La greffe en tête à la japonaise, consiste à couper la tête du PG et à la remplacer par la tête du greffon, en fixant l'une à l'autre au moyen d'une pince souple en forme de tube (typiquement des pinces silicones prévues pour cela).

• la tige du PG et celle du greffon doivent être de même diamètre pour permettre un bon aboutement : les diamètres sont déterminé par la taille des pinces disponibles. Les diamètre des pince recommandés sont 1,5 mm et 2 mm; à titre exceptionnel on peut utiliser des pinces de 2.4 ou 2.5 mm mais le taux d'échec sera plus important.
• les 2 tiges doivent être coupées avec le même angle pour permettre leur bon aboutement
• les 2 tiges doivent être fermement maintenues l'une contre l'autre par la pince.
• il peut être utile d'utiliser un tuteur pour maintenir les 2 tiges verticales sur le plant greffé

Voir le Greffe japonaise - Photo-reportage sur cette méthode de greffe

Pour une séance de greffe japonaise, il convient de disposer de

• un plan de travail propre avec d'un côté les cultivars et de l'autre les PG, dans une zone à l'abri du soleil direct, mais suffisamment éclairée pour bien vérifier l'aboutement des deux tiges.
• un instrument de coupe très tranchant : l'idéal est un scalpel ou à défaut une lame de rasoir ou encore un “cutter” fin
• une paire de ciseaux pour pouvoir rabattre, si besoin, le feuillage du greffon
• un jeu de pinces silicone pour fixer les 2 tiges; idéalement il est préférable d'avoir deux diamètres (1,5 et 2 mm) pour s'adapter au diamètre des tiges
• un lot de tuteurs (typiquement des tiges de brochettes courtes de 15 ou 20 cm de long ou encore des chutes de câble électrique rigide)
• un verre (ou récipient équivalent) avec de l'eau additionnée de environ 20% d'alcool ou de 5% d'eau de javel, pour nettoyer et stériliser régulièrement le scalpel
• un verre avec de l'au pure, pour y placer les têtes de PG, en vue de leur bouturage
• l'enceinte confinement pour y mettre rapidement les plants qui viennent d'être greffés : ces jeunes opérés ne doivent pas être laissé plus de quelques minutes à l'air libre, ni manipulés avec brusquerie.

1. Préparer l'enceinte de confinement
2. Préparer et installer sur le plan de travail, les instruments, les PG, les plants de cultivars greffons
3. Prendre un plant de PG et estimer l'endroit de la coupe et le diamètre de tige correspondant
4. Sélectionner un plan greffon avec un diamètre de tige qui convient (identique à celui du PG)
5. Si besoin rabattre le surplus de feuillage de ce plant (si trop lourd ou trop déséquilibré d'un côté)
6. Couper la tige du PG et placer la tête ainsi coupée dans le verre pour les boutures de PG, en rabattre le surplus de feuillage avec les ciseaux
7. Positionner la pince silicone en haut de la tige du PG avec la coupe à mi hauteur de la pince
8. Couper la tête du greffon avec le même angle
9. Replacer le scalpel dans le verre avec eau + javel ou alcool
10. Positionner la tige du greffon dans la pince en haut du PG, en s'assurant visuellement que les 2 coupes sont bien plaquées l'une contre l'autre
11. Si besoin, placer un tuteur pour maintenir la tige du plant greffé bien verticale
12. Ne pas oublier de transférer l'étiquette du greffon vers le godet du plant greffé (et éventuellement de noter)
13. Placer délicatement le plant greffé dans l'enceinte de confinement
14. Recommencer à l'étape 3 jusqu'à avoir greffé tous les PG
15. à la sortie du confinement, il faudra laisser la pince en silicone sur la jonction ; elle tombera seule dans les 2 à 3 semaines qui suivent quand la diamètre de tige aura suffisement augmenté

Les deux type de coupe sont pratiquées, chacune avec ses avantages et ses inconvénients.

C'est la coupe perpendiculaire à la tige, pratiquée par les robots de greffage chez les industriels (nota : ils utilisent le plus souvent des pinces à 1,1mm ou 1,5mm mais pratiquement jamais les pinces de 2mm ou plus)

• la plus simple pour avoir la même coupe entre la tige du PG et la tige du greffon → avantage
• la plus simple pour le bon aboutement des 2 tiges → avantage
• la surface de contact pour l'établissement de la jonction est plus faible → inconvénient
• le maintien des deux tiges par la pince est moins bon → inconvénient

La coupe est pratiquée en faisant un angle de 45° avec l'axe de chaque tige.

• il faut faire plus attention pour avoir le même angle de coupe entre la tige du PG et la tige du greffon → inconvénient
• il faut faire plus attention pour avoir pour le bon aboutement des 2 tiges (bien orienter le greffon sur son axe) → inconvénient
• la surface de contact pour l'établissement de la jonction est plus importante → avantage significatif
• le maintien des deux tiges par la pince est meilleur → avantage

Il est donc difficile de donner une recommandation générale, différents greffeurs ayant chacun leur technique préférée. Pour les débutants on peut leur conseiller d'expérimenter avec les deux et de conserver la méthode avec laquelle ils se sentent le plus à l'aise et qui leur donne les plus faibles taux d'échec.

On rencontre des partisans des deux méthodes, néanmoins la greffe au dessus des cotylédons du PG présente un avantage incontestable et elle est donc fortement recommandée dès lors qu'une des motivation de la greffe était d'apporter au plant greffé au moins une des résistances (aux maladies) qui caractérise le PG utilisé.

En effet avec une greffe en dessous ces cotylédons et donc en général à moins de 3 cm du sol, le risque de développement de racines adventices à partir de la base du greffon est important, une fois le plant greffé planté.

De telles racines allant directement du sol au greffon, réduiraient à néant la barrière de protection apportée par le PG.

Qui plus est, en cas de paillage, à cette hauteur i) la probabilité de développement de ces racines serait fortement augmentée de par l'humidité naturelle venant du substrat, et ii) la possibilité de se rendre compte du développement de ces racines -pour les supprimer- deviendrait minime puisque le point de greffe se situerait le plus souvent en dessous du paillage ou masqué dans ce paillage.

Le greffeur se trouve souvent confronté au dilemme suivant : faut il préférer un point de greffe assez bas avec une pince de 2 mm ou une coupe plus haut avec pince de 1.5mm.

les éléments de réponses ou critères de décision sont les suivants : * ce qu'il faut privilégier c'est un diamètre de tige qui soit fermement serré par la pince utilisée : une tige de 1,7 ou 1,8 mm avec une pince de 1,5 mm est largement préférable à une tige de 2mm avec une pince de 2mm * ce qu'il faut également privilégier c'est la bonne correspondance des diamètres de tige : il est préférable d'ajuster la hauteur du point de greffe pour que ces diamètres soient identiques que de greffer à une hauteur où la tige du PG sera plus grosse que celle du greffon. * un point de greffe assez haut permet de minimiser le risque de racine adventice de la base du greffon vers le sol.

En conclusion la hauteur du point de greffe sur la tige du PG est la variable d'ajustement qui permet de réaliser la greffe dans les conditions optimales de diamètres de tiges. Il ne fait pas avoir peur de greffer assez haut si c'est ce qui permet de le faire avec les bons diamètres de tige.

Si la hauteur idéale de greffe se situe dans le fourchette 6 à 10 cm au dessus du terreau il n'y a aucun problème majeur à greffer jusqu'à 12 ou 15 cm de haut et même exceptionnellement au delà (dans ce cas il est recommandé d'utiliser un tuteur)

Nota: si la hauteur de greffe retenue se trouve au dessus des premières vraies feuilles, il conviendra de couper ces feuilles au ras de la tige.

• greffer sur des diamètres de tige trop étroits pour le diamètre des pinces utilisées. Il faut que les 2 tiges soient bien serrées par ces pinces. Ainsi avec des pinces de 1,5 mm il est important que les diamètres de tige du PG comme du greffon soient dans la fourchette 1,6 à 1,8 mm (un peu plus que la pince). De même avec des pinces de 2 mm, le diamètre des tige doit être compris entre 2,2 et 2,4 mm.
• une différence de diamètre trop importante entre la tige du PG et celle du greffon : au delà d'une différence maximale de l'ordre de 0,2 mm, la pince non seulement ne maintiendra pas bien les 2 tiges et leurs coupes bien appliquée l'une contre l'autre, mais la forme en “cône” de la pince risque au contraire d'écarter ces 2 coupes. La jonction deviendra alors difficile ou impossible.
• un angle de coupe différent pour la tige du PG et celle du greffon : cela ne permet pas une bonne mise en contact des 2 coupes et rend la jonction très aléatoire, avec en outre un risque de pourrissement là ou les tiges ne sont pas en contact.
• les coupes doivent être très nettes et propres : il faut donc une instrument de coupe (scalpel, cutter) très tranchant, régulièrement nettoyé et “stérilisé” (par exemple dans de l'au additionnée d'alcool ou d'eau de javel). Une coupe pas franche ou l'introduction de saletés (genre miette de terreau) entre les deux tiges va souvent être la cause d'un pourrissement au niveau de la jonction.
• ne pas maintenir la tige du plant greffée suffisamment à la verticale risque d’entraîner, en raison du poids du greffon qui aura tendance à pencher de plus en plus, un écartement des tiges à la jonction. La parade est i) de rabattre le surplus de feuille du greffon avant la greffe, et ii) si besoin de maintenir le plant greffé en position bien verticale en utilisant un tuteur.
• ne pas avoir une coupe sur une partie de tige bien cylindrique va perturber le bon aboutement des tiges : la coupe doit être faite dans une partie de tige bien cylindrique donc au milieu d'un entre nœud en se méfiant tout particulièrement d'une coupe qui serait juste en dessous d'un départ de feuille.

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