
Les semis peuvent attendre, je ne les envisage pas avant la fin janvier. Ouvrir le suivi 2023 est néanmoins opportun en ce que cela permet d’effectuer l’état des lieux et surtout de poser et structurer sa démarche pour la saison à venir.
Pavé que d’aucuns pourront trouver indigeste

Bon, ma liste des variétés 2023 traduit une légère inflation au moment où nombre de Tomos réduisent les leurs de manière (très) symbolique ! Je reste quand même petit bras par rapport à la plupart d’entre vous. Suis-je trop raisonnable ? Disons que comme je l’ai indiqué à quelques uns lors d’échanges de graines, je suis un peu limité par la place d’autant que j’aime bien cultiver chaque variété en au moins trois exemplaires. Et puis vous l’avez sans aucun doute remarqué, je suis autant attaché à la méthode qu’au résultat…

Avant d’exposer les projets 2023, un bref retour sur 2022. Année exceptionnelle sur bien des points, à commencer par la météo qui a engendré un suivi quotidien des solutions nutritives avec des records de consommation : eau 10,5m3 (+85%), engrais 20l (+45%) ! Malgré tout, l’ombrage et la ventilation forcée de la serre ont permis de supporter les trois pics historiques de température, juste un peu de cul noir à déplorer sur les variétés sensibles (Rose de Berne, Green Envy). A ce sujet, puisque cul noir (tomate) et tip burn (laitue, coriandre) relèvent du même problème de calcium, mes lectures m’ont renseigné sur le rôle néfaste d’un excès de potassium : bien qu’il soit indispensable à la formation des fruits, trop de K bloque l’assimilation du Ca. Bon à savoir…

Je ne pèse ou compte ni les tomates ni les cap’s dont la production a été excellente, en quantité comme en durée, encore meilleure que celle de 2021 déjà appréciable. Les fraises (33kg/25 plants) et les concombres (200 pièces/2 plants) ont droit au tableau d’honneur

Alors, quoi de prévu en 2023 ?
Fraises
Je me garderai bien de remplacer Anabelle « adaptée à l’hydroponie » qu’ils disent, je ne vais pas les contredire… Cette variété remontante conservera sa place dans le grand NFT (25 plants) dont l’ombrage réalisé dans le courant de l’été s’est avéré très opportun.
Déception 2022 avec Gariguette ; production correcte mais bien trop courte, j’attendais mieux quand même… Elle sera remplacée dans le petit NFT (15 plants, mon premier système hydro…) par Anaïs, une remontante réputée très parfumée, mais probablement un peu moins productive qu’Anabelle.
Début des opérations : implantation des plants à racines nues (« frigo ») dès leur disponibilité chez le fournisseur, soit au plus tard tout début mars.
Tomates
Forte proportion de cerises, nous les trouvons globalement plus qualitatives et plus variées et tranchées sur le plan gustatif que les tomates normales que nous réservons à la cuisson et au coulis (conserves).
Pour les cerises donc :
Black Cherry : incontournable, foxée
Blush Tiger : fruits magnifiques, variété sucrée légèrement acidulée
Green Envy : insolite, sucrée très douce
Datterini : sur la foi de sa réputation sur le forum, nouveauté pour moi, merci nicojo

Pour les normales :
Rose de Berne : incontournable
Moon Glow : belle orange, régulière
Marmande : archétype précoce et productif
Et enfin, pour les expérimentales :
Tiny Green : projet Kmyst
Andine X Canestrino : projet Adriano
Je prévois globalement 35 plants en hydroponie (40% normales, 60% cerises) et dispose d’un petit peu de place en permaculture.
Pour finir le chapitre des tomates, je pense systématiser la conduite des normales sur 2 tiges, idem pour les cerises placées en RDWC (serre). Les quelques plants qui en 2021 ont été ainsi menés en ont démontré la faisabilité : productivité, accessibilité, capacité racinaire. Du côté des cerises en Kratky, je vais essayer d’éviter la taille et de les contenir dans un cylindre de grillage 10x10cm. Je menais les cerises sur une tige jusqu’à présent ; cela doit en faire sourire plus d’un sur le forum

Cap’s
Là aussi je réfléchis à un tuteurage amélioré. Les cap’s en Kratky auront droit à leur petite cage grillagée, je pense en particulier à Sakura et Lemon Dream. Dans la serre, je vais essayer de suspendre verticalement des pans de grillage 10x10cm pour éviter la forêt de ficelles ou du moins la restreindre. Doux d’Espagne et Anaheim grimpent volontiers à plus d’un mètre cinquante !
Les variétés :
Petit Marseillais : incontournable car précoce, productif tout au long de la saison, robuste… et savoureux !
Sakura : une seconde chance lui est offerte, mais en pots Kratky pour cette fois. L’unique exemplaire germé en 2021 m’a laissé sur ma fin, développement moyen, jolis fruits vert pâle puis orange d’une saveur cependant quelconque.
Rewia et Etiuda : je les confonds ces deux-là… Il s’agit de poivrons oranges classiques, goûteux, d’un rendement variable d’un plant à l’autre, de développement moyen.
Anaheim et Doux d’Espagne : confusion là aussi, Anaheim ne pique plus depuis deux saisons consécutives et comme il ressemble à Doux d’Espagne, j’ai de la peine à les distinguer. Ces deux variétés ont une végétation exubérante et produisent un peu plus tard dans la saison.
Lemon Dream : la cerise sur le gâteau…

Concombres
Seulement deux plants : Le Généreux, quelquefois amer, et Marketer, toujours doux. Je trouve le premier plus goûteux. Je les récolte à 150g, pas plus, cela nous fait des concombres portions et favorise la fructification. Un grillage 10x10cm suffit pour les palisser au début de leur croissance, avant qu’ils ne vivent leur vie d’acrobates dans la serre.
Choux
Ils remplacent les tomates et les cap’s dans la serre vers la Toussaint, à une période où les chenilles s’en donnent à cœur joie. Je ne vais pas reconduire les choux pointus car leur cycle de production est très long, les bestioles sont indélogeables de leurs pommes et les rescapés arrivent à maturité en même temps et fendent les uns après les autres…

A l’inverse, kale et chou-rave sont très intéressants car constamment productifs pour les premiers et précoces pour les seconds. Leur feuillage aéré permet de contrôler facilement les chenilles et autres noctuelles.
De même, le pak choï est très gratifiant de par sa rapidité de croissance ; il requiert néanmoins beaucoup de luminosité (insuffisante dans la véranda en hiver) et ne peut démarrer sa croissance post-germination que sous lumière naturelle. La production d’octobre-novembre dans le petit NFT a été un succès malgré les bébés escargots…
Salades
En été, la frisée de Louviers et la laitue Red Bowl supportent très bien la chaleur, ce sont les seules que je cultive, en Kratky.
Dès l’automne, je passe aux variétés « tempérées » : feuille de chêne blonde, scaroles « cornets » et frisée Ruffec. Le constat est sans appel, les cultiver en intérieur est autrement plus rapide que dans la serre, puisque l’éclairage artificiel double (au moins) le DLI. Comme les salades ne supportent guère un PPFD supérieur à 200 et se satisfont de 100, cela reste écologiquement et économiquement viable


Voici donc ma feuille de route 2023, je vous ai épargné les cucurbs et les haricots, j’aurais pu évoquer les herbes diverses pour la plupart desquelles je tire les mêmes conclusions que pour la salade, quant à leur culture en été.
La suite… au fur et à mesure !