Piments et poivrons sont les noms courants pour désigner différentes espèces du genre capsicum de la famille des solanacées. Ils appartiennent donc à la même famille que les tomates, les aubergines ou encore les pommes de terre, pour ne citer que les plus connus.
Les capsicums se caractérisent par la présence dans leurs fruits, en proportions très variables, de “capsaïcinoïdes” : ce sont 5 substances qui donnent la saveur piquante des piments. Par simplification, pour couvrir l'ensemble de ces substances, on utilise le plus souvent le terme “capsaïcine” qui, des cinq, est celle qui est largement majoritaire dans les fruits qui nous intéressent.
L'objet de ce document n'étant pas une description scientifique du genre capsicum, le lecteur intéressé pourra avec intérêt se reporter à des articles comme ceux de Wikipedia : dont principalement l’article [https://fr.wikipedia.org/wiki/Piment Piment], [https://fr.wikipedia.org/wiki/Capsicum Capsicum] et celui [ https://fr.wikipedia.org/wiki/Capsa%C3%AFcine Capsaïcine].
Une présentation minimaliste des principales espèces de capsicum : Les différentes espèces de piments
avec, pour chacune, juste quelques lignes présentant leurs quelques spécificités – car justement la température et la durée de germination sont assez différents selon l'espèce
En simplifiant, la capsaïcine contenu dans les piments, se fixe sur les capteurs des neurones sensoriels et y provoque une sensation de brûlure, bien qu'en réalité il n'y ait aucune “brûlure” à proprement parler. Le mécanisme est trop complexe pour être présenté ici, nous nous contenterons de dire que le cerveau humain interprète la présence de capsaïcine comme une brûlure.
Nota : la réaction de l'organisme à cette sensation de brûlure, est la sécrétion d'endorphines (substances proche de la morphine) dans le but de lutter contre la douleur ; ainsi l'ingestion d'une quantité significative de capsaïcine provoque, au delà de la sensation de brûlure, une sensation de plaisir de type *euphorie légère*, particulièrement appréciée des amateurs et consommateurs réguliers de piments forts ou plats fortement pimentés.
Tous les fruits de capsicum contiennent de la capsaïcine, dans des proportions extrêmement variables de sorte que l'impression lors de la consommation peux aller depuis aucune sensation particulière de brûlure (cas de piments doux et poivrons), à un léger picotement, une sensation de brûlure légère, jusqu'à une sensation de brûlure parfaitement insupportable pour le commun des mortels.
Nota: Toutes les muqueuses réagissent à la capsaïcine; de façon plus ou moins forte, ce n'est pas réservé à la bouche et au tube digestif. Disons le d'entrée il faut rester prudent avec les piments et se souvenir qu'avec les plus forts, il faut prendre soin d'éviter le contact direct ou indirect avec la peau, même celle des mains particulièrement endurcie, et plus encore avec les yeux. Nous reviendrons plus loin dans ce document sur les précautions à prendre et sur les soins à apporter en cas de “brûlure”.
Bornons nous également à signaler que, en raison de ses effets puissants, :
Les méthodes scientifiques modernes permettent de mesurer le nombre de molécules de capsaïcine par gramme. Ces mesures sur les capsicum ont permis de constater des concentrations variant de quelques unités pour les poivrons, jusqu'à plusieurs dizaines de milliers pour les piments “naturels” les plus forts, voire quatre fois plus avec certains croisements spécialement sélectionnés à cette fin.
Historiquement avant que la science ne permette ce comptage de molécules, les mesures étaient effectuées en diluant la chair du piment jusqu'à ce qu'un groupe de “testeurs” n'ai plus la sensation de brûlure. La dilution nécessaire pour y arriver était et reste utilisée pour mesurer la force d'un piment. C'est Wilbur Scoville, qui a mis au point au début du XXème siècle cette mesure et l'échelle qui porte son nom. Pour information, la mesure -purement théorique- de Scoville (ie. la dilution nécessaire) d'un piment qui contiendrait uniquement de la capsaïcine serait de environ 16 000 000. Autrement dit la mesure de Scoville représente 16 fois la concentration en nombre particules par million. L'unité de cette mesure est appelé “unité Scoville” et souvent abrégée en SHU.
A partir de ces mesures on peut obtenir une table des “forces” des principales variétés de capsicum.
Voici, à titre d'exemple, celle reprise de l'article Wikipedia [https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_Scoville Échelle de Scoville]
Unités Scoville | Produit ou variété de piment |
15 000 000 000 | Résinifératoxine |
5 300 000 000 | Tinyatoxine |
16 000 000 | Capsaïcine pure |
15 000 000 | Dihydrocapsaïcine |
9 200 000 | Nonivamide |
9 100 000 | Nordihydrocapsaïcine |
8 600 000 | Homocapsaicin et Homocapsaïcine |
2 000 000 - 5 300 000 | Bombe d'auto-défense |
1 569 300 - 2 200 000 | Piment Carolina Reaper, le plus fort du monde répertorié depuis 2013 |
1 200 000 - 2 009 231 | Piment Trinidad Moruga Scorpion, le piment le plus fort au monde jusqu'en 2013 |
1 463 700 | Piment Trinidad Scorpion Butch Taylor |
1 359 000 | Piment Naga Viper |
1 067 286 | Piment Infinity chili |
1 001 304 | Piment Les Nagas ,Bhut Jolokia (aka. Bih Jolokia, Naga Jolokia, Ghost Pepper), Naga Dorset, Naga Morich |
800 000 | Variétés croisées Naga x Habanero; Habanaga, Nagabon |
577 000 | Piment habanero (var. Red Savina) |
100 000 - 325 000 | Piment habanero (Originalement Javanero ou piment antillais), piment Scotch bonnet, piment rocoto, Jamaican Hot Pepper,Bulgarian carrot, Piment Fatalii |
50 000 - 100 000 | Piment Thaï Hot, piment Malagueta, piment chiltepin, piment tabasco |
30 000 - 60 000 | Piment pequin, piment oiseau. |
30 000 - 50 000 | Capsicum frutescens, Piment de Cayenne |
10 000 - 30 000 | Piment serrano, Hari Mirch |
5 000 - 10 000 | Piment jaune Hungarian Hot Wax) |
7 000 - 8 000 | Tabasco (sauce), Sauce Tabasco Habanero Hot |
4 500 - 5 000 | Piment d'Anaheim (var. New Mexico) |
2 500 - 8 000 | Piment Jalapeño |
2 500 - 5 000 | Sauce Tabasco Original rouge |
1 500 - 2 500 | Piment d'Espelette, piment Rocotillo, Sauce sriracha |
1 000 - 1 500 | Piment poblano |
Pour nous, jardiniers et consommateurs de capsicum, une échelle simplifiée de 0 à 10, permet de donner un nom “parlant” à chaque échelon.
Voici, toujours sur la base de la table reprise du même article Wikipedia, cette table simplifiée
Il ne faut pas prendre ces valeurs, pas plus que celles rencontrées dans la littérature ou dans les catalogues, comme des chiffres immuables ; ce ne sont que des valeurs moyennes et il est fort possible de trouver des piments qui seront un degré en dessous ou en dessus dans cette échelle simplifiée.
Le terme “poivron” n'est ni une espèce ni une variété (dans la classification) c'est simplement un mot du langage commun pour désigner un sous ensemble des “capsicum annuum” qui ont la particularité d'être sans piquant (taux de capsaïcine suffisamment faible pour ne pas être perçu) et le plus souvent avec des fruits relativement gros.
Les scientifiques considèrent que les différents capsicums sont initialement originaires d'Amérique du Sud et probablement d'une zone qui se situe dans l'actuelle Bolivie.
En pratique ils se sont répandus il y a fort longtemps sur l'ensemble de la planète et quand on parle de piments antillais, africain, indiens… il s'agit des variétés qui se sont développées et différenciées naturellement, puis souvent ont été sélectionnées et cultivées dans différentes régions du monde.
Cette référence aux origines géographiques des piments fait le plus souvent référence aux habitudes culinaires d'utilisation (et donc de culture) de tel ou tel piment.
Elle est cependant intéressante pour le jardinier car, l'origine géographique d'une variété donnée, lui donne une indication sur le type de climat qui est le plus approprié pour sa culture ; par exemple, chaleur humide pour beaucoup de ceux originaires des Caraïbes ou d'Inde, chaleur plus sèche pour ceux originaires du moyen orient, etc.
Les capsicums étant des solanacées le type de terrain qui leur convient est de même nature (en oubliant les pommes de terres).
En pratique, un sol qui convient aux tomates conviendra raisonnablement aux piments, en notant toutefois les différences suivantes : * les piments exigent, le plus souvent, plus de chaleur que les tomates (zone géographique et orientation du terrain, ou serre) * les piments, comme les aubergines, apprécient grandement un substrat “riche”.
On peut retenir que si les aubergines se développent bien sur un terrain alors il devrait convenir aux piments, et réciproquement, si votre terrain donne de mauvais résultats avec les aubergines, alors il ne faudra pas attendre de miracle avec les piments.
Il n'y a pas vraiment de matériels spécifiques à la culture des piments. On trouvera donc dans les sections consacrées aux différentes étapes les mentions des matériels utilisés, depuis les bacs à semis, jusqu'aux matériaux pour la protection des fleurs (en vue de la récolte de graines “sures”) en passant par les classiques, godets, tuteurs, pots…
Le choix des variétés de capsicum est un problème encore plus grand que celui du choix des tomates. D'une part, il existe des milliers de variétés dans le monde (même si moins que les plus de 15 000 variétés de tomates recensées par Ventmarin), mais surtout
le choix des variétés dépend fondamentalement des attentes du jardinier et des contraintes de son environnement. Ces attentes, non exclusives l'une de l'autre, peuvent être très différentes, telles que :
Les critères de choix sont essentiellement esthétiques. Comme “des goûts et des couleurs …”, le meilleur et presque unique conseil est de se fier à vos yeux en feuilletant les suivis dans le forum ou plus largement la toile (internet) pour sélectionner ceux que vous considérez comme les plus beaux. Ce que l'on peut rajouter c'est que :
Appel aux Tomos | nous proposer des photos de vos plus beaux décoratifs pour compléter la série |
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Rappel: tous les poivrons sont de “capsicum annuum”, mais il existe des doux (force ⇐1) qui ne sont pas des annuums.
Comme avec les tomates, si votre priorité est le poids de la récolte sans se préoccuper trop des saveurs, les semenciers commercialisent nombre de poivrons F1. Comme ce n'est pas vraiment dans l'esprit Les-Tomos, nous n'en dirons pas plus ici sur ce sujet.
Selon le mode consommation envisagé certaines variétés seront plus ou moins bien adaptées.
Ainsi, pour les plats genre ratatouille, il faut éviter les poivrons à peau dure, du genre Piquillo. En revanche, cette variété est idéale pour les poivrons grillés : peau épaisse qui se sépare bien de la chair, parois à la chair épaisse et goûteuse.
En général, le consommateur va rechercher une saveur douce et un peu sucrée
A titre d'exemple
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A titre d'exemple
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Pour les poivrons grillés voir par exemple comment-faire-griller-les-poivrons pour une méthode radicale qui convient bien au “Piquillos”.
L'expérience montre que les poivrons avec des fruits de taille importante (genre Largo de Reus) la culture en pots réduit très sensiblement la production. Pour de tels poivrons il est donc raisonnable de choisir des pots ou jardinières de grandes dimensions: un volume de 20 litres parait un minimum.
Avec des conteneurs plus petits, il est plus raisonnable de viser des piments doux comme par exemple Aji Dulce, Trinidad Perfume, voire Sweet Cayenne.
A titre d'exemple, parmi les plus réputés pour leur saveur
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par force moyenne, nous entendons plus ou moins comparable au piment d'Espelette, connus de tous ou presque.
A titre d'exemple, parmi les plus connus
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A titre d'exemple, parmi les plus connus
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Les méthodes de semis pour les piments sont les mêmes que celles pour les tomates (cf. [http://tomodori.com/wikitomo/index.php?title=La_tomate_pour_les_nuls_pas_%C3%A0_pas Séance 4 : Les semis.]), avec les quelques différences significatives suivantes :
Semis en barquette dans un germinateur :
Outre le méthode classique (cf. le document “La tomate pour les nuls”), 2 autres méthodes ont été employée avec succès : la méthode SCTX et le méthode SCOLID, qui utilisent du papier cuisine absorbant.
On trouvera une présentation de ces 2 méthodes dans les pages spécifiques suivantes :
car, si elles sont bien adaptées aux semis de piments, elles peuvent être utilisées pour d'autres solanacées comme tomates et aubergines, mais aussi pour de multiples autres graines comme basilic, persil, etc…
On peut retenir que si vos conditions de semis et de première croissance conviennent aux aubergines, elle conviendront également aux piments mais qu'il est sage de prévoir pour obtenir une plantule de 20 cm, une durée moyenne de 1 à 3 semaines supplémentaires (donc de commencer les semis 1 à 3 semaines avant les aubergines).
Compte tenu de la température nécessaire à une bonne germination, plus encore que pour les tomates, il est profitable de disposer d'un “germinateur” (enceinte permettant de maintenir la température voulue et un bon degré d'humidité). C'est particulièrement vrai pour les espèces autres que “capsicum annuum” et surtout pour les “capsicum chinense”.
Les principes du repiquage des piments sont identiques à ceux des tomates (cf. [http://tomodori.com/wikitomo/index.php?title=La_tomate_pour_les_nuls_pas_%C3%A0_pas#S.C3.A9ance_5_:_Le_repiquage_en_godets._Mi-mars.2Fmi-avril._Avec_vid.C3.A9o_.21 Séance 5 : Le repiquage en godets] pour les tomates).
les principales différences pour cette phase viennent de la première croissance plus lente des piments et de leur exigence d'une température moyenne supérieure.
Comme pour la germination, les semis se faisant plus tôt en saison, la disponibilité d'une pouponnière pour la première croissance des plantules de piments sera tout à fait bénéfique. En commençant les semis des capsicum chinense en janvier, pour cette phase de première croissance en godet, dans les quelques semaines qui suivent la germination (février) les jours sont encore courts (la quantité de lumière, même derrière une fenêtre bien orientée, ne sera pas optimale) et les températures encore fraîches (même la température ambiante d'un intérieur normal est insuffisante à une parfaite croissance des plantules).
Repiquage en godets individuels :
Une pouponnière, dans laquelle on dispose d'un éclairage artificiel suffisant et dans laquelle on peut maintenir une température autour de 27°C, apporte d'excellent résultats et permet de réduire de quelques semaines la durée de croissance des plantules avant plantation.
A noter que les piments en pouponnière, après 1 à 2 semaines en éclairage modéré, apprécient un éclairage puissant qui accélère leur croissance et les prépare bien à la sortie en plein soleil. Ci dessous, l'évolution d'un plant ayant passé 10 jours sous environ 10 000 lux, ensuite 3 jours sous éclairage un peu supérieur à 20 000 lux, puis le même 6 et 9 jours plus tard, avec le même éclairage.
A défaut de pouponnière/germinateur, pour les piments à germination exigeante et capricieuse comme les “chinense” on peut obtenir des résultats acceptables :
Dans ce cas il sera prudent de prévoir d'avancer les semis de 2 ou 3 semaines, par rapport à des plants semés et élevés en pouponnière.
Le délai entre la mise en godet et celle de mise en pleine terre des piments étant sensiblement plus long que celui pour les tomates, l'expérience montre qu'il est bénéfique de procéder à un changement de godet, pour passer à la taille supérieure, une ou deux fois pendant cette période de première croissance. Par exemple on pourra repiquer dans des godets 7*7 cm, puis 4 semaines plus tard, passer à des godets 8*8 cm, puis enfin à des godets 10*10 cm.
En pratique dès que l'on voit des racines qui affleurent sous le godet, c'est un signe qu'un passage à une taille supérieure serait bénéfique à la plante. On peut en partie compenser le fait de ne pas passer à des conteneurs de taille supérieur, en nourrissant les plants (arrosage de temps en temps avec de l'engrais).
Au passage, mais ceci est vrai également pour les aubergines et les tomates, lors de le phase croissance en godet, un arrosage par sub-irrigation (les godets sont placés dans un plateau et l'eau est versée dans le plateau et pas sur le terreau -ne pas dépasser environ 1 cm de hauteur d'eau-) est largement préférable à un arrosage par le dessus du godet :
Pour ce chapitre également nous invitons le lecteur à consulter le chapitre du pas à pas “La tomate pour les nuls” [http://tomodori.com/wikitomo/index.php?title=La_tomate_pour_les_nuls_pas_%C3%A0_pas Séance_6_:_La_plantation_en_pleine_terre._Avec_vidéo]
Les différences sont les suivantes - la principale concernant la date de mise en pleine terre - :
arrosage
Bien que les piments ne soient pas (ou peu), à la différence des tomates, sensibles au phénomène “cul-noir” (pourriture apicale), l'expérience montre que des arrosages fréquents et en petite quantité donnent de meilleurs résultats de que des arrosages abondants mais peu fréquents.
Comme pour les tomates et aubergines,
Les piments, plantes de taille raisonnable, se prêtent bien, pour la majorité d'entre eux, à la culture en pots, à condition d'adapter la taille du pot à celle de la plante (et à celle de ses fruits).
La mise en pot définitif, se fait dès que i) le climat le permet et ii) les plants ont atteint une taille raisonnable.
Illustration : Dans ce cas les pots sont des seaux de maçon à 1€ dont le fond a été percé
^ INFO| on peut citer le cas de graines de piment de Végétarien Antillais, rapportées lors d'un voyage en Martinique en mars 2014, semées en Languedoc fin mars 2014 en véranda, germées début juillet 2014, repiquées en godets vers les 20 juillet 2014, hivernés en intérieur octobre 2014, alors que plants faisaient en moyenne 12 à 15 cm de haut, sortis en serre froide fin mars 2015, puis, enfin transplantés en pots et placé en extérieur fin avril 2014. Ils ont commencé à fructifier en juillet 2015 ! |
Quelques informations sur les engrais
A noter :
La réussite de la culture de piments en pots impose de bien choisir le substrat, qui doit être suffisamment léger et riche tout en apportant une assez bonne rétention de l'eau d'arrosage.
Un mélange qui s'est avéré donner de bons résultats est le suivant : une part de terre du jardin, une part de bon terreau, une part de compost et/ou fumier très composté (plus d'un an). <br /> Un apport raisonnable de cendre de bois de chauffage (ATTENTION : trop pourrait stériliser la terre ou pour le moins fortement limiter la fixation de d'azote) s'avère très bénéfique à la fructification ; la quantité recommandée est d’environ une grosse cuillère à soupe pour 10 litres de substrat. <br /> Les proportions plus précises du mélange dans le substrat dépendent largement de la terre donc on dispose. Avec une terre légère et riche, on peut aller jusqu'à 50% de terre de jardin avec 30 % de terreau de qualité et 20% de compost. Avec une terre lourde et pauvre (argilo calcaire) des proportions de 25% de terre, 50% de terreau et 25 % de compost/fumier composté semblent préférables. Avec une terre très lourde, un apport de sable de rivière sera utile, en plus du terreau et du compost.
Nota :
^NOTA| chaque fois que l'on cite un produit du marché, mettre au moins le nom d'un produit concurrent équivalent pour ne pas être taxé de “promotion” d'un produit donné.|
Chapitre à élaborer.
Appel aux Tomos | pour nous signaler les maladies et ravageurs de piments qu'ils ont pu rencontrer |
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Le problème de l'hybridation spontanée est un problème majeur pour ceux qui veulent récolter leurs graines.
Considérons un potager de jardinier amateur classique, d'une surface ne dépassant pas quelques centaines de m², et pratiquant la rotation des cultures : il est quasi certain que l'on va retrouver chaque année, une zone tomates avec différentes variétés cultivées, une zone piments/poivrons… Les différents plants de variétés différentes seront donc très proches les uns des autres (de quelques dizaines de centimètres à quelques mètres les uns des autres). Ces distances sont suffisamment courtes pour que les insectes pollinisateurs passent presque systématiquement d'un plant à l'autre et donc, souvent, d'une variété à une autre, et même pour que le vent soit capable de “porter” le pollen d'un plant à un autre.<br />
Nota : le problème est encore pire avec les piments de différentes variétés cultivés en pots, car généralement les pots sont très rapprochés les uns des autres (cf. quelques photos plus haut dans ce document).
Autant avec les tomates, on considère que le taux moyen d'hybridations spontanées dans un potager d’amateur se situe entre 5 et 10% (cela reste acceptable pour des échanges de graines), autant l'expérience à montré que dans les mêmes conditions le taux d'hybridation des piments pouvait atteindre, voire dépasser les 75% dans les potagers disposant de plusieurs variétés de capsicum. Les expériences malheureuses de nombre de Tomos lors d'échanges de graines ou même d'achats auprès de vendeurs peu fiables, attestent de l'ampleur du problème.
On peut donc retenir :
avec les piments : sans précaution particulière, vous avez 3 fois plus de chance de recueillir des graines “hybridées” que des graines génétiquement pures.
Les hybridations, dans le genre “capsicum”
voir notamment http://sharetheseeds.me/forum/index.php?topic=620.0
Pour se prémunir de ces hybridations spontanées il y a deux approches :
Trois méthodes principales sont utilisées :
la technique consiste à mettre le plant entier sous une cloche (cage) hermétique qui empêche les pollinisateurs venant d'un autre plant de venir féconder une fleur du plant protégé. La cloche ou cage peut être réalisée avec un voile tissé fin, genre organza, ou avec un voile genre voile d'hivernage de faible grammage. Pour ne pas avoir de mauvaises surprises, il faut cependant être très rigoureux sur différentes aspects :
La technique consiste à placer un sachet d'organza ou en cellophane qui protège la fleur ou le bouquet de fleur. Les précautions suivantes sont indispensables à la réussite :
La technique consiste à i) coller avec la pointe d'un pinceau fin une fleur juste avant qu'elle n'éclose, afin d’empêcher ses pétales de s'ouvrir (les insectes n'auront pas accès au pollen et au pistil) ; ii) marquer la fleur ainsi protégée avec un brin de laine. La technique est très délicate, car si la fleur est collées trop tôt elle avortera.
De ces trois techniques l'expérience à montré que
En résumé, ce n'est vraiment pas simple de récolter de graines fiables de capsicum.
Cela explique pourquoi, pour les piments, pas mal de jardiniers échaudés par des expériences malheureuses, préfèrent acheter des graines à des vendeurs fiables (plutôt que les produire ou de les recevoir en échange), tout en admettant que même chez ces vendeurs on tombera de temps en temps sur des graines non conformes à leur variété nominale.
Préambule : Il reste de la responsabilité de chacun en fonction de son expérience et de son sol ou substrat d'en estimer les caractéristiques et d'apporter les amendements ou engrais qui conviennent. Nous ne risquerons pas à donner des conseils généraux en la matière.
Bornons nous à indiquer que puisqu'il s'agit d'un potager, en vue de la consommation humaine, tous les produits non naturels sont vivement déconseillés, car potentiellement dangereux pour la santé.
Les capsicums, plus encore que les tomates, approximativement comme les aubergines, demandent un substrat riche pour bien fructifier.
En fonction de la richesse de son sol (après amendement naturel éventuellement) il peut être utile d'enrichir ce substrat par quelques engrais, apports ou purins naturels.
Pour les piments en pots, la question ne se pose pas, en raison du faible volume de substrat disponible il faut les “nourrir” si on veut obtenir une belle récolte.
Avant la plantation l'apport dans le sol de fumier bien composté, ou de compost maison sera très favorable. A défaut, il existe des amendements utilisables en AB qui permettent d’améliorer un sol trop pauvre. Le problème en est le coût.
Après la plantation :
Bien que peu sensible à un risque de pourriture de la base de la tige (les piments supportent très bien une humidité très forte, genre pluies tropicales), une fois les plants bien enracinés (3 ou 4 semaines après la plantation en pleine terre, il est recommandé de ne pas concentrer l'arrosage (avec ou sans additions d'engrais liquide ou purins) sur la base de la tige mais au contraires d'arroser en moyenne à 15 cm du pied (au moins de 2 côtés). Cela incite et favorise l'extension du système racinaire, et permet de rendre les plants plus forts et plus résistants à des “à coup météorologiques”.
A faire | chapitre à rédiger en fonction des suggestions des Tomos |
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^ Appel au Tomos| Nous attendons vos suggestions, techniques, méthodes, recettes.|
Pour ne pas alourdir trop ce document et également car c'est un sujet susceptible de soulever différentes interprétations et polémiques qui pourront conduire à des modifications fréquentes, ce chapitre à été placé dans une page à part :
Les piments décoratifs (par exemple Ecuador Purple, Goshiki, Bolivian Rainbow, Puple Flash, Medusa, Orozco …) ne présentent aucune particularité quand à leur culture. La seule différence est que la raison de les cultiver est d'ordre esthétique et pas en vue de la consommation de leurs fruits.
La frontière est parfois floue entre décoratif ou non :
Il n'y a donc pas grand chose à en dire ici, si ce n'est, à terme, et avec le concours des Tomos d'en présenter une “galerie” de photos dans une page annexe, permettant aux gens intéressés de savoir à quoi s'attendre visuellement. A cette fin :
Appel aux Tomos | Merci de nous proposer vos plus belle photos de piments décoratifs pour constituer cette galerie |
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Mêmes si, sous climat moyen en Europe, ils sont souvent considérés comme annuels car il ne supportent pas le gel, sous les climats qui leurs conviennent, les piments peuvent parfaitement vivre plusieurs années.
Plusieurs jardiniers hivernent leurs piments ce qui leur permet de les garder en vie sur quelques années (en moyenne de 3 à 5 ans).
Fondamentalement il y a deux approches radicalement différentes pour cela : l'hivernage “mode survie” ou la “suppression artificiel de l'hiver” en leur fournissant, en intérieur, suffisamment de chaleur et de lumière.
Il y a, bien évidemment, pas mal de différences entre les variétés, mais en moyenne
Ces caractéristiques conditionnent les conditions et l'environnement à fournir pour leur permettre de “passer l'hiver”
Avec cette méthode, on se contente d'apporter au plants le minimum pour éviter leur mort.
Il faut donc s'assurer que la température ambiante ne reste pas plus longtemps que quelques heures d'affilée autour ou légèrement en dessous de 3°C ; pour la survie de la plante dans ces conditions extrêmes, il faut avoir supprimé tout feuillage (et bien sur tous les fruits) et ne garder que la charpente de la plante.
Il faut aussi garantir que la température du substrat au niveau des racines restera (sauf rares et courtes exceptions 2 ou 3 °C plus bas) supérieure ou égale à 9/10 °C.
Dans ces conditions
La prise en compte ces conditions minimales nous indique ce qui est possible pour réaliser cet hivernage “survie”
La méthode consiste à installer les pots en intérieur (maison ou appartement) à température ambiante.
Il n'y aura donc pas de problème de chaleur et il suffira d'apporter aux plants la lumière et l'arrosage nécessaire mais suffisant sans plus.
Dans ce cas, la préparation du plant à l'hivernage est moins radicale : on supprime tous les fruits mais on peut garder environ 1/3 du feuillage que les plants avaient en extérieur. Il ne faudra pas s’inquiéter si, pendant les premières semaines, de nombreuses feuilles sèchent et tombent.
Pour la lumière, si les plants peuvent être placée proche d'une fenêtre assez grande et bien orientée, cela sera suffisant. Dans le cas contraire il sera très bénéfique voire nécessaire d'apporter une lumière complémentaire environ 10 heures par jour. Ceci pourra être réalisé assez économiquement avec 2 ou 3 tubes fluorescents placés entre 50 cm et 1 mètre au dessus des plants, ou encore plus économique avec des LEDs (tels que ceux décrits dans Pouponnières "maison" éclairées par des LEDs dans ce Tomowiki).
Pour l'arrosage, il n'est pas possible de donner de chiffres mais les plants eux mêmes indiqueront quand ils ont besoin d'eau : les feuilles commencent à pencher. Dans la mesure du possible, il faudra apporter l'essentiel de l'eau par sub-irrigation (dans la coupelle sous les plants) et un minimum par la surface.
Brumisation: compte tenu de l'atmosphère souvent trop sèche des intérieurs en raison du chauffage : une brumisation (vaporisation réglée au plus fin) périodique légère fera le plus grand bien à vos plants hivernés.
Pour le nourrissage avec de l'engrais liquide bio dans l'eau d'arrosage, ce sont encore les piments qui vont vous indiquer s'ils en ont besoin, mais il faudra toujours en mettre très peu (entre 1/3 et 1/2 des doses indiquées) car la plante vit quand même au ralenti. Quand vous voyez de nouvelles feuilles apparaître, c'est le bon moment pour recommencer à les nourrir un peu (et recommencer tous les 15 jours environ). Si vous avez la chance de voir apparaître des fleurs (preuve que votre éclairage est suffisant) vous pourrez utilement augmenter un peu la ration et la fréquence des nourrissages.
Certains mettent, avec succès, un tout petit peu de cendre de bois à macérer dans l'eau d'arrosage une ou deux fois dans l'hiver (pas d'azote mais les minéraux utile à la plante).
Vous aurez probablement à affronter le problème des pucerons (évitez le trop d'engrais et les engrais trop azotés qui les favorisent) et il faudra surveiller et traiter avec les méthodes classiques douces : genre eau + savon noir vrai (sans additifs chimique) + un peu de bicarbonate de soude.
Plusieurs jardiniers ont pratiqués avec succès cette forme de transhumance.<br /> A l'automne (avant les gelées), i) avec une bêche ils déterrent un plant avec sa motte ; ii) il en rabattent sérieusement le feuillage et ôtent les fruits qui restent; iii) il réduisent la motte (environ au 2/3 du volume du pot -minimum 10 litres) iv) il mettent un substrat riche (2/3 de bon terreau et 1/3 de compost mur) au fond du pot et autour de la motte. Les plants peuvent donc être hivernés.. Au printemps, c'est l'opération inverse, le plant est dépoté délicatement puis installé avec sa motte en pleine terre.
Lors de la reprise végétative franche au printemps, il est souvent utile de procéder à une taille de printemps en éliminant les branches qui ont séchés pendant l'hivernage et si besoin en réduisant le nombre de branches (cas de la première photo, avant taille) à un nombre raisonnable.
Version initiale par | Papo4334 | Sur le wiki de Tomodori | février 2016 |
Version actuelle par | Papo4334 | Document revu et complété pour Les-Tomos | janvier 2019 |
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