Bon après la théorie, je m’en vais vous compter la saga des mycorhizes en Ligurie.
Je n’ai pas donné de résultats intermédiaires mais j’ai laissé l’expérience se dérouler jusqu’à la mort de tous les plants.
Pour rappel j’ai réalisé
3 séries ; chaque série comporte
4 pots de 10 litres contenant tous du
terreau enrichi en fumier plus quelques feuilles de
consoude Bocking 14 et un
gourmand issu du même pied de CdB d’Albenga. Les pieds sont conduits sur une seule tige.
- Le pot
sans mycorhizes et
sans cellulose constitue ma référence :
(Ref),
- Le deuxième pot contient les
mycorhizes :
(Myc),
- Le troisième pot est comme le pot référence avec en plus du
carton d’emballage découpé en morceaux comme source de cellulose :
(Cel),
- Enfin le quatrième pot contient
mycorhizes et
cellulose :
(Myc/Cel) .
L’idée saugrenue de rajouter de la cellulose m’a été inspiré par
Mogui qui de manière provocatoire prétend que l’effet cellulose sera comparable à celui des
mycorhizes !
Les
mycorhizes ont été ajoutées au
terreau au moment de la transplantation des boutures dans le pot de
10 litres.
En tout premier lieu il faut préciser que l’expérience ne s’est pas déroulée tout à fait comme prévue. Sur les 3 séries du test, la série bleue et la série verte étaient dans une zone mi ombre cad ombre le matin, soleil une partie de l’après midi et de nouveau ombre en fin de journée. Tandis que la série jaune était exposée pratiquement toute la journée.
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Série jaune (au soleil) : le test a rapidement tourné court pour ces 4 pots (
avec et
sans mycorhizes). Le premier mois les 4 exemplaires se sont bien développés, mais aucun n’a résisté au soleil brûlant des mois suivants (été 2022). Les 4 pieds ont déclaré forfait.

La seule chose que l’on peut en conclure c’est que
le volume de 10 litres plein cagnard n’a pas été suffisant pour maintenir les tomates en vie et cela quelque soit le contenu du pot.
Série Bleu (mi ombre):
Début de l’expérience le 29 juin. Durant le premier mois (juillet) un arrosage régulier est assuré tous les jours car dans les pots de 10 litres l’évaporation va bon train même à mi ombre.
Après 22 jours, la reprise des boutures est évidente, les 4 plantes se portent bien. Pas de différences appréciables, tout du moins sur l’aspect extérieur des plantes (couleur, hauteur de plant, grosseur de tige, feuilles, … ).
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Au cour du deuxième mois (Aout) avec un soleil plus prégnant, les candidates se sont trouvés à stresser un peu. Malgré les arrosages quotidiens, la terre sèche rapidement dans les pots et je retrouve souvent les feuilles un peu déprimées en fin de journée. Les plantes se montrent plus gaillardes le matin après quelques heures d’obscurité et la rosée bienfaitrice de la nuit qui laisse perler de fines gouttelettes sur les limbes.
Mais un événement vient bouleverser la belle rigueur initiale : 2 pieds de la série Bleu commencent à montrer des signes de stagnation et finissent même par dépérir complètement.
Alors que le développement initial est resté très similaire pour les 4 plantes durant le premier mois (chaleur modérée et régime hydrique abondant) ; la situation a radicalement changé dès l’apparition des fortes chaleurs. Les infortunées
Ref (le pot de référence) et
Cel (celui avec seulement de la cellulose) trépassent tandis que Les deux pieds avec
Myc et
Myc/cel continuent leur croissance normalement (malgré les mauvais traitements).

En premier approche, la mort prématurée des 2 pots
sans mycorhizes et le bon développement des 2 exemplaires
avec myc., tendrait à faire penser à une contribution positive des
mycorhizes -> On pourrait imaginer que les myc. ont boosté la résistance des plants face à un important stress hydrique conduisant à un accroissement de la survie en ambiance hostile. L’hypothèse est séduisante et va bien dans le sens des bénéfices attendus.
Série Verte (mi ombre) :
Malheureusement les résultats sur la série verte vont contredire ceux de la série bleue.
Comme pour la série bleue, le premier mois profite aux 4 pieds sans distinction apparentes.
Ce qui contredit la série bleu c’est que la série verte continue sur sa lancée pour le deuxième puis le troisième mois sans montrer de différences pour les 4 pieds !
Je ne vois pas ce qui se passe au niveau des racines, mais au-dessus de la terre tout est identique : croissance identique et à la même vitesse des 4 pieds, première apparition de fleurs en même temps et progression sur 6/7 bouquets, première fructification là encore sans différences temporelles et production globale identique, taille et nombres de tomates, …
Les différences se situent entre les 4 pieds pieds en pots de 10 litres et ceux en pleine terre.
L’allure générale en pots est plus frêle (grosseur de tige réduite et recherche du soleil évidente), moins de feuilles et moins développées ; peu de grosses tomates et les bouquets portent moins de fruits.
Il n’y a pas non plus de tomates de très gros calibre sur les plants en pot alors qu’en pleine terre chaque pied me gratifie de quelques tomates type grosse mémère.
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Pieds en pots
Tomate sur pieds en pots
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J’ai arraché le week-end dernier les 4 pieds de la série verte pour comparer le système racinaire.
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Comme on peut le voir sur la photo, le premier
(Ref) et dernier pied
(Myc/Cel) semblent avoir un volume de racines légèrement plus développé, mais rien d’extraordinaire non plus. Les différences sont minimes et semblent plus aléatoires que de suivre une logique
Mycorhizes.

Je vous laisse juge du résultat, mais pour moi, des effets bénéfiques auquel on pourrait prétendre :
- Démarrage et reprise plus rapide du plant -> Pas vu sur les séries Verte et Bleu
- Accroît la survie -> Sur la série bleu oui mais pas sur la série verte
- Durée de floraison prolongée -> pas observé
- Réduit les besoins en arrosage -> pas observé
- Améliore l’absorption des sels minéraux et des oligo-éléments. -> ne se matérialise pas
- Améliore la résistance aux stress thermique et hydrique -> Seulement sur la série verte
- Améliore la structure du sol et évite l’érosion grâce à extension du réseau racinaire -> pas observé sur série verte
- Favorise l’enracinement -> pas observé sur série verte (cf photo des racines).
En conclusion : l’effet positif des
mycorhizes n’a pas été réellement mis en lumière sur cet essai comparatif. La raison peut être du :
- Les mycorhizes reçues ne fonctionnent pas avec les tomates !?
- Dans des pots de petit volume (10L), l’effet escompté est masqué par des facteurs pus forts !?
On peut imaginer que l’effet pourrait être diffèrent en pleine terre, je me propose donc de refaire l’essai en 2023 toujours sur la variété
CdB d’Albenga sur
12 pieds (6 avec et 6 sans) mais en pleine terre cette fois ci. En 2022, j’avais reçu les mycorhizes trop tardivement, les pieds de CdB Albenga étaient déjà en pleine terre.
Bon je suis bien conscient que cela ne fait pas vraiment avancer le schmilblick, mais ce sont les résultats de ce premier essai en Ligurie.
J’espère que le prochain sera plus univoque ...