Bonjour Lili
Non, je n'ai pas détaillé mon cheminement vers l'hydroculture, j'ai seulement mis en
opposition complémentarité

mon biais permaculture et mon inclination hydroponique.
Comme déjà écrit, bien qu'ayant un peu la main verte je suis pourtant un jardinier très moyen, guère aidé par la pauvreté de la terre de mon tout petit potager. J'aurais pu prendre depuis le temps des conseils auprès de mes trois beaux-frères jardiniers (très) traditionnels autant que productifs, mais labourer, traiter, désherber ne m'ont jamais motivé ! Je suis de plus d'un tempérament rationnel et si par exemple j'ai de bons souvenirs de très belles saisons de Gariguette, j'ai toujours trouvé aberrant de devoir arroser les plants tout l'été pour les garder jusqu'au printemps suivant. Pour ce qui est des tomates, à part les cerises, mes résultats ont toujours été moins que moyens, au contraire des courgettes, mais qui n'est pas champion de la culture de ce dernier légume ? Bref, je me suis cantonné pendant quelques années à ce trio végétal sans plus d'intérêt que cela.
L'envie de faire mieux est venue ces dernières années. D'abord construire la serre pour enfin, espérais-je, ne pas avoir à traiter les tomates à la bouillie ; je pensais que ce serait plus pratique en cultivant dans des bacs de terreaux, ce n'était pas idiot et relevait déjà d'une certaine méthodologie. De saines lectures (merci Internet) m'ont fait lorgner du côté de la permaculture, démarche évidente puisque mon terrain engazonné pourtant pas très grand et les arbres autour me permettent d'être autosuffisant en déchets végétaux pour amender mes 50m² de potager. Ne parlons pas des conférences sur le sujet, je me suis fait "bien voir" en soulignant auprès d'un orateur qu'il était incapable de répondre aux questions simples de son auditoire sans proposer autre chose que des stages payants. La permaculture, ce n'est pas de l'ésotérisme mais du simple bon sens très accessible !
Très vite, je me suis rendu compte que la culture en bacs de terreau n'était pas si pertinente que cela... Milieu stérile, besoin d'engrais et d'arrosage de toute façon, renouvellement régulier au moins partiel nécessaire.
A posteriori, chiffres à l'appui, bien que l'engrais hydroponique (indispensable) coûte six à huit fois plus cher que l'engrais bleu à NPK équivalent, le budget est le même pour ces deux cultures terreau/hydro ! Et parallèlement, comme je m'étais mis à faire mes semis, implicitement ai-je abordé la culture en intérieur ; eh oui chers collègues forumeurs, dans vos poupos vous faites de la culture indoor, tout simplement

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De fil en aiguille, j'ai remplacé le terreau de semis par des démarreurs de laine de roche et commencé à cultiver de la salade en pot Kratky, cette méthode est abondamment documentée sur le web notamment par son instigateur (ingénieur agronome à l'université d'Hawaï). Et je me suis tout simplement pris de passion pour la culture hors-sol, les vidéos - américaines pour la plupart - abondent sur le sujet, j'ai énormément appris sur le sujet.
La serre a été entièrement basculée en Kratky pendant 2 années avec succès : tomates et poivrons aux beaux jours, choux et salades le reste du temps. Et cette saison, je suis passé à des systèmes de culture un peu plus élaborés, c'est une suite logique, je ne rentre pas dans les détails. Le système des fraisiers (NFT) a été testé une saison, y compris avec de la salade et des choux... Et l'an passé, entrée dans le vif du sujet : 15 plants frigo installés début mars, plus de 25kg de fraises au compteur à la Toussaint. Suivi quasi quotidien, quelques problèmes rencontrés vite réglés (on apprend, comme partout, tous les jours) des améliorations envisagées et concrétisées cette année, ramenant en particulier la surveillance à moins d'astreinte.
Ne parlons pas des avantages et des inconvénients que l'on se complaît à énumérer lorsque l'on compare le jardin traditionnel et l'hydroculture ; il faut plutôt apprécier la complémentarité de ces deux philosophies, la première plus extensive, la seconde plus méthodique, les deux très complémentaires selon la configuration de votre jardin. Elles ne sont pas plus pertinentes l'une que l'autre mais le poids de la tradition potagère est très lourd. Le vocable "hors-sol" a un sens péjoratif, celui de "culture indoor" un sens sulfureux. Dommage !
Très bon dimanche, le plaisir d'une belle journée ensoleillée.