et abondantes, qui provoqueront un choc hydrique et très souvent l'éclatement des fruits en cours de mûrissement.
Mais nous savons que le “cul noir” (nécrose apicale) sévit lors d'arrosages irréguliers et trop abondants sur sols trop secs. Ce phénomène a un rapport avec la disponibilité du calcium lors de la formation des fruits, et il a mené beaucoup de jardiniers à privilégier un arrosage modéré mais régulier, au goutte à goutte en particulier.
Point faible de ce système, le sol humide en permanence favorisera l'émission de racines de surface et rendra les plantes très dépendantes: faute d'un enracinement profond elles souffriront si l'arrosage vient à manquer et si le sol se dessèche.
Comme dit précédemment, tout dépend du climat, du sol et des conditions de culture.
Dans les régions peu ensoleillées du nord, et sous serre en particulier, la saveur des fruits diminue sensiblement lorsqu'ils sont gorgés d'eau, et sur un sol argileux retenant l'humidité en profondeur le goutte à goutte et le sol humide en permanence risquent donner des résultats gustatifs très décevants.
Ce sera différent dans des sols perméables et bien drainés, qui supporteront l'humidité tout en permettant aux racines de respirer, ou dans des situations plus ensoleillées où la photosynthèse importante permettra une forte production de sucres et donnera des fruits plus savoureux.
Les tomates en pots:
C'est un cas particulier. Il faut un substrat nutritif, léger et perméable. L'eau d'arrosage en excès doit vite s'écouler dans la soucoupe. Mais attention! un substrat trop poreux se dessèchera vite, surtout si le pot est sur une terrasse très chaude en plein soleil.
Avec l'habitude, on règle la quantité d'eau apportée, en versant l'eau lentement pour arrêter dès que la première goutte apparait dans la soucoupe. Et on laisse le substrat ressuyer, en vérifiant (enfoncer le doigt dans le terreau) qu'il est sec en surface et à peine humide en profondeur avant de donner un nouvel arrosage.
Et bien sûr la fréquence des arrosages varie en fonction de la météo.
J'oubliais! Paillez la surface du pot pour réduire l'évaporation. Vous éviterez les arrosages trop fréquents tout en maintenant une humidité homogène du substrat le plus longtemps possible.
Pourquoi ces précautions? À cause du “cul noir” (nécrose apicale de la tomate), ou bien de l'éclatement des fruits. Ces problèmes désagréables surviennent lorsque l'arrosage est irrégulier, passant brusquement du trop sec au trop abondant. Donc éviter de complètement sécher la motte pour ensuite l'imbiber, et privilégier un arrosage raisonnable et régulier.
Les soucoupes sous les pots, nécessaires pour éviter des coulées de terre sur la terrasse, peuvent aussi poser problème en contribuant à l'asphyxie des racines lorsqu'elles restent longtemps pleines d'eau. Les racines des tomates ont besoin de respirer, elles pourrissent facilement dans un substrat trop tassé, peu perméable et baignant dans l'eau.
Voir:
http://ephytia.inra.fr/fr/C/5181/Tomate-Asphyxie-racinaire
https://www.cliniquedesplantes.fr/fiches/lasphyxie-racinaire-de-la-tomate
Historique, Crédits, Lien Forum
Version initiale par | Linette | Sur le wiki de Tomodori | novembre 2014 |
Version actuelle par | Linette | Document revu et complété pour Les-Tomos | janvier 2019 |
Discussions sur ce document → | Sujet dédié du forum Les-Tomos |
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