J'ai toujours été plus ou moins fâché avec les tomates

La terre ? Trop ou pas assez de soin ? Je ne sais pas, je m'en tenais à la Gariguette et aux courgettes pour affirmer que oui, je faisais mon jardin...
Ça s'est amélioré quand même, et mon spectre s'est élargi à d'autres productions, depuis que je m'investis davantage sur le sujet et que je suis devenu beaucoup plus actif en développant 2 axes, l'un plutôt passif dans le bon sens du terme, je veux dire la permaculture, l'autre plus passionnel, l'hydroponie. N'oublions pas la construction de la serre, j'ai évoqué tout cela dans mes précédentes communications.
Les choses se sont alors heureusement améliorées pour nos amies les tomates. Plutôt moyennement dans la culture en bacs de terreau (serre), plutôt bien en hydro et en permaculture, mais sans atteindre le niveau auquel raisonnablement je m'attends. Ce forum et son prédécesseur sont une mine d'or et en hydro "légumes" on trouve de quoi compléter ses connaissances chez nos amis d'outre Atlantique ; nombre de maraîchers américains et canadiens sont "full hydro" et communiquent sans retenue. Pour marquer la différence d'état d'esprit entre par exemple ces pionniers français que sont les Sourciers, ceux-ci montrent ce qu'ils font, ceux-là indiquent comment ils font. Pragmatisme de même aloi au sein des chambres d'agriculture et autres réseaux de producteurs, c'est plutôt accessible au facteur d'échelle près.
Il y a 2 ans, j'ai cultivé mes mêmes variétés en permaculture, en hydro (Kratky) à proximité en extérieur, en hydro en serre. Résultat correct en terre et en serre, moins bon en hydro extérieur. L'an passé, hydro extérieur et hydro serre ; seule la serre a donné dans le correct. Par correct, je veux dire consommer quelques belles tomates au fur et à mesure qu'elles mûrissent. De là à crouler sous les fruits et "devoir" faire des conserves, je ne caresse même plus le rêve.
L'exception, c'est la délicieuse Black Cherry, elle est beaucoup moins capricieuse que ses collègues Rose de Berne, Osu Blue et Moon Glow habituées de ma boîte à semences. Deux pieds cultivés en hydro à l'extérieur il y a 3 ans m'ont prouvé que c'était possible de procéder ainsi. Disons que cela a été moins évident ensuite avec les autres variétés...
En fait, la Black Cherry trouve facilement son équilibre en hydro, du semis à la récolte. Moyennement vigoureuse après la levée, elle croît par contre très régulièrement et se bouture avec une grande facilité. Cette année, bizarrement, les plants se sont emballés dans la poupo dont je n'avais a priori changé aucun paramètre. J'ai dû les en extraire rapidement et les placer dans la véranda où ils ont poursuivi leur croissance au même rythme alors que la météo m'empêchait de les transférer dans la serre. Je dis bien "transférer", et non "replanter" ; en hydro, une fois que ses racines sont bien établies, n'importe quelle plante peut être changée d'emplacement sans guère de stress.
Ces plants sont arrivés dans la serre le 9 avril, âgés de 6 semaines, mesurant 50cm... Les voici ce matin : Ils ont subi un léger effeuillage courant mai, vous noterez la hauteur (1,50m) et la position du premier bouquet (0,60m).
Comme j'avais quelques plants de rab, j'en ai bouturé l'apex fin avril ; 10 jours plus tard j'en installais 2 en hydro extérieure (terrasse plein sud) et laissait une dans la véranda de l'entrée (nord-est). Ces 3 plants étaient pratiquement identiques, trapus, pas plus de 20cm.
Dans la véranda, le veinard abrité a grimpé dès le début :
En extérieur, les plants ont patienté en attendant une météo plus clémente : Aucun effeuillage dans les 2 cas, vous noterez la différence de hauteur et surtout, la position du premier bouquet, tout en bas ! De plus, les plants sont moins végétatifs que ceux de la serre, paramètre à relativiser car il ne doit pas être le seul à intervenir.
Cette position du premier bouquet était justement un souci que je ne pouvais éviter en hydro. En effet, en terre, on plante "profond" et en oblique. En hydro sans substrat, impossible, et pour peu que le plant soit végétatif au départ, ce qui est souvent le cas, on se retrouve à perdre énormément de place en hauteur dans la serre. J'envisage en conséquence de systématiser le bouturage. Lorsque le jeune plant a besoin d'être tuteuré (20cm), je le bouture ; dans le cycle cela n'ajoute même pas 2 semaines, au contraire la "pause" dans la croissance n'est pas inintéressante.
Mais du coup, pourquoi ne pas le faire pour les autres variétés ? Je suis confronté aux mêmes problèmes depuis mes débuts en hydro : perte de place compte tenu de la position du premier bouquet, croissance végétative excessive. Ce dernier point s'est amélioré en réduisant la concentration en engrais à des valeurs en deçà de la fourchette préconisée (tant mieux) ; le premier pèse très lourd cette année, car les Moon Glow ont souffert de la météo et du changement brutal de leurs conditions de croissance : faible floraison quasiment toute avortée, feuilles brûlées... Même les Osu Blue sont moins vigoureuses que d'habitude. Par contre, les Rose de Berne s'en sortent bien. A noter que c'est la même solution nutritive pour ces 3 variétés (3x4 plants). Les Black Cherry baignent dans une autre solution, de concentration identique. Je contrôle et j'ajuste la solution tous les 4 jours, la consommation d'engrais est très régulière, je respecte sans trop de souci ce critère de base en hydro qui veut que la consommation de la solution par la plante ne change pas la concentration en engrais, gage d'équilibre.
Voici les "dégats" subis par les Moon Glow : Alors, tomatophiles chevronnés, que pensez-vous de ces élucubrations ? Quand vous bouturez des gourmands par exemple, avez-vous noté une croissance différente ? Il est vrai que par définition une plante bouturée croît dans des conditions différentes et souvent plus favorables dans nos régions tempérées.
A vous lire, merci par avance pour vos réflexions.