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Intumescences
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Des petites pustules transparentes, qui semblent gonflées de liquide, apparaissent sur les feuilles, les pétioles ou les tiges. Puis, elles se rejoignent pour former de longues zones boursouflées, qui finissent par se dessécher et brunir, provoquant l'enroulement puis la chute des feuilles, la déformation du plant et l'arrêt de sa croissance.
Ce n'est pas une maladie, mais un désordre physiologique, observé sur de nombreuses plantes, et à de très rares exceptions près toujours dans des cultures sous abri ou lumière artificielle. Avec le développement de ce genre de cultures pour la vente de plants les études se sont multipliées, surtout sur certains cultivars particulièrement sensibles: les portes-greffes hybrides de s. habrochaites pour les tomates, et des nouvelles sélections de patate douce ornementale et de géranium lierre.
L'excès d'humidité, les stomates qui se ferment, l'œdème... une fausse piste?
Ce genre d'explications est complètement remis en cause par les nombreuses recherches plus récentes sur le sujet.
Il était communément admis que l'œdème était principalement causé par un déséquilibre entre la quantité d'eau absorbée par les racines et celle que la plante élimine au niveau des feuilles par la transpiration, et c'est ce que de nombreux sites donnent encore comme cause de ce phénomène.
Le site ephytia-INRA explique que l'œdème se forme surtout lorsque la température du sol est supérieure à celle de l'air, en présence d'une forte humidité du sol et de l'air. En fin de journée, la température de l'air se refroidit rapidement, celle des feuilles aussi (les stomates se ferment) mais le terreau est encore chaud et les racines continuent à absorber de l'eau.
Je cite:
“Il s'ensuit alors une saturation en eau des tissus foliaires à l'origine des intumescences. Celles-ci correspondent à des îlots de cellules, localisés à la face inférieure du limbe, qui se sont « gorgées » d'eau, entraînant parfois une rupture de l'épiderme”
Source: http://ephytia.inra.fr/fr/C/5355/Tomate-Intumescences-sur-feuilles
Or, si l'on peut bien parler d'œdème pour le géranium lierre, en revanche les lésions observées sur la patate douce et la tomate sont de nature et de cause différente. Les chercheurs proposent de réserver la dénomination “œdème” pour le cas du géranium, dont l'épiderme éclate sous la pression de liquides accumulés autour de cellules hypertrophiées, alors que les lésions des tomates ou patates douces, qui sont d'aspect et d'origine différents, montrant également des cellules hypertrophiées mais sans accumulation d'eau dans les tissus, seraient désignées sous le nom d'intumescences.
Pour mieux différencier ces deux catégories de lésions, N. Rud (2009) a montré que pour la patate douce et la tomate, les UV-B arrêtent ou diminuent le développement des lésions, alors qu'ils n'ont aucun effet sur le géranium lierre.
Pour Lang et Tibbitts (1983) l'intumescence n'est pas causée par un excès d'eau du substrat. Leurs tomates tests, “S. habrochaites”, exposées à un rayonnement UV présentaient une forte turgescence et de la guttation matinale (gouttes d'eau qui perlent aux pointes des feuilles) tout en ne montrant aucun signe d'intumescence.
Ils ont également écarté l'hypothèse de l'influence d'un taux d'hygrométrie élevé après avoir constaté des atteintes sévères quels que soient les niveaux d'humidité relative mesurés (de 30% à 92%) de plantes privées de rayonnement UV, et ils ont aussi constaté que la température et l'ouverture ou non des stomates (donc la transpiration) n'avaient pas d'influence sur la formation des tumeurs.
Pour ces études c'est une carence en rayonnements UV-B qui cause l'apparition d'intumescences sur les jeunes plantes.
Source: https://www.researchgate.net/publication/232807763_Factors_controlling_intumescence_development_on_tomato_plants, Journal of the American Society for Horticultural Science
Les études sur l'œdème ont porté sur un grand nombre de plantes différentes, présentant des symptômes semblables, et pour lesquelles elles proposaient des solutions communes. Leurs résultats étaient tellement contradictoires qu'une conclusion s'est imposée finalement: ces symptômes recouvrent des causes différentes et des processus différents suivant les espèces de plantes atteintes.
Les recommandations standard issues des recherches des années 1970 et qu'on répète encore systématiquement se sont dans la plupart des cas avérées sans effet. Au point que face à l'échec répété des mesures conseillées on a recommandé le choix de cultivars résistants.
Liste des recommandations classiques contre l'œdème:
- Ne pas saturer le sol en eau, faire circuler l'air autour de la plante. Humidité élevée et températures basses = oedème
- Contrôler tout ce qui peut provoquer une circulation de sève excessive, en particulier l'excès de fertilisants et l'équilibre azote/potasse.
D'après l'article “ “L'œdème des plantes” du site québéquois “cultures en serres” (qui généralise les mêmes conseils à toutes les espèces présentant ce genre de symptômes):
- En pépinière, refroidir le terreau avant la nuit. Éviter l'humidité ambiante pour ne pas stopper la transpiration.
- Éviter les fluctuations importantes d'humidité dans le terreau.
- Éviter la condensation sur les feuilles le matin après une nuit fraîche, car une feuille froide (après la nuit) dans un air chaud provoque la condensation. Il faut d'abord chauffer l'air de la serre avant le lever du soleil, puis ventiler pour évacuer l'humidité et éviter tout réchauffement brusque.
- Dans une serre, viser 60% d'humidité, un air saturé en eau empêche la plante de respirer.
Un article sur l'œdème de l'université de Caroline du nord (qui maintenant n'est plus disponible) conseillait aux jardiniers:
- d'éviter d'arroser par temps frais, humide et couvert (sol chaud, air ambiant plus frais et humide)
- Dans les serres et milieux clos, de réduire l'humidité de l'air et de le réchauffer . Veiller à une bonne circulation de l'air, (ventilation, espacement des plants). Utiliser un substrat bien drainant.
- De ne pas fertiliser excessivement, surtout quand la croissance des plantes est lente. Assurer un taux satisfaisant de potasse et calcium.
- Ne pas utiliser de cultivars sensibles à l'œdème, (impossible dans le cas de la plupart des portes-greffes pour tomates).
Toutes ces recommandations ont été prouvées sans effet dans au moins une étude ciblant la patate douce, le géranium lierre ou la tomate. L'excès d'eau, si il peut être un facteur aggravant dans le développement d'intumescences sur les PG de tomates, n'en est en aucun cas la cause première.
Les Tomos qui se sont efforcés d'appliquer ces conseils lors d'attaques d'intumescence dans leurs pouponnières à LEDs ont constaté que les faits contredisent la théorie et les recommandations classiques, par exemple chez Jlstomo46 en 2015:
“Pour l'arrosage et la chaleur du substrat, je doute un peu car c'était là mes premiers semis, ils étaient donc au “rez de chaussée”, donc pas chauffés par en dessous, et comme j'avais bien arrosé mes pots au rempotage, je n'avais pas rajouté d'eau depuis plusieurs jours, il n'y avait pas non plus d'eau stagnante, et maintenant les œdèmes apparaissent en quantité … C'est fou non ?”
LEDs et spectre lumineux
Les chercheurs ont remarqué que l'intumescence apparaissait presque exclusivement dans les cultures sous plastique ou dans des chambres de culture sous lumière artificielle, et un dénominateur commun est apparu: le spectre lumineux. Le plastique des serres et tunnels bloque les rayonnements ultra-violets, qui sont également absents du spectre lumineux émis par les éclairages à base de LEDS et centrés sur le spectre de la lumière utile pour la photosynthèse, désigné par l'acronyme PAR, (Photosynthetically Active Radiation).
Des études de plus en plus nombreuses sur le spectre lumineux, et en particulier sur l'influence des deux extrémités du spectre visible (UV et rouge long/infra-rouge) sur la croissance des plantes, ont en grande partie confirmé cette hypothèse, bien qu'on relève quelques résultats contradictoires et que la cause du problème reste encore à élucider.
Photorécepteurs sensoriels des plantes et leur spectre d'absorption:
Les plantes détectent les changements de leur environnement lumineux (quantité, qualité, direction et périodicité de la lumière) à l'aide de 3 familles de photorécepteurs sensoriels:
- les phytochromes, sensibles à la lumière rouge (620-700 nm, pic à 660 nm) et rouge lointain (710-850 nm, pic à 720 nm) contrôlent la germination, l'allongement des tiges, le photopériodisme (réactions à la lumière), l’évitement de l’ombre, la synthèse de la chlorophylle, etc.
- les phototropines, sensibles à la lumière bleue 390 nm, détectent la quantité de lumière, contrôlent le phototropisme et l'ouverture des stomates
- les cryptochromes, sensibles à la lumière bleue et ultraviolette, gamme UVA-Bleu (300-550 nm) avec deux pics relativement marqués autour de 370 et 450 nm. Contrôlent l'ouverture des stomates, le phototropisme, la synthèse des pigments, inhibent l'allongement des tiges, etc.
Sources:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Photomorphogen%C3%A8se
http://www.canna.ca/fr-ca/les_effets_de_la_lumiere_et_du_rouge_lointain_sur_la_floraison>
les UV
Dans une étude publiée en Dec 2017 Kubota, Eguchi, et Kroggel ont voulu mesurer la quantité d'UV nécessaire pour éviter l'apparition d'intumescences.
Ils sont partis d'un semis de PG particulièrement sensible, Beaufort (hybride de Solanum habrochaites), sous un éclairage de LEDs à 10% de bleu et 90% de rouge déficient en lumière ultra-violette.
Ils ont ajouté une exposition à des rayonnements UV après la période d'éclairage normalement prévue, et ont constaté que le nombre de feuilles atteintes ainsi que la gravité des atteintes a diminué de façon linéaire en fonction de l'augmentation de la dose d'UV-B appliquée.
Des cultures témoins sous éclairage fluo émettant naturellement des UV-B ont été plus ou moins atteintes en fonction des quantités d'UV-B reçues, aucun problème n'ayant été relevé avec les lampes fluo T12 qui émettent le plus fort rayonnement UV.
Une régression linéaire des résultats obtenus suggère que la dose d'UV-B capable d'éliminer l'intumescence se situerait dans une fourchette inférieure à la dose d'UV-B reçue en extérieur lors d'une journée d'été ensoleillée.
Source: https://arizona.pure.elsevier.com/en/publications/uv-b-radiation-dose-requirement-for-suppressing-intumescence-inju
Solution rapide chez Les Tomos:
Alain, (Les Tomos), a pris des mesures rapides dès l'apparition des premières intumescences sur ses PG datterini. Il a installé sur ses pouponnières un supplément d'éclairage UV, des ampoules UVB 10% pour reptiles, auxquelles il a ajouté des ampoules de wood (UV-A).
Plus d'intumescences depuis l'installation du dispositif, expérience à suivre…
voir Les Tomos, mars 2019:
https://www.les-tomos.fr/viewtopic.php?p=7437#p7437
https://www.les-tomos.fr/viewtopic.php?p=8783#p8783
le rouge clair, le rouge lointain (début des infra-rouges), le bleu
Une étude de 2016 a étudié l'effet d'une combinaison de rouge, rouge lointain (“end-of-day far-red”) et de bleu sur des PG beaufort et maxifort:
- Ils ont constaté une nette diminution des symptômes d'intumescence en ajoutant 3 minutes de rayonnement rouge lointain (EOD-FR, 700-800 nm) en fin de période d'un éclairage LED rouge/bleu normal déficient en UV.
- Cet éclairage a aussi eu pour effet d'allonger les tiges.
- Une combinaison de 75% de bleu royal (400-500 nm) et de 25% de rouge (600-700 nm) pendant la photopériode comportant l'éclairage rouge lointain “fin de journée” (EOD-FR) a davantage diminué l'intumescence sans causer d'allongement indésirable des tiges.
Source: Eguchi, Hernández, Kubota, 2016: https://arizona.pure.elsevier.com/en/publications/end-of-day-far-red-lighting-combined-with-blue-rich-light-environ https://phys.org/news/2016-08-treatments-inhibit-intumescence-injury-tomato.html
Rapport rouge clair/rouge sombre:
Une diminution du rapport Rc/Rs entraîne une diminution du taux de ramification et stimule l’élongation des tiges.
Un rapport Rc/Rs élevé, stimule la ramification, réduit la croissance des tiges, ce qui induit la formation de plantes plus compactes.
Morrow et Tibbits (1988) avaient déjà utilisé le rouge et le rouge lointain pour réguler les intumescences, pointant l'implication des phytochromes dans le processus:
- La lumière rouge (600-700nm) provoquait des tumeurs sur l. habrochaites, alors que le vert et (contrairement à d'autres études) le bleu avaient peu d'effet sur leur développement).
- Le développement des tumeurs augmentait avec l'intensité et la durée d'exposition à la lumière rouge.
- On pouvait empêcher ce développement en ajoutant du rouge lointain au rouge, et une quantité suffisante de rouge lointain supprimait complètement les intumescences.
Hernandez, Eguchi et al (2016), sur les proportions optimales de bleu et de rouge de l'éclairage conseillé pour les “fermes verticales”, concluent que:
- les plants cultivés sous 30B:70R étaient 42% plus compacts que ceux de l'essai 10B:90R, et 30B:70R et 50B:50R sont les meilleurs choix pour la croissance
- Mais la morphologie et croissance de “beaufort” (tomate PG hybride) ont été gravement affectées par le développement d'intumescences qui ont diminué sous des pourcentages plus élevés de lumière bleue.
Tomato seedling physiological responses under different percentages of blue and red photon flux ratios using LEDs and cool white fluorescent lamps, https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0304423816305647
La lumière bleue:
Diverses études de 1990 à 2010 ont montré que la lumière bleue contrôle le fonctionnement des stomates en augmentant la turgescence des cellules de garde et donc provoquant leur ouverture. (gautier, http://www.theses.fr/1991TOU30225) Ce qui suggère qu'elle joue un rôle dans l'utilisation de l'eau par les plantes.
Dans une thèse de 2012 sur l'influence du spectre lumineux sur l'architecture du rosier F. Abidi note que le bleu diminue la photosynthèse alors que sa suppression provoque une élongation des tiges. Mais les effets du bleu sur le rosier ne sont pas franchement marqués, car il existe des interactions entre les trois familles de photorécepteurs sensoriels des plantes, et il constate des phénomènes de compensation qui permettent un développement normal des plantes même sous lumière uniquement bleue. (Pour plus de détails, voir le paragraphe “photorécepteurs sensoriels des plantes”)
Intéressant pour les plants élevés en pouponnière, à l'exception des PG au développement atypique. L'expérience de Jean-François (Tomodori) sur la croissance des plants sous des LEDs de couleurs différentes confirme ces phénomènes: “il y a des étages où les plantules sont de dimension anormalement réduite à cause de la faible stimulation de leur lumière ce qui ne les empêche pas d'évoluer simplement ces plantules seront d'un gabarit très réduit et prendront aussi un peu de retard”
Test 10 zones de Jean-François (tomodori): Une poupo ventilo-luminescente
Jean-François sur Tomodori a fabriqué une pouponnière à 10 chambres indépendantes ayant chacune un éclairage LED différent, et a testé dans chaque zone la croissance de 3 cultivars: Cosmonaut Volkov, PG arnold et PG protector. L'apparition de “pustules” au 8ème jour sur les deux PG lui a permis de déterminer que les zones “rapides” (8, 9, 10) à lumière blanche avaient le plus d'intumescences alors qu'elles étaient absentes de la zone 4 à croissance forte elle aussi mais exclusivement bleu royal. Le déplacement des godets en zone 4 diminue puis stoppe les intumescences: “tous les plants qui ont pustulé sous lumière blanche se rétablissent sous bleu royal puis reprennent une croissance normale sans plus avoir de problème de pustulation.”
Dans cette étude poursuivie sur 3 ans il a étudié nombre d'hypothèses:
Le degré d'hygrométrie, la ventilation:
- toutes sortes de variations ont été testées sans effet notable.
“Je fais depuis ce matin un test ventilation 24/24 a faible vitesse pour écraser la courbe de l'humidité qui monte dès que l'éclairage est stoppé. j'essaie donc de réduire l'humidité phase nuit puisque souvent mes plants ont des gouttelettes en bout de feuille mais pas les PG.”
- Le déplacement des godets en zone bleue diminue les intumescences, à humidité égale entre zones.
La différence de température terreau/air pendant la phase nuit, l'ouverture ou non des stomates:
- un éclairage 24h/24 n'a rien changé aux constatations précédentes, mêmes apparitions ou non de pustules
La recherche d'un bon dosage blanc/bleu, combinant bonne croissance et absence de pustules: “j'ai finalement modifié la zone 3 cette zone en mix blanc bleu 21W:14B (trois lignes bleu et 2 lignes blanc) … et ça a l'air de bien fonctionner. il y a actuellement 40 protector semés le 30Mars et (sous le mix depuis le début) pour le moment pas de pustules avec une croissance qui semble équivalente au bleu seul isl sont presque greffables en 1,5mm.”
Conclusion : “Le bleu royal est donc à ce jour la solution la plus efficace contre les pustules, bien sûr il ne s'agit pas de cultiver que en lumière bleue mais plutôt jusqu'à la greffe, pour les porte greffe et uniquement pour eux”
Source: Une poupo ventilo-luminescente: http://tomodori.com/forum/post294592.html#p294592
Les tomos et l'intumescence
Dès 2013 avec les premières pouponnières à LEDs et les premières greffes sur des hybrides de s. habrochaites, particulièrement sensibles, on a signalé sur Tomodori les premières graves atteintes d'intumescence, alors que les utilisateurs d'éclairage fluorescent n'étaient presque pas touchés.
Avec les nouveaux éclairages LEDs ce ne sont plus seulement s. habrochaites et les PGs hybrides qui sont concernés. On a signalé des atteintes d'intumescence sur datterini, OR117 et d'autres cultivars.
Solutions:
- Il semble intéressant d'intégrer du bleu royal et du rouge lointain, ou même des UV, dans l'éclairage LED des poupos, au moins celles qui doivent abriter les futurs porte-greffes et autres cultivars sensibles.
- Sinon il faut ajouter une source d'UV-B. La solution testée par Alain pour prévenir le problème est apparemment simple à installer : des ampoules fluo pour terrarium émettant des UV, ce qui lui a permis d'avoir des PG exempts d'intumescences. https://www.les-tomos.fr/viewtopic.php?p=8783#p8783
Pour en savoir plus:
En français:
- Les articles centrés sur les mesures classiques de contrôle de l'humidité, de la température du substrat, de la transpiration par les stomates et les anciennes explications et recommandations sur l'œdème sont progressivement retirés et remplacés:
Ephytia.inra: http://ephytia.inra.fr/fr/C/5355/Tomate-Intumescences-sur-feuilles
L'article “L'œdème des plantes” du site québéquois “cultures en serres” http://www.agrireseau.qc.ca/Rap/documents/bp15cs06.pdf
- Etudes sur le spectre lumineux et la lumière bleue:
Physiologie des stomates. Réponse à la lumière bleue des protoplastes de cellules de garde par Hélène Gautier, 1991: http://www.theses.fr/1991TOU30225 (résumé)
les Effets de la qualité de la lumière sur l'élaboration de l'architecture du rosier buisson, thèse de Farouk Abidi, 2012, sur les réactions des rosiers aux lumières bleue et rouge. https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00871779/document
En anglais:
Lang et Tibbitts, 1983: factors controlling intumescence development on tomato plants.
- Ils concluent à une carence en UV de l'éclairage comme cause des intumescences, et également à un contaminant de l'air (test avec de l'air “toxique” de laboratoire sous pression causant de fortes attaques d'intumescences ???)
- Des radiations UV entre 260 et 350 nm bloquent l'apparition et le développement des intumescences, il faut donc utiliser du plastique laissant passer les UV-B pour les serres.
- Ils mettent en question l'importance de l'humidité relative, d'une température élevée et du rôle des stomates.
Nicole Rud, 2009: Environmental factors influencing the physiological disorders of edema on ivy geranium and intumescences on tomato Elle cherche à déterminer si les UV ont une incidence sur le développement des intumescences sur la tomate et le géranium lierre. Conclusions:
- L'œdème et l'intumescence sont des phénomènes différents
- Les UV diminuent très nettement l'intumescence des tomates sensibles, mais n'ont aucun effet sur l'œdème du géranium lierre
Poster:
https://scisoc.confex.com/crops/2010am/recordingredirect.cgi/id/9789
Thèse:
http://krex.k-state.edu/dspace/bitstream/handle/2097/2380/NicoleRud2009.pdf?sequence=1
post
J Craver, 2012: The effects of UVB radiation on intumescence development and the characterization of lesions from physiological disorders on ornamental sweet potato (ipomoea batatas), tomato (solanum lycopersicum) , and interspecific geranium (pelargonium spp.)
- Son étude confirme l'effet des UV dans la diminution des intumescences sur la patate douce ornementale, et conclut à un facteur génétique contrôlant la sensibilité aux tumeurs.
- Ensuite il compare les lésions sur patate douce, tomate (PG “maxifort”) et pélargonium hybride, concluant que les lésions physiologiques sur des espèces différentes présentent des réponses cellulaires différentes
Article:
https://gpnmag.com/article/intumescences-physiological-disorder-greenhouse-grown-crops/>
Thèse:
https://krex.k-state.edu/dspace/bitstream/handle/2097/17552/JoshuaCraver2014.pdf?sequence=3
Eguchi, Hernández, Kubota, 2016: End-of-day far-red lighting combined with blue-rich light environment to mitigate intumescence injury of two interspecific tomato rootstocks
https://arizona.pure.elsevier.com/en/publications/end-of-day-far-red-lighting-combined-with-blue-rich-light-environ
Morrow, Tibbits, 1988: Evidence for Involvement of Phytochrome in Tumor Development on Plants
Rôle du rouge et du rouge lointain sur le développement des intumescences https://www.researchgate.net/publication/11809877_Evidence_for_Involvement_of_Phytochrome_in_Tumor_Development_on_Plants
Kubota, Eguchi, Kroggel, 2017: UV-B radiation dose requirement for suppressing intumescence injury on tomato plants
http://isiarticles.com/bundles/Article/pre/pdf/147361.pdf
Abstract: https://arizona.pure.elsevier.com/en/publications/uv-b-radiation-dose-requirement-for-suppressing-intumescence-inju
Light treatments inhibit intumescence injury of tomato August 30, 2016, American Society for Horticultural Science https://phys.org/news/2016-08-treatments-inhibit-intumescence-injury-tomato.html>
hernandez eguchi et al - 2016: Tomato seedling physiological responses under different percentages of blue and red photon flux ratios using LEDs and cool white fluorescent lamps
abstract
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0304423816305647
On en a parlé sur Tomodori:
Jean-François décrit le problème, apparu en pouponnière uniquement sur ses porte-greffes F1 en 2014.
Vésicules, pustules… c'est de l'intumescence!
JF Saison 2014: http://tomodori.com/forum/post259953.html#p259953
10 Mar 2014 20:34 par Jean-François
- “il m'a malheureusement fallu greffer très jeune (15 jours pour Arnold et les cultivars de tomates) puisque je rencontre de nouveau mon problème de pustules sur Arnold ce qui stoppe quasiment sa croissance et donc je dois greffer dans la précipitation puisque mes cultivars grandissent et Arnold dépérit. ”
- “Seuls Arnold, brigeor, Aligator sont touchés, aucun cultivar tomate ou aubergine ou poivron n'est touché, pourtant ils sont exactement dans les mêmes conditions. j'ai remarqué qu'il faut une dizaine de jours a partir du semis pour que les premiers symptômes apparaissent, ensuite ça se dégrade très vite d'où l'obligation de greffer jeune, même trop jeune pour certains la pince ne tient même pas le greffon ni le porte greffe… ”
- “j'ai déjà eu ce problème l'année dernière en poupo ouverte mais pas aussi tôt dans la saison, c'était plutôt en avril de mémoire. j'avais quand même réussi a greffer sur Arnold et ensuite plus aucun problème les plants ont très bien produit, le problème disparaît une fois la greffe effectuée ”
- “ça se localise toujours aux endroits les moins exposés à la lumière directe et ça déforme la feuille, quand une zone est touchée elle se déforme, même la tige principale ne résiste pas quand le développement devient important. heureusement une fois greffé plus aucun symptôme.
Et en 2015, sur “Pouponnière 3 (4?) zones de Papo & LEDs”: http://tomodori.com/forum/post291898.html#p291898
- “Sur certains plants de superpro je perçois des pustules
- “ça parait être ce que j'ai rencontré comme problème pour Arnold sous éclairage turbo néon et à peu près au même niveau de développement. si c'est ça c'est un problème vraiment embêtant, il semble que se soit à cause de l'éclairage artificiel. cependant l'évolution est bien moins rapide sous néon classique que sous turbo néon. ce n'est pas une maladie mais plutôt un problème physiologique déclenché et amplifié par l'éclairage artificiel.”
- “Augmentation des pustules sur toute la surface des cotylédons puis enroulement des cotylédons façon tirebouchon, dans le même temps vraies feuilles touchées par les pustules. la seule possibilité de m'en sortir: mettre les plants sous néons classiques 4000K° qui ralentissent le phénomène sans le stopper, le but: gagner un peu de temps jusqu'au moment de la greffe 1,5mm, contraint et forcé de greffer sur un très faible diamètre sous risque de ne plus avoir une seule feuille sur Arnold ”
- “les cotylédons s'enroulent en tire bouchon puis (s'essorent comme une éponge) après ça c'en est fini des cotylédons, ils se transforment en un fil noirâtre, ensuite c'est le tour des vraies feuilles si on reste sous un éclairage trop puissant ”
- “Le développement des pustules est souvent rapide et le problème c'est la perte de surface foliaire puisque les cotylédons s'enroulent et se liquéfient, ils deviennent inutilisables pour le plant, ensuite les vraies feuilles sont touchées et finissent liquéfiées à leur tour. pour tes cultivars tu n'as pas de souci à te faire, ils n'auront pas de pustules, seuls les porte greffe hybrides pour le moment sont sensibles: Arnold f1, Brigeor f1, Aligator f1, et maintenant superpro f1, visiblement tous ces porte greffe ont un parent en commun qui est probablement solanum habrochaites c'est un plant de tomate sauvage qui tolère mieux le froid et qui est résistant a un grand nombre de maladie racinaire les tomates sont verte et ne mûrissent (jamais) et non comestible ça te rappel pas quelque chose? vu que les pustules entraînent une perte souvent rapide de surface foliaire la croissance est donc inversement proportionnelle, c'est bien là le problème, le porte greffe va quasiment plus grandir alors que les greffons vont grandir vitesse grand V puisque absolument pas touchés par les pustules, du coup très difficile d'accorder les diamètres ”
- “Oui le manque de croissance sévère du porte greffe voire sa mort si il n'y a pas de remplacement foliaire de cultivar insensible aux pustules. Après tout dépend de la rapidité d'évolution des pustules. Même si Je n'ai jamais perdu d'Arnold a cause des pustules puisque je modifie l'éclairage en passant des turbo néons vers les néons classiques et je greffe dès que possible 1,5mm. c'est vraiment un problème pas évident à gérer.”
- “quand les plants sont très touchés même la tige principale a des pustules ”
Finalement, sans trouver la cause du problème, il a trouvé une solution: l'éclairage artificiel led couleur "royal blue":
Pouponnière 3 (4?) zones de Papo & LEDs: http://tomodori.com/forum/post299253.html#p299253 - 07 Avr 2015
- ”…J'ai greffé hier soir 25 plants et les porte-greffes étaient ceux du 24H/24H pustulés sous lumière blanche puis passage sous lumière bleue et rémission totale. Plus aucune pustule n'est réapparue jusqu'à la greffe et j'ai pu greffer en 2mm presque tous les plus gros, la pince de 2mm était juste.
- En conclusion le Bleu Royal est la solution pour les porte-greffes qui sont sensibles aux pustules et surtout pour ceux qui découvriraient chez eux un problème de pustules récurrent et apparemment sans solution - le Bleu Royal m'a sauvé!
- Après, expliquer le pourquoi du comment c'est plus hasardeux mais je soupçonne toujours le rouge comme facteur aggravant ainsi que l'humidité trop forte ou du moins suite à un arrosage.”
Historique, Crédits, Lien Forum
Version initiale par | Linette | Sur le wiki de Tomodori | novembre 2014 |
Version actuelle par | Linette | Révision du document pour Les-Tomos | mars 2019 |
Discussions sur ce document → | Sujet dédié du forum Les-Tomos |
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