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Méthodes de greffe

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Introduction

Il existe de multiples méthodes de greffes, mais l'objectif est toujours le même : sur le système racinaire et la tige du porte-greffe, faire pousser une plante d'une autre variété -le cultivar cible-, celle que l'on veut cultiver pour ses fruits.

Quelle que soit la méthode employée, il existe un certain nombre d'invariants qui font l'objet du chapitre suivant, avant que chaque méthode soit présentée.

Aspects communs aux différentes méthodes

Pour réaliser une greffe il faudra toujours

  1. disposer simultanément d'un porte-greffe et d'un cultivar pour le greffon : en fonction du type de greffe pratiquée, il est important que le diamètre des tiges du PG et du greffon soient d'une taille compatible avec le type de greffe visé et compatibles entre elles pour que la jonction soit “mécaniquement possible”. Le greffon sera obligatoirement un “haut de tige” du cultivar mais cela peut aussi bien être le haut de la tige principale que le haut d'une tige secondaire (souvent appelé “gourmand” pour les tomates).
  2. couper une tige du PG et prélever une tige et ses feuilles sur le cultivar (le greffon)
  3. assurer une bonne mise en contact des 2 tiges – c'est la greffe proprement dit
  4. faire réussir la jonction entre la tige du PG et celle du greffon; cette jonction est le résultat du développement de cellules dans la zone de contact (un peu comme 2 segments d'os se “soudent” après une fracture). Cette phase demande plusieurs jours pour laisser le temps aux 2 tiges d'être “solidement reliées” et également pour que les vaisseaux assurant la circulation de fluides dans la tige se raccordent correctement. Pendant cette période de “convalescence” la plante est fragile et ne doit pas être exposée a des situations stressantes (température, lumière et surtout hygrométrie). La convalescence doit être réalisée un environnement convenable que nous appellerons le “confinement” ou “confinement post-greffe”.

Principales exigences communes

  • hygiène : les instruments utilisés devront être parfaitement propres pour éviter d'introduire des bactéries lors de la coupe
  • risque de racines adventices : laisser de développer des racines adventices depuis le bas du greffon vers le sol ferait perdre au plant greffé toutes les résistances du PG. Quelque soit la méthode utilisée, il faut donc choisir un “point de greffe” qui ne sera pas trop près du sol après plantation: en effet dans le cas contraire, l'humidité du substrat favoriserait le développement de ces racines.
  • dès après la greffe et pendant au moins toute la convalescence il faudra mettre en place une forme d'attelles permettant aux deux tiges de rester bien en contact et éviter tout choc ou vibration, le temps que la jonction prenne et soit suffisamment solide mécaniquement.

principales caractéristiques et exigences du confinement post-greffe

  • pendant toute la durée du confinement il est important de maintenir les plants greffés une température raisonnable. Les industriels utilisent des chambres maintenues autour de 27°C. Des dizaines de milliers de greffes ont réussi à température ambiante c'est à dire typiquement dans la plage 20 à 23°C. Nos expériences n'ont pas montré de différence de taux de réussite des greffes en fonction de la température dès lors que l'on reste dans la plage 23° / 30°C. Il semblerait simplement que des températures de 25° et plus permettent de raccourcir la durée de confinement de 1 ou 2 jours ; c'est la raison principale qui conduit certains greffeurs à réaliser le confinement dans une pouponnière. En revanche diverses expériences malheureuses ont montré qu'en deçà de 22°C le taux de réussite des greffes commençait à baisser et que vers 15° à 16°C il fallait s'attendre à plus de 50% d'échec.
  • Il faut environ 3 / 4 jours pour que la jonction entre les tiges commence
    • i) à avoir une certaine solidité et surtout
    • ii) que la circulation entre le PG et le greffon qui commence dès le jour suivant la greffe atteigne à un niveau raisonnable permettant une alimentation du greffon.
  • Pendant ces premiers jours, il est impératif que le confinement maintienne un taux d'hygrométrie supérieur à 90 / 95%. c'est ce qui va permettre au greffon, via les pores de ses feuilles d'absorber l'eau qui lui est nécessaire en substitution pendant 24 à 36 heures puis en complément de la circulation par les tiges qui prend progressivement le relais.
  • pendant ces mêmes 3 / 4 premiers jours, il est impératif d'éviter tout éclairage trop fort et a fortiori toute exposition aux rayons du soleil direct. Un éclairage puissant, outre la réchauffement et le dessèchement qu'il impliquerait (premier besoin d'eau) entraînerait une forte synthèse chlorophyllienne; cette synthèse chlorophyllienne ne peut pas réussir puisque, au début la circulation entre racines et feuilles est vraiment très faible ; cela conduirait à la mort du greffon. Pour le premier jour de confinement certains auteurs préconisent la mise au noir absolu des plants greffés ; le nombre de greffes réussies sans cette mise au noir laisse penser que cette préconisation est relativement gratuite ou pour le moins secondaire. En pratique un niveau de lumière correspondant à une ombre fraîche est parfaitement adaptée à ces 4 premiers jours.
  • Les jours suivants (typiquement 5 à 6) servent à une ré-acclimatation très progressive aux conditions normales (hygrométrie et lumière principalement). Après 8 à 10 jours les plants greffés peuvent être sortis du confinement et se retrouver dans les conditions de cultures normales. La zone de greffe reste encore mécaniquement fragile pendant les 3 semaines qui suivent ; il est recommandé d'éviter les manipulations “brutales” sous peine de casser la greffe.

Greffe japonaise

C'est de loin la méthode la plus utilisée et notamment par tous les professionnels.

C'est également celle qui donne les plus faibles taux d'échec.

La méthode est présentée en détail dans le document suivant : Greffe Japonaise

Greffe en fente en tête

Todo présentation minimaliste à remplacer dès que possible

Cette greffe se pratique

  • avec un PG assez développé pour avoir un diamètre de tige d'environ 2,5 à 3,5 mm au niveau des premières vraies feuilles.
  • avec un greffon dont la tige est à peine plus étroite donc de 2 à 3 mm

Les instruments spécifique à cette méthode

  • il n'y a besoin d'aucun instrument spécifique en dehors du scalpel
  • en revanche il est recommandé de “ligaturer” légèrement la greffe avec une petite bande de film plastique alimentaire

La méthode

  • On coupe la tige du PG à 90° et on élimine au ras de la tige les feuilles plus basses que cette coupe
  • Avec le scalpel on fend la tige du PG, selon son axe, sur un diamètre, sur une profondeur de environ 15 mm
  • On coupe la tige du greffon en biseau des 2 cotés en lui donnant une forme de pointe de tournevis plat sur une longueur d'environ 10 mm; on rabat le surplus de feuillage du greffon
  • On insère cette tige dans la fente de la tige du PG qui vient d'être faite ; sans forcer pour ne pas ouvrir davantage cette fente
  • On entoure, sans trop serrer, la tige au niveau du point de greffe avec 3 tours de film plastique étirable (il faudra penser à retirer délicatement cette ligature à la sortie du confinement)

Greffe par perforation latérale

Todo présentation minimaliste à remplacer dès que possible

Cette greffe se pratique

  • avec un PG assez développé pour avoir un diamètre de tige d'environ 4 à 5 mm au niveau des premières vraies feuilles.
  • avec un greffon dont la tige fait environ 1,5 à 2 mm de diamètre (il faut donc avoir semé les PG bien avant les cultivars greffons)

Les instruments spécifique à cette méthode

  • le seul instrument nécessaire est un poinçon ou un petit tournevis plat d'environ 2 mm de diamètre.
  • avec cette méthode il n'y a pas besoin de “ligaturer” ou fixer la tige du greffon sur celle du PG

La méthode

  • On coupe la tige du PG environ 1 cm au dessus du départ des premières vraies feuilles et on ne laisse qu'une feuille (sur un seul coté) ; il est recommandé de couper cette tige 48 heures avant la greffe afin de laisser cette coupe cicatriser.
  • Avec un poinçon ou un tournevis mince (environ 2 mm de diamètre) on perfore la tige du PG avec un angle de 45° juste à l'aisselle du départ de la feuille conservée
  • On coupe la tige du greffon en biseau des 2 cotés en lui donnant une forme de pointe de tournevis plat ; on rabat le surplus de feuillage du greffon
  • on insère cette tige dans le trou de la tige du PG qui vient d'être faite

Greffe dite "au cure dent"

Todo présentation minimaliste à remplacer dès que possible

Cette greffe se pratique quand la tige du PG est bien plus grosse que celle du greffon; typiquement diamètre de 4 à 5 mm pour le PG et de 1,5 à 2 mm pour le greffon.

Il faut donc avoir semé les PG bien avant les cultivars greffons

Les instruments spécifiques à cette méthode

  • le seul instrument nécessaire est un poinçon ou un petit cure-dent en bois (ou encore petite pique en bois pour apéritif) d'environ 2 mm de diamètre.
  • avec cette méthode il n'y a pas besoin de “ligaturer” ou fixer la tige du greffon sur celle du PG

La méthode

  • On coupe la tige du PG à 90° et on élimine au ras de la tige les feuilles plus basses.
  • Avec le poinçon ou cure-dent on perfore la tige du PG dans son axe au milieu de la coupe sur une profondeur d'environ 2 cm
  • On coupe la tige du greffon en pointe effilée ; on rabat le surplus de feuillage du greffon
  • On insère cette tige profondément (mais sans l'écraser) dans le trou de la tige du PG qui vient d'être faite
  • éventuellement, on place une pince qui ne serre pas trop fort (pince à linge utilisée dans la partie large)

exemples, illustrations

Heidi, sur le forum Tomodori, illustre sa pratique dans ce message

Greffe par approche

Todo présentation minimaliste à remplacer dès que possible

Cette greffe se pratique sur des plants (PG et cultivar) de taille identique et sur une tige de environ 3 à 4 mm de diamètre. Elle n'est praticable de manière raisonnable qu'avec des tomates.

La particularité de cette greffe tient aux éléments suivants :

  • le PG et le cultivar doivent être côte à côte (bas des tiges à moins de 4 cm de distance)
  • la coupe et la jonction se fait sans supprimer dans un premier temps ni la tête du PG ni la racine du greffon
  • on obtient donc provisoirement un plant avec 2 racines et 2 têtes
  • on attend que le jonction soit bien effectuée (10 à 12 jours) pour éliminer en les coupant i) la racine du greffon, et ii) la tête du PG
  • les exigences en matière de confinement sont minimales puisque les 2 plants dispose et de leur racine et de leur tête pendant la prise de la greffe ; il suffit d'éviter tout soleil direct, de maintenir une atmosphère pas trop sèche et une température raisonnable (>= 18°C). Il n'y a donc pas besoin d'enceinte de confinement.

Les instruments spécifiques à cette méthode

  • le seul besoin spécifique est celui de “ligaturer” ou fixer la tige du greffon sur celle du PG

La méthode

  • on prend soin de bien repérer la tige du PG et celle du cultivar
  • On entaille délicatement la tige du PG à environ 15 cm de haut en arc de cercle sur une hauteur de 15mm sur la moitié de son épaisseur, du côté du cultivar, en prenant bien soin de ne pas couper la tête.
  • on fait exactement la même chose sur la tige du cultivar, exactement à la même hauteur, en face de l'entaille du PG
  • on applique les deux coupes l'une contre l'autre
  • on maintien très fermement le contact entre les 2 coupes en utilisant une pince (soit une pince spécifique, soit une pince à linge en protégeant les deux tiges avec un peu de mousse plastique).
  • au bout de 10 à 12 jours
    • on place un tuteur que l'on attache à la tige du greffon dessus du point de greffe
    • on coupe la tige du cultivar greffon, côté racine, juste au dessous du point de greffe
    • on coupe le tige du PG, côté tête, juste au dessus du point de greffe
  • au bout de 20 jours, on retire la pince

Principales causes d'échec des greffes

hormis problèmes d'hygiène

  • une mauvaise coupe et/ou mise en contact des tiges : la jonction ne peut pas se faire
  • un erreur dans la gestion du confinement : pas assez ou trop d'hygrométrie, pas assez de lumière, température inadaptée

le confinement post-greffe

voir la page dédiée : Confinement post greffe

caractéristiques générales

  • les phases jonction des tiges puis ré-acclimatation progressive et les besoins afférents
  • hygrométrie et lumière selon les phases
  • exemples de réalisation : chambres industrielles, avec un bac plastique, avec une cloche, avec une pouponnière
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